Histoire et violence dans la première moitié du XXe siècle
I. Philosophie
– Alain, dans Mars ou la guerre jugée, tire les conséquences de son expérience de la Première Guerre mondiale. A 40 ans, il est envoyé sur le font comme chargé au téléphone, (il n’est pas en première ligne). Il a assisté à tout ce qui peut se passer en termes d’affrontements, et de rapports entre les officiers et les soldats. Il rédige un traité contre la guerre, puisque Mars est le dieu de la guerre. Ce traité contre la guerre définit la guerre comme le plus grand cataclysme humain, pire que les catastrophes naturelles. Il essaie d’analyser les rapports humains qui s’engendrent dans les conflits. Il y voit beaucoup de haine, et d’autres penchants chez l’homme, contraires à l’image héroïque du soldat que l’on a voulu propager à cette époque. Beaucoup d’autres qui auront expérimenté la guerre vont s’élever contre cette idée pour montrer qu’il n’ya pas vraiment d’héroïsme.
– Simone Weil, élève d’Alain en philosophie, écrit L’Iliade ou le poème de la force. L’Iliade est le texte qui parle de la guerre de Troie, où il s’agit de récupérer Hélène. La force est définie comme une façon de considérer l’autre comme un objet. À partir de la lecture du poème grec, le mécanisme de la force est analysé : c’est le moment où l’autre n’est plus un sujet mais devient un objet. Il devient un moyen pour une fin, une chose que l’on peut traiter comme on veut car on n’a plus à la considérer dans son humanité. Il n’y a plus d’empathie possible dans la force. Force et violence sont très proches. Est-ce que toute force est une violence ? En quoi la violence peut-elle se définir de la même manière que la force ?
II. Littérature
– Pour la Première Guerre mondiale, on peut citer L’Adieu aux armes, livre le plus connu d’Hemingway. C’est un roman d’inspiration autobiographique car Hemingway a fait la guerre. C’est une histoire d’amour entre un soldat et une infirmière pendant la guerre qui se déroule dans le nord de l’Italie. La visée est pacifique. Il montre les absurdités de la guerre, les conséquences physiques des mutilés de guerre, sur le front et en dehors du front. Il observe ce qu’y se passait exactement.
– Pour la Seconde Guerre mondiale, on peut citer Giraudoux avec La Guerre de Troie n’aura pas lieu. Il y a quelque chose de provoquant car on sait historiquement que la guerre de Troie a eu lieu. La guerre de Troie est ici la Seconde Guerre mondiale, qui n’a pas encore éclaté (en 1935) quand le livre a été écrit. C’est une parabole sur les tensions qui risquent de mener à cette guerre. C’est par provocation mais aussi en guise d’avertissement, que Giraudoux décrit les tensions entre les personnages et les rouages et ratages de la diplomatie dans la guerre. On sait enfin que le conflit redouté aura sans doute lieu.
III. Bonus Film
– Kubrick, Les Sentiers de la gloire (1957) raconte l’histoire des tranchées et des soldats qui refusent de se battre. La question qui se pose alors est : comment traiter les déserteurs ? On y voit aussi les conditions de vie des soldats dans les tranchées et leur rapports aux officiers.