L'engagement politique est influencé par plusieurs variables
L’engagement politique est pluriel. Il y a la pratique conventionnelle classique par le vote, mais il y a aussi des engagements politiques plus poussés, comme l’engagement partisan, syndical ou dans des associations.
De même, si les individus s’engagent en politique c’est qu’ils ont de bonnes raisons de le faire. Il y a des motifs d’ordre psychologiques, une identité, des rétributions symboliques et matérielles. Le contexte politique même est parfois plus propice à l’engagement en politique. De même, la culture dite de participation propre aux cités démocratiques peut influencer également l’engagement en politique des citoyens.
Les différentes variables :
– Le diplôme
Il donne une indication du capital culturel d’une personne, c’est-à-dire ses connaissances mais aussi son niveau de capital social, son réseau et son carnet d’adresse. Il y a une corrélation positive entre le niveau de diplôme et le degré d’engagement. Autrement dit, plus le niveau de diplôme est élevé, plus les individus ont des chances de s’engager en politique. Cela s’explique par le fait qu’en ayant un diplôme du supérieur, les individus ont développé certaines compétences telles que parler en public, organiser des réunions et saisir les enjeux contemporains avec plus de facilité. On peut également faire davantage de rencontres pour s’inscrire dans des associations et y militer.
Une enquête de l’INSEE montre que pour les partis politiques, les syndicats et d’autres types d’associations, les individus qui ont un niveau de diplôme supérieur au Bac ont des taux d’adhésion plus élevé que les autres individus qui n’auraient pas de diplôme ou alors inférieur au Bac.
Exemple : En 2008, le taux d’adhésion à un syndicat était de 3,1 % pour les non-diplômés contre 11,2 % pour les travailleurs qui ont un niveau de diplôme supérieur au Bac. La même année, le taux d’adhésion à une association de type action sanitaire et sociale ou humanitaire caritative était de 1,7 % pour les non-diplômés contre 7 % pour les individus qui ont un niveau de diplôme supérieur au Bac.
– L’appartenance à une CSP (catégorie socio-professionnelle)
Il y a un lien avec le diplôme puisque celui-ci détermine plus ou moins des CSP. Lorsqu’on appartient à une CSP favorisée, on est prédisposé davantage à de l’engagement politique. On peut le voir avec les partis politiques et les syndicats. Les cadres et professions intellectuelles supérieures sont davantage amenés à s’engager en politique, alors que les ouvriers et employés le sont un peu moins. Par exemple, le vote est bien plus récurrent chez les cadres et professions intellectuelles supérieures et moins chez les ouvriers. Par ailleurs, concernant les députés, 75 % des députés appartiennent aujourd’hui aux CSP favorisées, cadre supérieur et entrepreneurs, alors qu’ils sont 5 % chez les ouvriers.
Exemple : Abstention systématique en 2017 : 15,5 % pour les ouvriers contre 6,3 % pour les cadres.
– L’âge et la génération des individus
Il faut distinguer effet âge et effet génération. Les jeunes votent moins et adhèrent moins à des partis politiques ou des syndicats. Simplement, certains chercheurs en sciences sociales pensent qu’il s’agit davantage d’un effet de génération. Cela ne veut pas dire que les jeunes se désintéressent de la politique. Ils considèrent que le système politique traditionnel leur apparaît comme moins désirable. Ils préfèrent s’inscrire dans des démarches plus autonomes et directes. Pensons comme exemple, la marche pour le climat en France et ailleurs dans le monde.
– Le sexe
Il s’agit d’une variable importante dans la mesure où pendant longtemps les femmes ont été en partie exclues de toute la sphère politique. On voit aujourd’hui, concernant la participation électorale qu’il n’y a pas d’écart entre les hommes et les femmes. Les femmes s’abstiennent autant que les hommes. Concernant différentes adhésions, les écarts de composition ne sont pas significatifs. Toutefois quand on s’intéresse à des engagements plus poussés comme l’engagement partisan et syndical, on voit que les hommes sont surreprésentés. Les chercheurs expliquent cela par le fait que les femmes cumuleraient davantage d’inégalités qui seraient moins propices à cet engagement plus poussé. Cela peut être les discriminations, le sexisme ou les inégalités du temps de travail domestique car elles seraient davantage soumises à la double journée de travail. Il y a peut-être une socialisation différenciée très tôt, dès la naissance, qui prédisposerait davantage les hommes à un engagement plus poussé dans le domaine de la politique ou syndical.
Il y a donc quatre variables qui prédisposent à l’engagement en politique en société.