La formation et les classes de mot

La formation et l'origine des mots

D’où viennent les mots que nous employons et comment se construisent-ils ?

 

I. Formation

 

Un mot est souvent construit à partir d’un radical et d’un préfixe et/ou d’un suffixe.

Par exemple : avec le radical « heure », l’heure parle du temps, mais quand on enlève le « e » final cela donne un mot qui est utilisé dans plusieurs autres mots construits par préfixation (on ajoute un préfixe) ou par suffixation (on ajoute un suffixe). On a « le bonheur » ou « le malheur » : on a ajouté des préfixes « bon » et « mal » qui ont un sens positif ou négatif. Si on rajoute des suffixes, on peut avoir l’adjectif « heureux », ou on peut construire un adverbe « heureusement ». Si on ajoutant un préfixe et un suffixe, on peut avoir « malheureusement ».

Mais il y a des règles qui s’ajoutent et qui tiennent à l’usage que l’on fait des termes et à la manière dont ils se sont institués dans la langue au fil des siècles.

 

II. Origine

 

Le français est une langue romane issue du latin. Par exemple : on est parti du terme « heure », venant de hora en latin et qui veut dire la même chose.

Le territoire sur lequel nous sommes actuellement était sous l’Empire romain pendant des siècles et la langue de l’empire était la langue latine. Cette langue latine a dominé et effacé l’autre langue qui existait sur ce territoire, la langue galloise. On a hérité de ce latin, qui a bougé au niveau de la prononciation et de la manière de construire les phrases et dire la syntaxe, mais c’est la base dont part le français. C’est une langue romane, mais ce n’est pas la seule, il y a aussi l’italien, l’espagnol, le portugais ou le roumain.

La plupart de mots français ont une origine latine. Mais il y a d’autres mots qui ont une origine gauloise, étrangère ou régionale. Par exemple : « la cervoise » était ce qui était fabriqué par les gaulois. Le mot a demeuré parce qu’il ne correspondait pas à un autre mot en latin. Il y a aussi des mots qui viennent des langues étrangères comme « spaghetti » (de l’italien) ou « parking « (de l’anglais). Ce sont de mots qui deviennent français, on acte le fait que ces mots sont utilisés de manière courante. Les italiens ne vont pas dire « un spaghetti », mais en français on peut le dire : c’est donc bien devenu un mot français.

Un terme régional : « fougasse » désigne un plat de la gastronomie de la région de Provence. « Baragouiner » est un mot d’origine bretonne que désigne le pain et le vin. On ne comprenait pas le breton qui demandait « baragouine » dans un restaurant et donc cela a donné le terme « baragouiner » en français, qui veut dire que quelqu’un dit de choses qu’on ne comprend pas.

On peut s’amuser à construire de nouveaux mots et il est aussi intéressant de chercher l’étymologie, l’origine des mots, pour savoir pourquoi on utilise un terme et quelle est son histoire.

Les classes de mot

Selon les grammaires, on trouve entre huit ou dix classes de mots, car parfois on ne compte pas les interjections et parfois on met les conjonctions de coordination et de subordination ensemble.

Attention, il ne faut pas confondre classe grammaticale et fonction grammaticale d’un mot. La classe grammaticale est ce qu’on appelle aussi la nature d’un mot, elle répond à la question « qu’est-ce que ce mot ? ». La fonction grammaticale d’un mot est la réponse à la question « à quoi sert ce mot dans la phrase ? », comment ce mot fonctionne à l’intérieur d’une phrase.

 

I. Le nom

 

La classe la plus fréquente est le nom, il peut être propre ou commun. Quand il est propre, on met une majuscule. Quand il est commun, il y a toujours un déterminant. Il se caractérise par le fait qu’il désigne une chose ou une idée, qu’elles soient réelles, concrètes ou matérielles.

Le nom commun est variable, on peut le mettre au pluriel ou au singulier, mais quand c’est un nom propre, il est invariable : on ne peut pas mettre un prénom au pluriel. 

 

II. Le déterminant

 

Le déterminant n’existe pas seul, il existe toujours avec le nom. Il précède le nom et c’est, en général, un petit mot, rarement long, qui ancre le nom commun dans la réalité. Il permet de sortir le nom commun du dictionnaire pour en faire quelque chose qui désigne les choses dans la réalité. Au lieu de dire seulement « pomme de terre », on dit « la pomme de terre, une pomme de terre ».

