Création, continuités, ruptures dans la première moitié du XXe siècle
I. Artistes
– André Breton avec Soupault dans le Manifeste du surréalisme, en 1924, revendique une autre manière de créer. Il y a volonté de rupture avec l’ordre, (on parle souvent d’ordre bourgeois, mais ce terme n’apparaît pas chez Breton), surtout avec la logique, du sens habituel en ne suivant que l’inspiration de l’inconscient. Les rêves, les associations d’idées sont des sources d’inspiration pour les surréalistes, parfois on est face à des choses absurdes. Breton recherche le sens caché derrière l’apparente absurdité, dans l’inconscient mais aussi dans les coïncidences de la vie.
– Guillaume Apollinaire, Alcools : c’est un recueil de poèmes qui précède Breton. Il thématise la rupture, avec le poème « Zone », qui veut dire la banlieue autour de Paris à l’époque. Avec le vers « A la fin tu es las de ce monde ancien », on suit un personnage qui se promène, las du monde fini et qui cherche la nouveauté, la modernité. Il renouvelle la forme poétique : avec le vers libre, il n’est pas contraint par les syllabes (alexandrins, décasyllabes, etc. ) et ne fait pas de rimes. Il hérite de ses prédécesseurs, car on trouve des réminiscences du Moyen Âge, donc il n’est pas radicalement nouveau. Il parle des ruptures dans les créations, mais il est continuateur.
II. Philosophes
– Henri Bergson, L’évolution créatrice : c’est la création du vivant, de la matière. Il théorise cette création (après Darwin), comme l’évolution du vivant, le vivant est pour lui un élan vital. La création n’est pas la survenue du nouveau, mais s’établit dans des continuités et transformations permanentes. Dans la création, il y a les ruptures et la continuité, cela exemplifie l’adage « Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme. »
– Edmund Husserl, La Crise des sciences européennes… : il examine les temps modernes, comment définir la modernité ? Il y voit moins de création que de ruptures au niveau des schémas de pensées ou des visions du monde. Husserl identifie plusieurs ruptures, la première est celle de Galilée : dans la perception que l’on a de la place de l’homme et de la Terre dans l’univers. L’histoire est ainsi pensée comme faites de ruptures plutôt que de changements. Nous sommes sur le plan de l’idée et non des créations artistiques.