L’écriture argumentative

L'écriture argumentative

Voici les principales étapes à suivre pour réussir un sujet d’argumentation :

 

I. Lecture de la consigne

 

– Isoler les mots clés, souligner les mots qui semblent importants

– Identifier le type du sujet pour savoir les attentes : est-ce que le sujet demande d’étayer une thèse ou de la réfuter ? Ou au contraire, est-ce que le sujet demande une argumentation en deux parties qui consiste à établir le pour ou le contre ?

 

II. Le brouillon

 

Une fois que le sujet est lu, analysé, réfléchi, il faut passer au brouillon. Dessus, il faut mettre les idées, pas forcément dans l’ordre, en sachant qu’une idée correspond à un argument. À chaque fois, il faut associer un exemple à un argument. Privilégier les exemples littéraires.

 

III. Le plan

 

La troisième étape : regrouper les idées dans un plan. Il existe trois types de plans.

– Plan « Pour / Contre » : établir la thèse puis la réfuter.

– Plan « Avantage / Inconvénients » : c’est le même principe que le plan « Pour / Contre », sauf qu’en plus, dans la conclusion, il faut apporter sa conclusion personnelle.

– Plan « Donnez votre avis » :  il s’agit choisir sa position et l’argumenter.

 

IV. Rédiger l’introduction

 

Une fois le plan élaboré, il faut passer à la réaction. Il faut commencer par l’introduction, elle doit être soignée car il s’agit du premier contact avec l’interlocuteur. Une introduction commence par la présentation du sujet puis de la problématique et se termine par l’annonce du plan.

 

V. Rédiger le développement et la conclusion

 

Après l’introduction, il faut sauter une ligne et passer au développement. Le développement est construit en paragraphes. Un paragraphe correspond à une idée. À chaque changement de paragraphe, il faut sauter une ligne et laisser un alinéa pour montrer le changement d’idée.

Après le développement, il faut sauter une ligne et passer à la conclusion. La rédaction de la conclusion peut être un résumé rapide ou une prise de position personnelle.

 

VI. Relecture

 

Il ne faut pas négliger la relecture pour faire bonne impression sur le correcteur.

La construction d'un paragraphe

Un paragraphe se construit de la façon suivante : On introduit tout d’abord son argument général par un connecteur logique. On développe ensuite sont argument général, en l’introduisant par un autre connecteur logique, comme « en effet ». Enfin, on termine par un exemple.

 

Exemple

 

« Ainsi (connecteur logique), la vie dans les grandes villes fatigue nerveusement ses habitants, bien plus que la vie à la compagne (argument général). En effet (connecteur logique), les citadins doivent supporter le bruit, les lumières et une agitation quasi permanente, ces nuisances sonores et visuelles les épuisent (développement de l’argument). Enfin, mes parents, par exemple, rentrent harassés, le soir, après deux heures passées dans les transports en commun (annonce de l’exemple).

Par ailleurs, pour convaincre il faut donner son avis personnel. Cela n’implique pas pour autant de raconter sa vie : il ne faut pas abuser du « je », et surtout éviter le « moi je ». Pour faire comprendre qu’il s‘agit d‘une opinion personnelle, on utilise des modalisateurs ou un vocabulaire mélioratif ou péjoratif.

Cependant attention, pour être convaincante l’opinion ne doit pas être top tranchée. Il faut montrer que l’on est capable de faire preuve d’objectivité, de nuancer le propos, et de faire des concessions en faveur de la thèse adverse.

Rédaction d'un sujet d'argumentation

La rédaction d’un sujet d’argumentation est souvent l’exercice le plus difficile pour les élèves puisqu’il n’est étudié qu’en 3e, contrairement aux écritures d’invention qui sont vues depuis le début du collège.

Une argumentation nécessite un travail construit, un travail argumenté et un travail développé.

Il ne faut pas enchaîner les arguments et les exemples sans relation entre eux : il faut avoir une thèse, c’est-à-dire un fil conducteur, une idée. Surtout, il faut bannir l’idée qu’il s’agit d’avoir une vision générale. Il est inutile de dire : « certaines personnes pensent », « tout le monde pense différemment », « chacun pense comme il veut ». Ce n’est pas l’exercice demandé, ce qui est demandé c’est ce que l’on en pense personnellement. Il faut ensuite exprimer cette opinion dans une argumentation organisée, construite.

