L'écrivain engagé
Période
Le XXe siècle est une période d’émulation dans le domaine littéraire. Durant cette période apparaît la figure de l’écrivain engagé. L’écrivain engagé est une notion très spécifique à la littérature d’idées.
Origine
La notion d’écrivain engagé est généralement rattachée à Sartre. Il publie au lendemain de la Seconde Guerre mondiale Qu’est-ce que la littérature ?, œuvre dans laquelle il définit le statut de l’écrivain et ses raisons d’écrire. De cette œuvre est restée la citation « parler, c’est agir » qui désigne le travail de l’écrivain et celui du journaliste. Cette formule signifie celui qui dévoile quelque chose par la parole s’engage. André Gide a aussi participé à l’émergence de cette notion d’écrivain engagé.
Contexte
Malgré la paix retrouvée, la seconde moitié du XXe siècle est une période troublée, en raison des guerres de décolonisation. La France fait face aux guerres d’Algérie et d’Indochine, deux colonies françaises.
Dans un contexte plus général, le monde est frappé par la Guerre froide, période de tensions entre les deux grandes puissances mondiales : États-Unis et URSS. La Guerre froide a eu des conséquences sur la notion d’écrivain engagé, notamment avec Sartre et sa compagne Simone de Beauvoir qui prennent parti en s’engageant auprès du PCF, Parti communiste français. Les écrivains engagés prennent position dans ces conflits internationaux.
Le contexte intellectuel évolue avec l’apparition de l’existentialisme, courant de pensée inventé par Sartre. L’existentialisme considère que l’être humain forme l’essence de sa vie par ses propres actions, celles-ci n’étant pas prédéterminées par des doctrines théologiques, philosophiques ou morales.
Auteurs
– Jean-Paul Sartre. En 1948, Sartre écrit Les Mains sales, pièce de théâtre dans laquelle il pose la question de l’engagement. L’action, courant sur sept tableaux, se déroule pendant la Seconde Guerre mondiale dans un pays fictif appelé Illyrie en Europe de l’Est. Le pays est dirigé par un dictateur fasciste allié des Allemands. Face à ce régime totalitaire, deux mouvements de résistance s’opposent en réalisant des actions terroristes. Jean-Paul Sartre a également créé une revue intitulée Les Temps modernes dans laquelle il écrit des articles sur les sujets de son temps.
– Albert Camus, a écrit la pièce de théâtre Les Justes, en 1949, œuvre posant la question de l’engagement. Cette pièce est inspirée de faits réels, d’un événement durant de la révolution de 1905 en Russie. Deux amants décident de commettre un attentat contre le gouverneur en posant une bombe. Camus pose la question : est-il juste de commettre un attentat tuant un tyran mais également de pauvres innocents ?
– Aimé Césaire, écrit en 1987 le Discours sur la négritude. Professeur universitaire engagé contre le colonialisme et député-maire en Martinique, Césaire invente avec Léopold Sédar Senghor le terme de négritude en 1930. Ce terme désigne la culture africaine et antillaise. Il revendique l’appartenance à une culture commune aux personnes noires, en réaffirmant sa légitimité et en rappelant les injustices et discriminations vécues par cette communauté. Ce discours est un manifeste de la fierté noire et une défense de la culture noire. Il ne se place pas en opposition aux autres cultures mais réfléchit plutôt aux apports mutuels.