La mémoire
La mémoire est l’ensemble des informations que le cerveau a stocké depuis la naissance. Mémoriser, c’est créer une trace, un chemin pour chaque information, chaque action que tu pourras re-parcourir en cas de besoin. Si cette trace est très forte, tu pourras utiliser ce souvenir pendant très longtemps. En revanche, si la trace est faible et peu utilisée, il te sera difficile de retrouver le chemin de l’information dans ton cerveau. Ce sera alors l’oubli.
I. Une ou des mémoires ?
On parle couramment de la mémoire. En réalité, il existe différents types de mémoires. Si nous te posons ces différentes questions, arrives-tu à les distinguer ?
« Qu’as-tu fait le week-end dernier ? »
« Que s’est-il passé en 1515 ? »
« À quoi te fait penser l’odeur du chocolat chaud ? »
« 5 + 8 + 14 – 28 = ? »
« Sais-tu faire du vélo ? »
Il existe différents types de mémoires : comme les souvenirs personnels, la mémoire des sensations comme les odeurs, la mémoire des émotions, toutes les connaissances apprises à l’école, mais aussi plein de souvenirs inconscients et automatiques comme la marche ou le vélo. Tous ces souvenirs ne sont pas stockés aux mêmes endroits dans le cerveau et ils n’ont pas non plus la même résistance au temps. Certains vont être oubliés plus vite et d’autres vont être très résistants. C’est pour cela que l’on ne parle pas d’une mémoire mais de plusieurs mémoires.
II. La mémoire de travail
En moyenne, nous sommes capables de retenir sept informations dans notre mémoire de travail. C’est une mémoire indispensable pour bien apprendre, comprendre et réfléchir. C’est un peu comme la rame de ton ordinateur qui permet de traiter les informations pendant un court temps. C’est exactement ce qu’il se passe quand tu veux retenir un numéro de téléphone le temps de le recomposer ou lorsque tu fais un calcul mental. C’est donc une mémoire qui est très limitée en espace et en temps et qui demande beaucoup d’attention.
III. La mémoire à long terme
Après avoir été traitée, une information va être stockée dans le cerveau pour une durée plus ou moins longue, en fonction de l’usage qu’on en fait. On possède schématiquement trois grands types de mémoires à long terme :
– La mémoire sémantique qui est l’ensemble des connaissances que tu as sur le monde. C’est un peu comme ton encyclopédie personnelle.
– La mémoire épisodique qui correspond à l’ensemble de tes souvenirs personnels, qui sont ancrés dans le temps, dans l’espace et fortement associés aux émotions.
– La mémoire procédurale qui est la mémoire des gestes. C’est la mémoire la plus robuste, celle qui résiste le plus au temps et à la maladie. C’est celle qui te permet de marcher, de visser, de faire du vélo, de repasser un pantalon sans réfléchir.
Lorsque tu as besoin d’une information qui est stockée dans l’une de tes mémoires à long terme, tu vas devoir réactiver sa trace, reparcourir son chemin dans ton cerveau pour amener l’information dans ta mémoire de travail et ainsi l’utiliser. À chaque rappel d’une information, celle-ci va être mise à jour, c’est-à-dire que le souvenir va être plus ou moins modifié puis de nouveau stocké.
IV. Le sommeil
Le sommeil joue un rôle crucial dans la mémoire. Lorsque tu dors, ton cerveau réactive les traces, reparcourt les chemins de toutes les informations que tu as vu durant la journée et ainsi consolide les informations. Il est donc nécessaire de dormir suffisamment ou de faire des siestes.
V. L’oubli
On ne connaît pas encore toutes les capacités de la mémoire mais on estime actuellement que le cerveau serait capable de mémoriser plus d’un petaoctet d’informations. Pour te donner une idée de l’ordre de grandeur, c’est comme si ton cerveau pouvait enregistrer dix ans d’émission télévisée non-stop, ou alors d’enregistrer cinq milliards de livres !
Il est toutefois fort probable que l’on en oublie tout autant. L’oubli est un phénomène très agaçant mais il est naturel et indispensable. L’oubli n’est ni une paresse, ni une faiblesse. C’est ce qui te permet d’éviter une surcharge cognitive, une surcharge de ton cerveau. Si tu oublies quelque chose, c’est soit que cela a été mal enregistré, soit que tu l’utilises peu et donc que tu n’as pas besoin de le garder en mémoire. La trace s’efface au fur et à mesure du temps. Lorsque tu commences à réviser quelque chose, souvent tu oublies tout. L’oubli est massif les premiers jours lorsque tu apprends parce que les traces dans ton cerveau sont encore trop faibles. Ce phénomène est normal. Plus tu réviseras, plus la trace dans ton cerveau va être renforcée, plus tu vas pouvoir te souvenir des informations.
Conclusion
Chacun possède ses propres moyens pour bien apprendre. C’est un travail que tu vas devoir faire : essayer de comprendre comment marche ton cerveau, comment est-ce que tu penses, comment est-ce que tu mémorises. C’est à toi de faire ce travail car toi seul sait ce qu’il se passe dans ton cerveau. C’est ce que l’on appelle la métacognition. C’est à toi de la développer.