Le héros ou l'héroïne
I. Qu’est-ce qu’un héros / une héroïne ?
Un héros ou une héroïne est un type de personnage qu’on trouve dans certains genres littéraires, en particulier le roman et la nouvelle, ou parfois aussi le théâtre. C’est un personnage bien souvent fictif. Parfois on peut s’inspirer d’une personne réelle, mais on exagère toujours un peu pour en faire un personnage fictif. Il ne faut pas confondre le héros avec le personnage principal, surtout parce que le héros est souvent le personnage principal, il occupe la première place. Mais le personnage principal de l’histoire n’est pas toujours un héros. Il arrive que le personnage principal ne soit pas du tout héroïque, parfois c’est un « anti-héros ».
II. Définition du héros
À l’Antiquité, le héros, est spécifique à la mythologie. C’est un demi-dieu, ce n’est pas juste quelqu’un qui fait des choses extraordinaires. C’est à moitié un homme et à moitié un Dieu, ce qui lui donne déjà une caractéristique déjà assez spéciale. Par exemple, Médée, l’épouse de Jason (qui tue leurs deux enfants quand Jason veut la quitter) est une demi-déesse. En ce sens, c’est une héroïne, pourtant elle n’accomplit pas des choses qu’on a envie de faire, donc on n’a pas d’admiration pour Médée. Ce n’est pas la même définition que celle qu’on utilise aujourd’hui.
Néanmoins, il en reste quelque chose : le héros ou l’héroïne est quelqu’un d’exceptionnel en raison de ce qu’il fait, mais aussi en raison de ce qu’il ou elle est. Cela signifie que dans les romans, les nouvelles et le théâtre postérieurs à l’Antiquité, le héros est quelqu’un qui se distingue des autres parce qu’il accomplit des choses extraordinaires, très difficiles, voire exceptionnelles. Il peut être aussi quelqu’un qui est un élu. L’élu ne sait pas qu’il l’est au départ, mais il le devient pendant l’histoire. Ainsi, c’est quelqu’un qui se distingue du lot et c’est pour cette raison qu’on raconte son histoire et non celle des autres.
Parfois ce héros a un destin, une vocation ou une mission à accomplir, ce qui peut être une manière aussi de le distinguer ou de le repérer dans une histoire. Il est appelé à réaliser quelque chose ou à suivre un destin, ce qui est un peu moins glorieux, car en général on ne choisit pas le destin, on le subit ; mais il y a quelque chose qui est extraordinaire en lui.
III. Définition du anti-héros
Certains personnages sont des anti-héros : un personnage principal dont on attendrait qu’il soit un héros, mais en réalité, le roman avance et on se rend compte que ce personnage principal nous déçoit. Il ne va pas réaliser les choses extraordinaires qu’on attend de lui, voire il va faire l’inverse ou il va s’abstenir d’agir.
Par exemple, Frédéric Moreau est le personnage principal du roman de Flaubert L’Éducation sentimentale. C’est un roman du XIXe qui raconte la manière dont Frédéric Moreau découvre l’amour. Il va tomber amoureux d’une femme sur un bateau, au tout début du roman, Madame Arnoux, mariée et mère d’une petite fille. Frédéric va passer complètement à côté de cette histoire d’amour, parce qu’il n’ose pas lui déclarer sa flamme, donc cela ne va jamais vraiment se faire. Flaubert a voulu écrire sur le caractère illusoire et trompeur des rêves, des amours, et le fait que tout n’est pas aussi extraordinaire ni exceptionnel qu’on peut l’attendre. Il y a un écart entre la réalité et les espoirs qu’on a. Frédéric Moreau se caractérise par le fait qu’il n’est pas à la hauteur de ce qu’on attend d’un héros de roman sentimental, de quelqu’un qui aurait du courage et qui saurait faire des déclarations comme on en trouve dans des romans du XVIIIe. C’est un personnage passif, auquel on n’a pas forcément envie de s’identifier et qui se présente en cela comme un anti-héros, mais qui n’est pas pour autant ridicule.
Un anti-héros ridicule, c’est par exemple Don Quichotte, qui prend les moulins à vent pour des monstres contre lesquels il faut se battre.