Si on utilise l’article défini « la, le, les » ou indéfini « un, une, des », on ne va pas désigner la chose de la même manière. L’article défini désigne quelque chose en général, mais quand on utilise un article indéfini, on désigne une chose particulière ou plusieurs choses en particulier.

Il existe aussi l’article défini contracté. Quand on utilise une préposition « à » ou « de » et que l’on ajoute à l’article défini « le, la, les » cela donne un autre mot, « au » et « aux » ou bien « des » pour « de » plus « les ».

Le déterminant est variable : il s’accorde toujours en genre et en nombre.

 

III. Le pronom

 

Le pronom est une autre classe grammaticale. Il ne fait pas que remplacer un nom, il peut remplacer aussi un adjectif, une proposition ou un groupe prépositionnel.

Il y a des pronoms personnels sujet : « je, tu, il/elle/on, nous, vous, ils/elles ».

Des pronoms personnels objets : « me, te, nous, vous, ceux » et quand on accentue ces pronoms personnels objets, cela donne « moi, toi, lui, elle » etc.

Il existe aussi des pronoms relatifs : on les utilise quand on veut donner des informations supplémentaires sur quelque chose : « qui, que, dont », par exemple  « La personne dont tu m’as parlé », « dont » est un pronom relatif. Dans « la personne qui est venu », « qui » est un pronom relatif, ou « l’objet que tu m’as donné », « que » est un pronom relatif.

 

IV. L’adjectif

 

L’adjectif caractérise un nom, il est toujours lié à un nom. Attention, il ne faut pas confondre fonction et classe grammaticale. Les termes qui désignent les fonctions de l’adjectif sont épithète, attribut ou détaché / apposé.

La plupart du temps l’adjectif est variable, il s’accorde en genre et en nombre avec le nom, mais il existe des exceptions.

 

V. L’adverbe

 

L’adverbe nuance un nom ou un verbe. Deux exemples de l’adverbe « admirablement » :

– « Je joue admirablement du piano ». « Admirablement » porte sur le verbe.

– « J’ai un ami admirablement doué ». L’adverbe porte sur l’adjectif « doué ».

L’adjectif « fort » peut être utilisé comme un adverbe. On dit « je suis fort marri », c’est une phrase qu’on rencontre au XVIIe siècle (« fort marri » veut dire « fort déçu »). On trouve aussi des adverbes faits avec « – ment » à la fin d’un adjectif ou des adjectifs qui sont utilisés comme adverbes.

L’adverbe est toujours invariable.

 

VI. La conjonction de coordination

 

Il existe un moyen mnémotechnique pour les retenir « mais, où, et, donc, or, ni, car ». Ce sont des mots qui coordonnent des noms ou des propositions qui ont la même valeur. On met sur un pied d’égalité ces noms ou ces propositions qu’on coordonne.

La conjonction de coordination est invariable.

 

VII. La conjonction de subordination

 

La conjonction de subordination implique la notion d’être subordonné, d’être sous l’ordre de quelque chose. Il y a une hiérarchie entre une proposition et une autre. La conjonction de subordination soumet une proposition à une autre proposition.

On parle de proposition principale et la proposition subordonnée est subordonnée à la principale par cette conjonction. Souvent, il y a le petit mot « que » : on a « bien que, lorsque, afin que ». On remarque que c’est un petit mot qui arrive juste après un verbe conjugué et qui introduit une série de mots dans lesquels il y a un autre verbe conjugué.

La conjonction de subordination est invariable.

 

VIII. Le verbe

 

Le verbe exprime une action, un état. C’est le noyau de la phrase. Dans une phrase, il est souvent conjugué : un temps puis un mode sont choisis (indicatif, subjonctif, impératif ou conditionnel).

Il existe un mode qui n’est pas conjugué : l’infinitif. Il existe des phrases à l’infinitif, par exemple si l’on fait une pub et qu’on dit « devenir quelqu’un ».

 

IX. La préposition

 

La préposition introduit un groupe prépositionnel, par exemple « à la Clairefontaine ». La préposition qui ouvre ce groupe de mots est « à ». Le groupe nominal est tout simplement le nom avec le déterminant devant. « A la fontaine » : « fontaine » est le nom, « la » est le déterminant.

La préposition est invariable.

 

X. L’interjection

 

L’interjection exprime une émotion, par exemple, « ah, oh, aïe, ouille ». C’est un mot qui ressemble parfois à une onomatopée, c’est-à-dire, un mot très court qui ressemble à un bruit. Elle est beaucoup utilisé dans les bandes dessinées.

L’interjection est invariable.

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