Communication intraspécifique
« Intra » = à l’intérieur. « spécifique » = d’une même espèce.
Au sein d’une même espèce, les organismes (les individus) communiquent entre-eux. La communication passe par trois étapes : émettre, recevoir, répondre.
Un organisme émetteur va émettre un message. Ce message peut être de différentes natures : chimique, sonore ou visuel. Ensuite, il est reçu par un organisme récepteur, qui va alors adopter une réponse comportementale.
I. Les trois fonctions des organismes vivants
– La fonction de relation : être en interaction avec son environnement, être capable d’identifier certaines variations et d’y répondre, aussi bien des variations physiques, chimiques que des variations liées à la communication avec des individus de son groupe.
– La fonction de reproduction : être capable d’engendrer un nouvel individu.
– La fonction de nutrition : être capable de capter des molécules dans son environnement, qu’elles soient organiques ou minérales, de les intégrer à des fins énergétiques et d’excréter les déchets. La respiration fait partie intégrante de cette fonction de nutrition.
Chaque fonction présente des messages qui peuvent être chimiques, sonores ou visuels.
II. Exemples de cas concrets
A. Cas de la fonction de relation
– Exemple de communication chimique avec ce qu’on appelle phéromones chez les insectes. La fourmi communique beaucoup par le biais de phéromones pour entrer en communication avec les autres. Les glandes des fourmis vont émettre un message chimique. Il y a la glande mandibulaire, proche des mandibules au niveau de la tête ; les glandes labiales ; les glandes métapleurales au niveau du thorax ; la glande anale au niveau de l’abdomen. (Il existe d’autres glandes, pas au programme.)
Emettre est important, mais répondre à ces phéromones l’est aussi. Il existe donc nécessairement des zones réceptrices des messages chimiques. Chez la fourmi, les antennes sont capables de capter ces molécules chimiques tout comme les palpes maxillaires, sensibles à ces molécules.
– Exemple de communication sonore : les marmottes communiquent entre-elles par de petits cris, qui peuvent être des cris d’alerte pour prévenir d’un danger. Elles communiquent aussi chimiquement, notamment en frottant leurs joues sur les pierres pour marquer leur territoire par exemple.
– Exemple de communication visuelle : le chimpanzé possède une communication faciale très développée pour communiquer avec ses congénères, avec beaucoup de muscles faciaux et de mimiques.
B. Cas de la fonction de reproduction
– Exemple de la communication chimique au sein d’une communauté d’insectes. (C’est aussi un moyen utilisé dans l’agriculture pour faire de la confusion sexuelle : on sature l’espace en phéromones pour éviter que les papillons ne se reproduisent. C’est une façon écologique de diminuer l’impact des ravageurs au sein des cultures.)
– Exemple de la communication sonore : le chant des oiseaux (parades nuptiales).
– Exemple de la communication visuelle : le dimorphisme sexuel. Il y a une sélection sexuelle : les mâles présentent souvent des parures au sein de différentes espèces. Ce sont des attributs qui leur permettent d’être repérés par la femelle et ainsi de se reproduire. On peut citer la crinière du lion, la roue du paon, le lucane cerf-volant.
C. Cas de la fonction de nutrition
– Exemple de la communication chimique : les fourmis dont on voit souvent des cohortes, au printemps ou en été. Elles communiquent par phéromones ce qui leur permet de se rendre jusqu’au lieu où se trouve la nourriture.
– Exemple de la communication sonore : les chauves-souris utilisent l’écholocation pour repérer leurs proies. Elles émettent des petits cris qui se répercutent sur les insectes qu’elles chassent, ce qui, par retour, leur permet de les localiser.
– Exemple de la communication visuelle : les abeilles et leur danse en huit (étudiée par Karl von Frisch) qui permet d’indiquer à leurs congénères de la ruche lorsqu’elles ont repéré de la nourriture. Elles indiquent ainsi la quantité, la distance et la direction de cette source de nourriture.
Sélection sexuelle
Dans le cas de la communication intraspécifique au sein d’une même espèce, entre les individus, on peut évoquer la sélection sexuelle. On donne ici un exemple de sélection sexuelle uniquement dans le cas d’une communication visuelle (les messages peuvent être aussi sonores ou chimiques).
I. Exemple des cichlidés (poissons)
Au sud du lac Victoria, en étudiant une population de cichlidés, on a remarqué que certaines femelles possédaient un allèle P (version d’un gène au sein d’une même espèce). Cet allèle induit une sensibilité au bleu. Au niveau de leur œil, il y a des opsines sensibles au bleu. Ces femelles sont ainsi sensibles à la parure des mâles bleus : elles repèrent préférentiellement les mâles bleus. Les mâles peuvent, en effet, présentent des couleurs bleues assez vives.
Il existe aussi des femelles porteuses de l’allèle H qui présentent une opsine plutôt sensible au rouge. Elles vont repérer exclusivement les mâles avec des apparats rouges.
On parle de sélection sexuelle puisque les femelles porteuses de l’allèle P sensible au bleu vont se reproduire préférentiellement, voire exclusivement avec les mâles bleus. Les femelles porteuses de l’allèle H vont se reproduire exclusivement avec les mâles de couleur rouge.
Au cours des générations, on aboutit à un phénomène de spéciation car très rapidement les bleus vont rester entre-eux, les rouges également.
II. Autres exemples
Dans le cas de la sélection sexuelle sonore on peut évoquer les chants des oiseaux, les parades nuptiales. Par exemple, seuls les roitelets vont s’accoupler avec les roitelets, seules les grives vont comprendre les grives. Là encore, il y a sélection car les grives ne comprennent tout simplement pas le chant des roitelets.
Dans le cas d’un message chimique, on peut évoquer les phéromones très répandues chez les insectes. Chez les papillons, il a beaucoup de communication par messages chimiques et, là encore, chaque espèce de papillon a sa phéromone donnée et communique au sein d’une espèce avec des congénères sensibles à la même hormone. Il n’y a pas d’interaction entre les différentes espèces.
La sélection sexuelle c’est, au sein d’une espèce, la reconnaissance entre les mâles et les femelles qui parfois, dans certains exemples tel que celui des cichlidés, peut aboutir à l’apparition de nouvelles espèces.