Des villes inégalement connectées aux réseaux de la mondialisation
Les villes intégrées à la mondialisation
La « mondialisation » est une expression qui désigne le processus de multiplication des échanges. Ces échanges sont variés : échanges de personnes, de marchandises, des échanges financiers ou encore des échanges d’informations. Ces échanges sont aussi appelés des flux : flux migratoires, flux touristiques, flux financiers, flux de marchandises. Ces flux deviennent de plus en plus importants en raison de la révolution des transports, qui a commencé au XIXe siècle, parallèlement à la révolution industrielle : les transports sont de plus en plus rapides et peuvent transporter de plus en plus de marchandises.
Aujourd’hui, la mondialisation concerne surtout trois grands pôles économiques, aussi appelés la triade : les États-Unis, l’Europe occidentale et le Japon (pour l’Asie de l’Est).
I. Paris, une ville intégrée à la mondialisation
A. Une capitale politique
Paris est la capitale politique de la France, c’est là que se concentrent les différentes institutions politiques, comme le Parlement où les députés et les sénateurs décident les lois (l’Assemblée nationale et le Sénat), l’Élysée où réside le président de la République, Matignon où réside le Premier ministre, et les différents ministères (de l’Intérieur, des Armées, de l’Éducation nationale, etc.).
Paris est une capitale politique car c’est là que se prennent toutes les décisions politiques fondamentales pour l’avenir de la France.
B. Une capitale culturelle
Paris est également une capitale culturelle. Il y a dans Paris une très grande concentration de monuments historiques, comme le Louvre (à l’origine résidence des rois, aujourd’hui un musée), la tour Eiffel, Notre-Dame de Paris, et en périphérie de la ville se trouvent le château de Versailles (construit par Louis XIV) et le château Fontainebleau (construit par François Ier). Tous ces monuments historiques participent au rayonnement de l’image de la France à l’étranger et attirent de nombreux touristes.
C’est en partie pour ces raisons que Paris est considérée comme une métropole mondiale, mais il y a également d’autres facteurs à prendre en compte.
C. Une ville intégrée aux réseaux de transport mondiaux
Une activité touristique importante implique des infrastructures de transport importantes. L’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, au nord de Paris, en est un exemple. De nombreux touristes internationaux transitent par cet aéroport. Quant à l’aéroport d’Orly, il est surtout le lieu d’arrivée de touristes nationaux.
Paris est également une ville intégrée au reste de l’Europe, et même au reste du monde. La ville se trouve à 200/300 km de la façade maritime de la Northern Range où se trouvent les ports les plus importants d’Europe, ce qui facilite l’importation de marchandises. La ville est également liée aux autres métropoles françaises et européennes par le réseau ferroviaire et par des autoroutes.
D. Une capitale économique
Paris est aussi intégrée à la mondialisation pour des raisons économiques. Le quartier de La Défense, par exemple, en banlieue parisienne au nord-est de la ville, représente environ 20 % du PIB français. Il est composé d’immenses gratte-ciels qui abritent des bureaux, où se trouvent les sièges sociaux des plus grandes entreprises françaises (Total, Bolloré, Bouygues, etc.).
Ces facteurs politiques, culturels et économiques font de Paris une ville totalement intégrée à la mondialisation. Mais, il existe d’autres villes, qui sont en marge de la mondialisation, comme par exemple Détroit.
II. Détroit, une ville qui n’est pas intégrée à la mondialisation
Détroit se situe aux États-Unis, un des trois pôles de la triade, mais le cas de cette ville est particulier.
A. Une ancienne ville industrielle
Au début du XXe siècle, entre les années 1900 et 1930, Détroit est une ville industrielle très importante des États-Unis, où se développent des activités liées à l’industrie automobile. Des grandes entreprises automobiles y sont installées, comme General Motors ou encore Chrysler.
Ces entreprises construisent de nombreuses usines où travaillent de nombreux ouvriers. Ces ouvriers travaillent selon une nouvelle méthode : le fordisme. Ils travaillent à la chaîne et produisent de nombreuses voitures, ce qui permet de faire des économies d’échelle, c’est-à-dire que cela fait baisser les coûts de production de la marchandise. Ces voitures sont ensuite vendues sur le marché américain.
B. Les impacts de la crise industrielle des années 1950 à 1960
Afin de répondre à l’offre d’emploi importante, une population nombreuse s’installe à Détroit. Mais à partir des années 1950 et 1960 commence aux États-Unis une crise industrielle liée à l’arrivée sur le marché américain de voitures étrangères qui font concurrence aux voitures de Ford, de Général Motors et de Chrysler. Les entreprises américaines produisant moins de voitures, une partie de la population de Détroit se retrouve au chômage et quitte la ville, qui passe de 2 millions d’habitants en 1960 à 700 000 aujourd’hui.
C. Des tensions sociales
Dans les années 1960, une population noire s’installe dans la ville. Alors que les États-Unis sont déchirés entre les défenseurs et les détracteurs de la ségrégation raciale (le célèbre discours de Martin Luther King, « I have a dream », date de 1963), il y a des tensions au sein de la ville entre les populations noires et les populations blanches. À la fin des années 1960, des émeutes raciales éclatent dans la ville et font de nombreux morts et blessés (on compte précisément 43 morts et 467 blessés).
Par ailleurs, le départ de certaines entreprises en raison de la crise industrielle entraîne une crise fiscale car la ville ne touche plus les impôts que ces dernières lui rapportaient. Les bâtiments de la ville ne sont plus entretenus, la police fait de moins en moins de rondes dans la ville et l’insécurité augmente.
Cependant, la ville connaît aujourd’hui un renouveau urbain. Le rappeur Eminem est parfois considéré comme la figure emblématique de la réconciliation entre les populations noires et blanches dans la ville. De nouveaux investisseurs ont investi dans le centre-ville (surtout dans le quartier des affaires, spécialisé dans le numérique). L’apparition et le développement de l’agriculture urbaine a permis de tisser de nouveaux liens entre les habitants. Cependant, cela n’est pas suffisant pour considérer que Détroit est intégrée à la mondialisation.
Conclusion
Certaines villes profitent de la mondialisation (comme par exemple Paris, Londres ou Tokyo), tandis que d’autres en sont à l’écart, même dans les pays développés (comme Détroit). Il y a également des territoires en marge de la mondialisation dans les pays en voie de développement ou dans les pays les moins avancés.