La France et ses régions dans l'UE et la mondialisation
D’un point de vue géographique, il s’agit de voir comment s’organise le territoire français, les éléments qui modifient cette organisation et donc la place qu’a cette région dans cette organisation.
I. Lignes de force du territoire
Étudier les lignes de forces, c’est étudier les grandes tendances du territoire français.
A. Poids de l’héritage
On observe trois traditions territoriales en France :
1. Le poids de Paris, dû à une centralisation politique très ancienne, qui remonte jusqu’à la monarchie absolue mais qui ne s’est jamais vraiment démentie. Paris (et l’Île-de-France en général) a donc tendance à écraser l’ensemble français, de par sa concentration de population et par l’importance de son économie, au détriment du reste du territoire qui a plus de mal à exister.
2. La division Ouest/Est, entre un Ouest traditionnellement plutôt rural, et un Est plus industrialisé. On peut placer cette ligne de séparation le long d’une ligne Le Havre / Marseille. Cela est dû principalement au fait que c’est plutôt à l’Est que se trouvaient les bassins de matières premières (charbon, minerais de fer, etc.). Cependant, aujourd’hui cette division a été effacée.
3. La diagonale du vide, qui suit une ligne allant des Ardennes jusqu’au Sud-Ouest de la France. C’est un espace de faible densité et de faible activité, soumis à un cercle vicieux : moins il y a d’activité, moins il y a de monde, l’un entraînant l’autre. On parle ainsi d’une «régénération » de la diagonale du vide depuis très longtemps.
B. Causes des recompositions
Il y a deux causes principales de ces recompositions :
– L’insertion dans l’UE et dans la mondialisation, qui met les territoires de la France en relation et en compétition avec d’autres territoires européens et mondiaux. Cela demande de repenser l’organisation de notre territoire afin qu’elle soit efficace à l’échelle mondiale.
– L’apparition de nouveaux acteurs dans le cadre d’une politique de décentralisation. Celle-ci, qui s’oppose à l’héritage d’une centralisation historique, est un processus initié dans les années 1980 sous le premier septennat de François Mitterand et qui a donné plus de responsabilités et de compétences aux collectivités territoriales françaises. Ces dernières comprennent les collectivités de communes, les départements et surtout les régions.
C. Conséquences
De cette recomposition, il est possible de constater deux choses :
– Les métropoles sont les lieux privilégiés du développement, en étant particulièrement actives et progressistes. De par leur connexion à l’espace mondial, elles sont aujourd’hui les nouvelles lignes de force du territoire français.
– Certaines régions constituent des espaces du territoire mieux intégrés que d’autres en raison de leur position géographique : on peut par exemple constater la bonne intégration des régions limitrophes qui sont au contact avec d’autres régions européennes. D’autres profitent du fait d’être bien desservies, puisque le maître-mot aujourd’hui de la valorisation d’un espace, c’est son accessibilité.
II. Les régions, territoires de proximité
La région est l’espace de vie du Français moyen à l’heure actuelle. En effet, 80 % des déplacements quotidiens se font à l’intérieur de la région de résidence.
A. Un acteur majeur
Depuis les lois de décentralisation de 1982-1983, les régions existent de fait. Elles existaient administrativement depuis 1955, mais elles ont été réduites au nombre de 13 par une loi effective au 1er janvier 2016. Depuis ces différentes lois, les régions sont devenues des actrices de l’aménagement du territoire avec des compétences qui leur sont propres, notamment en matière de transport et de développement économique ou encore scolaire, comme en témoigne l’investissement des régions dans l’entretien des établissements scolaires.
B. Le bon échelon ?
Au vu de ses qualités, il est possible de se demander si la région n’est pas finalement le bon échelon pour penser l’aménagement du territoire. D’une part, elle est idéalement située, entre d’un côté les groupements de communes, et de l’autre l’État, qui pourrait paraître trop lointain pour des préoccupations locales. De plus, il s’agit d’un échelon européen, car le phénomène régional est un fait massif en Europe. En effet, tous les pays d’Europe ayant des régions, l’UE dispose d’un certain nombre de programmes d’aides européens, comme le FEDER, qui s’adressent aux régions.
Conclusion
Il y a donc eu un certain nombre de modifications dans l’organisation régionale du territoire français. Elles sont dues d’une part à des facteurs externes, comme l’influence de concurrents extérieurs. D’autre part, elles sont également dues à des facteurs internes, comme la volonté de décentraliser et de réformer l’organisation des territoires dans le pays.