Des ressources majeures sous pressions : tensions, gestion
I. Des ressources inégalement réparties
A. La répartition de l’eau
70 % de la surface de la planète est composée d’eau mais que l’eau douce n’en représente que 3 %. Une grande partie de l’eau douce est sous forme solide, (glaciers, banquises). Il ne reste donc qu’une petite partie de l’eau douce sous forme liquide. Cette eau douce est largement suffisante pour répondre aux besoins de la planète, mais elle est inégalement répartie. En effet, dix pays ont 60 % des réserves d’eau douce (parmi eux : Brésil, Canada, Russie).
Il y de nombreux pays qui n’ont pas assez d’eau, qui sont en situation de stress hydrique ou de pénurie hydrique. Mais avoir de l’eau douce ne garantit pas d’avoir de l’eau potable. Par exemple : la République démocratique du Congo, est le 11e pays au monde à avoir le plus grand stock d’eau douce mais la moitié de la population n’a pas accès à l’eau potable. Cela s’explique par la pauvreté du pays qui n’est pas en mesure d’assurer un accès à l’eau potable à toute sa population. À l’inverse, des pays riches comme l’Arabie Saoudite ou Israël, sont dans ces situations de pénurie mais sont capables de donner de l’eau à l’ensemble de leur population.
L’ONU estime qu’il y a 2,1 milliards de personnes qui n’ont pas accès à l’eau potable à leur domicile.
B. L’inégale répartition de l’énergie
Il existe différents types d’énergie :
– Énergie fossile (énergie non-renouvelable) : la plus utilisée avec 75 % de la consommation énergétique. Ces énergies fossiles sont les hydrocarbures (le pétrole, l’énergie la plus utilisée, le gaz naturel) et le charbon. Ce sont les énergies les plus utilisées mais aussi celles qui polluent le plus. Enfin, il y a l’uranium, ce qui produit l’énergie nucléaire.
– Énergie renouvelable : les stocks ne sont pas limités. Il y a l’éolien, l’énergie solaire, la biomasse ou encore la géothermie. Ces énergies ne polluent quasiment pas, mais elles ont encore des défauts. Leur utilisation est moins facile que l’utilisation des hydrocarbures et elles ne permettent pas encore aux pays de répondre à leurs besoins énergétiques de manière efficace.
Ces énergies sont inégalement réparties :
– Cas du pétrole : les pays du Moyen-Orient détiennent 50 % des réserves. D’autres pays en ont aussi beaucoup (Venezuela ou États-Unis), mais majoritairement, la localisation des réserves ne correspond pas aux zones où il est le plus consommé.
– Cas du gaz : quatre pays détiennent 60 % des réserves : l’Iran, la Russie, le Turkménistan, le Qatar.
– Cas du charbon : globalement mieux réparti mais certains pays ont aussi une production largement supérieure à la moyenne des autres pays : l’Inde, la Chine, les États-Unis, l’Australie et la Russie.
II. Une demande croissante
A. Une demande poussée par la croissance démographique et économique
Nous sommes actuellement 7,6 milliards d’habitants sur Terre et les démographes estiment que la population va se stabiliser autour de 11 milliards d’habitants en 2100. La population augmente, donc mécaniquement, ses besoins en énergie et en eau augmentent. Il y a aussi une croissance économique et une hausse du niveau de vie. Ainsi, les besoins augmentent plus vite que l’augmentation de la population. Par exemple l’énergie : alors que la population a été multipliée par deux depuis 1970, les besoins en énergie ont été multipliés par trois. Idem pour l’eau puisqu’au XXe siècle, la population a été multipliée par quatre alors que les besoins en eau ont été multipliés par sept.
B. Les conséquences de cette demande croissante
L’énergie est inégalement répartie alors que les besoins sont très importants en Europe de l’Ouest, en Amérique du Nord et en Asie de l’Est. Le commerce augmente entre les pays fournisseurs et les pays consommateurs d’énergie. Cette augmentation du commerce a de nombreuses conséquences. Déjà, il augmente le transport de ces énergies et donc les risques de pollution. Ensuite, il augmente les tensions. En effet, des pays sont inquiets pour leur approvisionnement et donc essaient d’obtenir le plus de réserve énergétique, parfois au détriment de leurs voisins. Par exemple, la Chine ne cesse de progresser en mer de Chine méridionale au détriment des États voisins afin de s’assurer les réserves en pétrole présentes dans cette mer. La Chine est aussi en tension avec le Japon pour la possession de réserves de pétrole en mer de Chine orientale. Une autre conséquence de cette consommation croissante en énergie est l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre qui contribuent, en grande majorité, au dérèglement climatique.
En ce qui concerne l’eau, la problématique est un peu différente. En effet, avec le cycle de l’eau, celle-ci est renouvelée. Cependant, les réserves d’eau potable et d’eau douce sont de plus en plus dégradées. Les prélèvements en eau sont souvent plus importants que la capacité de l’eau à se renouveler et ces réserves en eau potable sont de plus en plus souvent polluées.
III. Vers une gestion durable des ressources
A. La coopération pour apaiser les tensions
Une des premières solutions est la coopération pour apaiser les tensions. Dans différents endroits, on cherche à diminuer les conflits autour de l’eau en mettant en place une gestion intégrée : dans un même bassin hydraulique, tous les acteurs qui utilisent de l’eau, comme les agriculteurs, les professionnels du tourisme, décident ensemble de la gestion de l’eau. Cela permet de prendre en compte les besoins de chacun et d’anticiper les futurs tensions. À l’échelle de plusieurs pays, il y a aussi des coopérations. Par exemple, au bassin du Mékong : la Chine et les pays en aval du Mékong (Vietnam, Laos, etc.) sont inscrits dans une démarche de coopération pour essayer de répartir au mieux l’utilisation de l’eau. Idem pour le bassin du Nil où les États le long du Nil discutent entre-eux pour essayer d’avoir une répartition équitable. Cette coopération autour de l’eau n’est pas possible partout. Dans le bassin du Tigre, de l’Euphrate, les barrages mis en place par la Turquie posent de nombreux problèmes à l’Irak ou à la Syrie. Ces pays trouvent difficilement des solutions puisque ces États connaissent déjà des tensions importantes.
Quant à l’énergie, il existe des rencontres internationales pour aborder ce problème mais la réelle solution consiste dans la transition énergétique.
B. La nécessaire transition écologique
Que ce soit pour l’eau ou l’énergie, il est important, si l’on veut passer à une gestion durable de ces ressources, d’avoir une transition écologique. Cela signifie, pour l’énergie, consommer de plus en plus d’énergies durables et donc de favoriser la recherche dans ces énergies. Pour le moment, il n’y a pas de solution miracle, mais il est possible, en diversifiant son approvisionnement énergétique, de limiter au maximum l’utilisation d’énergies polluantes. Certains États sont très investis dans cette transition énergétique, tels que les États de l’UE, la Chine. Pour autant, les résultats ne sont pas à la hauteur des ambitions. Certains États, tels que les États-Unis, ont renoncé à la transition énergétique.
Quant à l’utilisation de l’eau, il faut prendre exemple sur des pays qui continuent à avoir une croissance économique mais qui ont réussi à diminuer leur consommation en eau. C’est le cas de l’Australie.
Enfin, pour faire face à cette demande croissante, pour envisager une gestion durable des ressources, des décisions politiques doivent être prises mais les consommateurs doivent eux-aussi changer leurs pratiques et consommer moins d’eau et moins d’énergie.