L'expression de soi
Il existe des sujets qui demandent de parler de son expérience personnelle, comme : « Raconte tes vacances d’été, le lieu dans lequel tu étais, tes activités, ton entourage, etc. Évoque ce que tu as ressenti lors de ce moment privilégié. Écris au présent et à la première personne du singulier. »
L’expression écrite est un sujet assez libre, il n’y a pas de codes très strictes à respecter. Voici quatre conseils pour aider à la rédaction :
I. Respecter le sujet
Ce point peut sembler évident mais est le plus difficile. Cela signifie qu’il faut raconter les vacances d’été et non de la Toussaint. Il faut décrire le lieu dans lequel tu as été, les activités que tu as faites, ton entourage, etc. Il faut exprimer ce qui a été ressenti. Cela ne sert à rien de raconter ses vacances si ce n’est pas pour parler de ses émotions, qu’elles soient négatives ou positives. Il faut écrire au présent et à la première personne du singulier.
II. Parler de soi
La meilleure façon d’écrire quelque chose de cohérent est d’être sincère et de dire ce qui a été réellement vécu. Il est plus facile de raconter quelque chose qui a réellement eu lieu. Ne raconter que ce qui fait plaisir à raconter.
III. Être intéressant
Il ne faut pas oublier que lorsque quelqu’un écrit une rédaction, c’est en vue d’être lu par un professeur. Lors de l’écriture, il faut se mettre à la place du lecteur et se demander si cela serait intéressant. Par exemple, si le narrateur discute avec son oncle, et que l’élève raconte ce dialogue qui n’a pas de teneur, cela n’est pas intéressant. Donc il faut privilégier les éléments les plus intéressants et de transformer cette expérience personnelle de façon à lui donner un autre point de vue, qui peut être partagé. Il faut rester intéressant en parlant du quotidien.
IV. Se relire pour corriger les fautes d’orthographes
Prendre dix minutes à la fin pour corriger les fautes, qui sont toujours pénalisées dans une rédaction. En corrigeant les principales fautes, il est possible de gagner deux ou trois points.
V. Exemples d’écriture : « Parler de soi »
– « à partir d’une image » : rester en lien avec cette image.
– « à partir d’un texte » : c’est parler à la manière de l’auteur, c’est-à-dire si l’auteur est ironique, il faut rester en lien avec cette ironie et respecter la cohérence, l’époque, les caractères des personnages.
– « à partir de son expérience » : aucun autre support que l’expérience personnelle.
Autobiographie et récits de soi
L’autobiographie est le genre littéraire qui appartient au récit de soi le plus célèbre. C’est un genre qui consiste à raconter sa vie, comme l’indique l’étymologie, auto : soi-même / bio : la vie / graphie : écrire. Le terme désigne « écrire sa vie ». Le récit de soi est le seul cas littéraire où l’auteur = narrateur = personnage. Celui qui écrit le livre est également celui qui raconte l’histoire et dans le cas de l’autobiographie c’est également un des personnages voire le personnage principal.
L’auteur se situe dans un présent de l’écriture : « j’écris maintenant ». Par rapport à ce présent, le personnage se situe dans le passé : « je raconte comment j’étais enfant. ». Il y a donc un décalage temporel entre l’auteur et le personnage. Le narrateur se situe entre les deux. Il est possible d’avoir à la fois :
– Narrateur-auteur : un narrateur adulte qui porte un regard sur sa vie passée.
– Narrateur-personnage : l’enfant dont on parle qui raconte de son point de vue d’enfant.
Dans certaines autobiographies, ces deux points de vue sont mélangés et il est intéressant d’analyser comment ils s’imbriquent et comment ils se répondent l’un à l’autre.
Comment l’auteur a choisi de se représenter lui-même ?
Il y a trois pistes de réponses :
S’interroger sur le point de vue qu’il donne de lui-même
Est-ce qu’il donne un point de vue positif/négatif de lui-même ? pourquoi ? est-ce un trait de d’orgueil s’il se valorise ? est-ce un trait de de modestie ou de fausse modestie s’il se dénigre ? comment veut-il se représenter aux yeux du lecteur ? est-ce une stratégie ? laquelle ?
S’interroger sur les choix de l’auteur
C’est-à-dire ce que l’auteur a choisi de dire ou de ne pas dire. L’auteur dit certaines choses sur lui, mais il ne les dit pas toutes. Pourquoi a-t-il choisi d’en cacher certaines ? Est-ce qu’il veut que son lecteur les devine ou les imagine ? Ou bien veut-il les garder secrètes ?
La sincérité
Ecrire une autobiographie est un engagement auprès de son lecteur à être sincère, c’est-à-dire raconter exactement les choses dont on se souvient sans les transformer. Cependant les auteurs ne sont pas toujours sincères. Il est possible de se demander s’ils le sont ou s’ils ne le sont pas, pourquoi.
Cette notion de sincérité se distingue de celle de vérité. Il est possible de se souvenir de quelque chose de faux, mais de s’en souvenir de façon absolument sincère. Donc le pacte autobiographique consiste non pas à dire la vérité, mais à être sincère même si ce qui est dit est un mensonge.
Autres récits de soi
Il y a d’autres récits de soi qui n’appartiennent pas au genre de l’autobiographie, parce qu’ils se distinguent du récit de vie. Par exemple :
– Le genre de l’essai : il s’agit de développer des opinions philosophiques ou politiques en fonction de sa propre expérience. C’est un récit de soi argumentatif.
– Les mémoires : elles consistent à raconter les événements importants qui se sont passés au cours d’une existence. Donc la focalisation porte sur l’Histoire, sur l’événement qui s’est passé. Par exemple, quelqu’un qui aurait vécu une guerre racontera plus cette guerre que propre sa vie.
– Les journaux intimes ou la correspondance intime : sont des genres qui ne sont normalement pas destinés à la publication, dans lesquels l’auteur raconte son intimité, se confie à un confident soit réel, dans le cas de la correspondance, soit fictif, dans le cas du journal intime.
– Les blogs ou autres productions internet : racontent la vie de leurs auteurs et qui sont autant des genres, des récits qui peuvent interroger la représentation de soi-même.