Les espaces africains dans la mondialisation
La mondialisation est le processus de multiplication des flux (migratoires, de marchandises et de capitaux). Ce processus s’est amplifié avec la révolution industrielle et la révolution des transports. L’augmentation de la vitesse des transports et de leurs capacités permet l’intensification des flux, et donc la mondialisation. Certains espaces sont totalement intégrés à la mondialisation, comme la Triade (Amérique du Nord, Europe occidentale, Japon). D’autres espaces, quant à eux, sont délaissés, comme certains espaces africains.
I. Un exemple d’espace africain : l’Afrique australe
L’expression d’Afrique australe désigne la réunion de sept États au sud de l’Afrique, dont les cinq suivants : l’Afrique du Sud, le Mozambique, la Namibie, le Lesotho, le Swaziland (devenu l’Eswatini). Tous ces États n’ont pas le même rôle dans la mondialisation, et n’y sont pas intégrés de la même façon. L’État le plus intégré à la mondialisation en Afrique australe est l’Afrique du Sud.
II. La domination de l’Afrique du Sud
A. Des raisons économiques
Les investissements directs à l’étranger, c’est-à-dire les investissements des entreprises étrangères sont plus nombreux en Afrique du Sud que dans le reste de l’Afrique australe.
De plus, le port de Durban est un port important par lequel passent de nombreux flux de marchandises.
La Coupe du monde de football en 2010 a également eu un impact bénéfique sur l’économie de l’Afrique du Sud. Pour permettre à cet événement sportif de se dérouler, il a fallu faire appel à des entreprises de construction pour construire les stades et les infrastructures de transport, et il a fallu accueillir de nombreux touristes venus pour l’événement (il s’agit d’une forme de tourisme de loisir lié au sport), qui ont résidé dans des hôtels et ont beaucoup consommé sur place.
B. Un développement plus élevé que celui des autres pays d’Afrique australe
L’IDH (indice de développement humain) de l’Afrique du Sud est celui d’un pays émergent, ce qui n’est pas le cas de l’IDH des autres pays d’Afrique australe (à l’exception du Mozambique, qui possède aussi un IDH relativement élevé). Son IDH est compris entre 0,65 et 0,8, ce qui signifie qu’une partie significative de la population d’Afrique du Sud vit de manière décente, même s’il reste des inégalités très marquées dans le pays.
Remarque : parler du développement d’un pays, c’est parler de développement politique et économique mais aussi du développement des soins médicaux et de l’accès à ces soins, ou de l’éducation.
C. Des raisons diplomatiques
L’Afrique du Sud fait partie d’un groupe de pays : les BRICS, composé du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine, et de l’Afrique du Sud (South Africa en anglais). Les BRICS sont un groupe de pays émergents, qui coopèrent entre eux d’un point de vue diplomatique et économique pour avoir un poids plus lourd et affirmer leur importance au niveau international. Ils s’unissent pour faire entendre leurs voix face aux pays développés, comme la France, les États-Unis, l’Allemagne ou le Japon.
III. Le Mozambique rattrape son retard
A. Un développement en demi-teinte
Au Mozambique, les investissements directs à l’étranger sont aussi nombreux qu’en Afrique du Sud. Cependant, si son IDH devient de plus en plus élevé (bien que toujours inférieur à celui de l’Afrique du Sud), ce pays a encore du retard dans certains domaines, notamment parce qu’une partie de la population se trouve encore dans des conditions de malnutrition et que l’accès aux soins est difficile.
B. Une économie fondée sur des ressources importantes mais peu diversifiée
Cependant, le Mozambique possède des ressources économiques importantes :
– la sylviculture (culture et exploitation du bois),
– la pêche,
– l’agriculture.
L’économie agricole (secteur primaire) est extrêmement importante et c’est sur elle que repose l’économie nationale, contrairement à l’Afrique du Sud, où l’économie est plus diversifiée.
IV. Des États à la traine
Certains États sont en retard par rapport aux deux exemples précédents, comme le Lesotho ou le Swaziland. Il s’agit de petits États, beaucoup moins vastes que les États cités précédemment. L’IDH peu élevé indique que ces pays sont peu développés. Les investissements directs à l’étrangers sont très faibles et ces États ont du mal à gérer des problèmes de santé publique (le SIDA par exemple y fait beaucoup de dégâts) et de sécurité alimentaire de la population, dont de larges parties sont assez régulièrement soumises à la malnutrition.
Conclusion
Le niveau d’intégration à la mondialisation est très varié d’un État à l’autre de l’Afrique australe. Ces exemples illustrent la situation du reste de l’Afrique. À l’échelle continentale, le Magreb et l’Afrique australe sont les territoires les mieux intégrés à la mondialisation. Cependant, les pays d’Afrique subsaharienne, comme par exemple le Mali, sont encore à l’écart de la mondialisation.