Quels sont les répertoires de l'action politique ?
Cette partie du programme s’interroge sur les formes que prend la participation politique et donc sur les répertoires de l’action politique. Il s’agit de l’ensemble des comportements individuels et collectifs qui permettent aux individus de s’exprimer politiquement. On distingue un mode d’action conventionnel et des modalités non-conventionnelles.
I. Les répertoires
A. Activité conventionnelle
L’activité conventionnelle est le vote. C’est une activité légale et encadrée. Bien qu’il puisse paraître individuel (depuis 1913, l’isoloir isole le votant) le vote est une activité collective, dans le sens où tout le monde va voter le même jour et élire collectivement les représentants. C’est une activité très normée et codifiée, qui se fait sur proposition des gouvernants. Ce n’est pas spontané. C’est donc une activité conventionnelle qui s’inscrit aussi dans la dynamique d’intégration à une collectivité politique.
B. Activités non-conventionnelles
Les activités non-conventionnelles sont les activités de protestations : grève, manifestations, boycott, pétitions, etc. Ces activités répondent à deux modèles :
– Le modèle local-patronné se met en place à l’échelon très local et se fait sous l’égide de notables locaux. Il a décru et a progressivement disparu au profit du modèle national-autonome.
– Le modèle national-autonome se fait à l’échelle nationale et sans le patronage de notables mais avec des citoyens autonomes. Ces protestations servent à faire entendre des désaccords, des revendications qui semblent ne pas être prises en compte par des gouvernants et qui ne peuvent être exprimées par le vote comme celui-ci est ponctuel.
C. Expertise, droits, médias
Des sociologues ont mis en avant récemment un nouveau répertoire d’action politique qui recourt aux experts, au droit, à des avocats, etc., qui peuvent utiliser un répertoire plus complexe en intervenant auprès des politiques via notamment les médias. On parle de manifestations de papier : on va faire une manifestation qui n’est pas forcément majeure mais que l’on fait sous l’œil des médias pour la rendre plus visible. C’est un nouveau répertoire d’action politique qui s’appuie sur le savoir et la technique.
II. Expliquer la contestation
A. Décalage attentes/situation
La façon la plus évidente d’expliquer la contestation politique est l’existence d’un décalage jugé insupportable entre les attentes des citoyens et leur situation.
B. Anti-professionnalisation
Il faut aussi chercher des causes plus profondes qui reposent notamment sur le fait que dans notre démocratie représentative, on délègue le pouvoir à des représentants. Or, on considère parfois ces représentants comme professionnalisés, faisant partie d’une oligarchie qui capterait le pouvoir. Protester devient alors le signe d’un refus de l’appropriation du pouvoir par une élite ou une petite partie de la population.
C. Parlementarisation/pacification
Cela relève aussi d’un processus historique de parlementarisation et pacification de la politique. En élisant des représentants et en institutionnalisant beaucoup le pouvoir et la prise de décision, on permet une contestation plus pacifiée. La plupart des actions sont aujourd’hui non-violentes même si elles peuvent être illégales. La parlementarisation, l’institutionnalisation permet l’expression plus sereine et plus institutionnalisée de la contestation.