Exemple de sujet : «  Les nouvelles technologies occupent une place de plus importante dans notre vie. Certains adultes sont d‘avis d’en limiter l’accès à leurs enfants et de réduire le temps qu’ils y consacrent. Qu’en pensez-vous ? ».

Le sujet concerne directement celui qui doit répondre, qui n’est pas dans la catégorie des adultes mais plutôt dans celle des enfants à qui on limite l’accès à internet. La question est donc qu’en pense-t-on, en tant qu’enfant ? Il faut toutefois argumenter la réponse.

 

I. Décrypter les mots-clés

 

Le premier travail est alors de décrypter les mots importants. Ici on a « nouvelles technologies », qui désignent internet, le téléphone, le fait d’avoir des ordinateurs plus facilement à disposition, plus facilement transportables. Le groupe nominal « certains adultes » également important, positionne le sujet sur une relation adulte à enfant, autrement dit des parents à leurs enfants. Enfin, une expression importante est « réduire le temps qu’ils y consacrent » : on parle d’une réduction et pas d’une totale interdiction, il y a bien une nuance dans le sujet, une nuance qu’il faudra garder dans l’argumentation.

Il ne faut jamais être trop caricatural : si on affirme qu’il faudrait simplement interdire l’accès aux nouvelles technologies, l’argumentation serait fragile puisqu’on pourrait objecter qu’il y ait des choses malgré tout utiles dans les nouvelles technologies. Ce qui fait une argumentation réussie, c’est sa capacité à être nuancée.

 

II. Choisir une thèse, des arguments et des exemples

 

Une fois que l’on a analysé les mots importants, il faut choisir sa thèse. Ici, on choisit de défendre la thèse selon laquelle il faut limiter l’accès aux nouvelles technologies pour les enfants. Il est conseillé d’écrire sa thèse au brouillon, pour ne pas la perdre au cours de l’argumentation, en une phrase simple.

Lorsque l’on a sa thèse, il faut alors construire ses arguments, eux-mêmes soutenus par des exemples. Il faut chercher ces arguments ici sur sont bon sens, sa connaissance de la vie, il ne s’agit pas encore de mobiliser des ressources littéraires. Par exemple ici, on peut dire qu’internet entraîne un repli sur soi, qu’on ne sait plus communiquer de façon réelle. On peut également dire que du fait du temps passé sur le téléphone et les tablettes, on fait moins de sport et l’obésité se développe chez les jeunes. On aurait donc ici un point plus sur les questions relationnelles, l’autre davantage sur les questions de santé. On a donc deux arguments qui vont dans le sens d’une limitation des nouvelles technologies.

 

III. Dépasser la thèse

 

On pourrait s’arrêter là, mais le devoir manquerait d’analyse, puisqu’on aurait défendu une thèse sans essayer de la dépasser. Dans une troisième partie en effet, il est conseillé d’essayer d’aller un peu plus loin. Ici, notre thèse est que l’on doit réduire l’accès des enfants aux nouvelles technologies, on peut alors se demander si ces nouvelles technologies sont nécessairement toujours nocives. Certes en effet, elles limitent la sociabilité des individus (I.), elles empêchent l’activité physique (II.), mais (III) elles ne sont pas complètement nocives, elles peuvent être bénéfiques. Ainsi on introduit une nuance à la thèse.

Comment les nouvelles technologies peuvent être bénéfiques ? En utilisant par exemple son ordinateur et l’accès à internet pour réviser le Brevet. Les nouvelles technologies peuvent également favoriser l’échange avec des gens qui sont loin, permettant ainsi de découvrir de nouvelles cultures. Attention, il ne s’agit pas de se contredire dans cette troisième partie, mais bien d’apporter une nuance.

Une fois que les trois arguments ont été trouvés, reste à chercher les exemples. On peut les tirer de lecture, de films, de la vie quotidienne. Il est conseillé d’essayer de varier la nature des exemples. Lorsque ce travaille est fini, il faut alors passer à la rédaction.

 

IV. Rédiger

 

En premier lieu on rédige une phrase d’introduction, qui présente la thèse. Quand les arguments auront été développés, il faut faire une phrase de conclusion qui reprend la thèse. Il ne faut pas hésiter à être un peu lourd dans la formulation, par exemple à écrire à la fin : « en conclusion, nous pouvons donc dire… » pour que l’examinateur suive précisément où l’on en est dans son développement.

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