Affirmation et mise en œuvre du projet européen
Il est beaucoup question de l’Union européenne dans l’actualité, il paraît donc utile de s’interroger sur la genèse du projet européen, sur son évolution, afin de comprendre comment cette construction s’est faite après la Seconde Guerre mondiale et ce qu’elle est devenue.
I. Aux origines du projet
À l’origine du projet européen, il y a la situation de l’Europe au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. L’Europe est détruite et les deux raisons principales pour lesquels un certain nombre de pays d’Europe décident de s’unir pour former une organisation commune sont la nécessité de reconstruire l’Europe et la nécessité de maintenir la paix après une guerre épouvantable qui a ravagé le continent.
Il ne faut pas oublier que quand l’Europe commence à se construire, la Guerre froide commence à se manifester en Europe. La construction européenne à ses débuts est formée d’États bénéficiaires du plan Marshall que les États-Unis ont consenti à l’Europe en 1948. Elle est aussi une organisation qui se créé contre l’URSS et qui est un pôle d’alliance avec les États-Unis.
Ainsi, à partir de 1948, on décide de construire l’Europe selon un axe essentiellement franco-allemand puisque l’Allemagne de l’Ouest (République Fédérale Allemande) et la France, anciens ennemis de trois guerres dont les deux guerres mondiales, se réconcilient et forment la structure essentielle de cette nouvelle organisation.
II. Le fonctionnement de l’ensemble européen
Comment fonctionne l’ensemble européen ? Tout d’abord, le nom de cette organisation a changé dans le temps. En 1957, on crée la Communauté économique européenne (CEE). Laquelle change de nom en 1992 lorsque l’on passe à l’Union européenne (UE). Attention à donner le bon terme selon la période dont on parle.
À partir de 1951, une première organisation est mise en place : la Communauté économique du charbon et de l’acier (CECA). Elle ne regroupe que six États (France, Allemagne de l’Ouest (RFA), Italie et Benelux = Belgique, Pays-Bas, Luxembourg) qui forment le noyau de l’Europe. À partir de cette date, l’architecture des institutions européennes est mise en place, avec trois éléments principaux que sont :
– Le Conseil des ministres européens, qui représentent chaque État,
– La Commission européenne : les grandes impulsions, les grandes idées que l’Europe va suivre,
– Le Parlement, censé refléter la souveraineté de chaque État membre de cette organisation.
La CECA est une organisation essentiellement économique. La CEE née ensuite en 1957. Le terme de supranationalité est le terme qui convient pour expliquer la façon dont fonctionne la CECA comme la CEE, c’est-à-dire qu’elle est au-dessus des États et qu’à partir du moment où un État devient membre, on accepte que la CEE décide à la place des États.
Un certain nombre de réalisation concrètes vont voir le jour. Par exemple, la mise en place d’un marché commun entre les six pays membres, c’est-à-dire qu’ils ne perçoivent plus de taxes douanières aux frontières. C’est ce qu’on appelle le libre-échange des marchandises. Il y a aussi la mise en place à partir de 1962 d’une Politique agricole commune (PAC) qui va moderniser l’agriculture européenne et assurer l’autosuffisance de l’Europe, voire même produire des excédents qui seront vendus à l’extérieur. À cette époque, la communauté est essentiellement économique, mais on a voulu dès le départ, après la Seconde Guerre mondiale, aller plus loin.
III. Quelles évolutions ?
Comment faire alors pour faire évoluer la communauté européenne dans le temps et lui faire dépasser simplement ses objectifs économiques ?
D’abord, la communauté va s’élargir avec l’inclusion progressive, par étape, de nouveaux États. L’élargissement le plus important est celui de 2004, une quinzaine d’années après la fin de la Guerre froide, une dizaine de pays entre tout à coup dans l’Union européenne, dont des États d’Europe de l’Est qui étaient sous domination soviétique pendant la Guerre froide. Aujourd’hui, 28 États forment l’Union européenne, mais ils seront bientôt 27, car les Britanniques ont décidé de quitter l’organisation (Brexit). Certains États sont encore candidats : l’Union européenne pourrait donc continuer à s’élargir. Par exemple, la Turquie est depuis longtemps candidate et s’en fait, pour l’instant, refuser l’accès pour tout un ensemble de raison. Est-elle véritablement un pays européen ?
Ensuite, il y a l’approfondissement des politiques communes, on a voulu aller plus loin dans les domaines de la coopération économique. Par exemple, un certain nombre d’États possèdent une monnaie commune qui est l’euro. On va plus loin également dans la constitution d’une citoyenneté européenne qui fait de nous des citoyens de l’UE en plus de notre pays d’origine, d’où le terme d’Union qui est plus fort que celui de communauté. Enfin, on va plus loin dans d’autres aspects de la vie politique en créant une politique européenne de sécurité commune, en essayant d’avoir une politique étrangère commune, mais à 27 ou 28 pays, il est très compliqué de se mettre d’accord.
Bilan de l’Europe aujourd’hui : force est de constater que l’action de l’Europe reste essentiellement économique.
Conclusion
L’Europe est aujourd’hui en crise, une crise multiforme. Elle prend des aspects économiques, en effet, il a fallu régler la grande crise économique de 2007-2008. C’est aussi une crise de sécurité, d’un point de vue politique et militaire puisque l’Europe est visée par des vagues d’attentats. C’est aussi une crise d’identité avec les migrants que l’Europe a du mal à accueillir ou encore le problème du départ du Royaume-Uni qui signifie une très forte critique des peuples sur la façon dont l’Union européenne fonctionne aujourd’hui.