Développement et inégalités
I. Des inégalités à toutes les échelles
A. Des inégalités à l’échelle mondiale
L’indicateur utilisé pour mesurer les inégalités à l’échelle mondiale est l’IDH : l’indice de développement humain. Il prend en compte le niveau de scolarité, l’espérance de vie et le revenu par habitant. Une carte de l’IDH au niveau de la planète met en avant de nombreuses inégalités de développement.
Un chiffre éloquent symbolise les inégalités : 20 % de la population mondiale détient 80 % des richesses. Ce sont les pays du Nord, les pays développés tels que l’Europe de l’Ouest, l’Amérique du Nord ou encore le Japon, mais aussi des pays comme l’Australie, la Nouvelle-Zélande qui cumulent la majorité des richesses de la planète.
Il y a un autre type de pays, les pays émergents, qui sont des pays en développement mais qui connaissent une forte croissance économique donc un enrichissement progressif de leurs populations.
Il y a aussi les pays intermédiaires et, enfin, les pays les plus pauvres : les PMA (les pays les moins avancés). La pauvreté se concentre dans certains continents comme l’Afrique puisque sur les 47 PMA que compte la planète, 33 sont situés en Afrique.
B. Des modèles de développement différents
Ces inégalités à l’échelle mondiale s’expliquent par des modèles de développement différents. Les pays les plus riches, les pays développés ont connu une industrialisation au cours du XIXe siècle qui a permis à ces États de s’enrichir et donc à la population d’accéder à un bon niveau de développement. D’autres pays, comme la Corée du Sud ont connu une industrialisation plus tardive et il en est de même pour la Chine.
Certains États se sont développés grâce à l’exportation de matières premières. C’est le cas de l’Afrique du Sud ou encore du Brésil.
Enfin d’autres États, malgré la présence de nombreuses ressources naturelles, ont encore des grandes difficultés à se développer car les revenus de ces matières premières ne sont pas réinvestis dans l’économie et ne profitent qu’à une minorité de la population. On pourrait prendre comme exemple l’Angola ou le Nigeria qui ont des quantités de pétrole mais dont les revenus ne sont pas réinvestis et ne profitent qu’à une minorité.
C. Des inégalités à l’échelle continentale, nationale et locale
Les inégalités de développement ne sont pas visibles seulement à l’échelle mondiale mais on les perçoit aussi à l’échelle continentale, nationale ou locale.
– Au niveau continental : en Europe, il y a d’importantes inégalités de richesse entre les différents pays et les différentes régions. Par exemple, le PIB par habitant au Luxembourg est sept fois supérieur au PIB par habitant de la Bulgarie, ce qui montre une grande diversité des niveaux de richesse en Europe.
– Au niveau national : les inégalités sont présentes dans tous les pays. Dans certains pays, par exemple le Sénégal ou le Maroc, la population des littoraux est majoritairement plus riche et plus développée que la population à l’intérieur du pays. Nous pouvons aussi prendre l’exemple de la France où l’Île-de-France, qui compte 12 millions d’habitants, cumule 33 % des richesses du pays.
– Au niveau local : dans toutes les villes on observe de grandes inégalités. Elles sont présentes dans les pays développés, mais elles sont beaucoup plus marquées dans les pays en développement. Pour prendre l’exemple d’une grande mégapole comme Mumbai, les quartiers très chics du sud-ouest de la ville contrastent avec d’importants bidonvilles et notamment celui de Dharavi, le plus grand bidonville d’Asie qui compte un million d’habitants.
II. Une croissance des inégalités
A. Une croissance des inégalités de revenus
Dans le monde, on observe une croissance très importante des inégalités et on voit que dans une certaine mesure les pouvoirs publics essaient de lutter contre cet accroissement des inégalités.
Or, il est important de préciser que l’extrême pauvreté diminue depuis plusieurs décennies et le monde n’a jamais été aussi riche qu’actuellement. Cependant, malgré cet enrichissement général, les inégalités ne cessent de croître à tous les niveaux.
En Europe de l’Ouest par exemple, dans les années 1980, 10 % des habitants les plus riches de l’Europe possédaient 23 % des richesses. Aujourd’hui en 2017, 10 % de la population possède 32 % des richesses. On voit donc que la part de richesse que possèdent les plus riches n’a cessé d’augmenter.
Ces inégalités de richesse augmentent à tous les niveaux. En Île-de-France, par exemple, on observe que les ménages les plus riches continuent de s’enrichir alors que les ménages les plus pauvres connaissent une baisse assez importante de leurs revenus.
Ce constat de l’augmentation des richesses est partagé par de nombreux organismes internationaux et notamment le FMI (Fonds monétaire international). En effet, en 2018, le FMI a tiré la sonnette d’alarme en précisant que l’enrichissement du monde a surtout profité aux plus riches mais qu’il a laissé beaucoup de personnes de côté.
B. La lutte contre les inégalités
En 2015, au sein de l’ONU, ont été définis 17 objectifs du développement durable. Parmi ces objectifs, l’un des plus importants concerne la lutte contre la pauvreté. C’est donc un objectif qui est affiché au niveau mondial. Néanmoins, il reste à être mise en place de manière pratique au sein des États.
Pour reprendre le rapport du FMI en 2018, il préconisait notamment l’outil fiscal pour lutter contre ces inégalités, c’est-à-dire le fait de taxer les plus hauts revenus afin de permettre de mettre en place une solidarité nationale pour aider les revenus les plus pauvres.
Conclusion
Les inégalités sont présentes dans tous les pays du monde et à toutes les échelles. Ces inégalités sont croissantes malgré l’enrichissement du monde et de nombreux acteurs préconisent des politiques permettant de réduire ces inégalités de richesse. Maintenant, il reste à mettre en place concrètement au sein des différents États des politiques redistributives afin de limiter ces écarts de richesse.