Les métamorphoses du moi : pistes de problématiques
I. Définitions
– Qu’est-ce que la métamorphose ? La métamorphose vient du grec, composé de deux racines : meta, et morphe. Méta veut dire « au-delà », « après », « avec », et « morphe » veut dire « forme ». Cela désigne un changement de forme (cf. Les Métamorphoses d’Ovide, changement de forme, personnages changés en objet, animaux ou végétaux). Les métamorphoses impliquent un changement, ici un changement concernant le moi.
– Moi : 1re personne du singulier, pronom personnel objet et non sujet (le « je »). Cela vient de meum qui est le pronom personnel objet en latin. Le « moi » est un substantif, il repose sur trois pôles :
– identité, ce qui me distingue des autres,
– individualité, ce qui me distingue du groupe,
– unité, le fait d’être un, d’être cohérent ; unité dans le temps : de rester moi dans un temps donné.
II. Histoire
Avant le XVIIIe siècle, l’histoire du moi est un peu balisée. Avec le christianisme, on définit le moi par l’âme, créée par Dieu. On ne théorise pas sur les manières dont les personnalités vont être influencées par des choses extérieures.
À partir du XVIIIe siècle, avec Les Lumières et la critique de la religion qui l’accompagne, qui prônent la raison plutôt que la croyance servile dans les dogmes religieux, de nouvelles définitions du moi apparaissent. Ces nouvelles déterminations du moi, de leur identité, individualité, unité sont :
– Déterminations sociales, en quoi appartenir un groupe social détermine notre identité.
– Déterminations historiques (circonstances politique, matérielle, ce qu’on mange, nos besoins, etc., tout cela nous détermine).
– Déterminations psychologiques (de quelle manière est organisée notre psychisme, plus ou moins grande résistance aux pulsions en fonction des gens, est-ce qu’il y a des besoins et envies qui sont les mêmes chez tout le monde).
Une attention est portée au moi, à l’individu, dès la Renaissance. Au XVIe siècle apparaissent les prémisses de cette attention portée au moi, avec des écrits autobiographiques dès le XVIe et XVe siècles et cela va aller en s’accélérant.
III. Problématiques
– Reste-t-on la même personne toute sa vie ? Cette question pose la question de l’unité.
– Est-on libre d’être qui l’on veut ? Cela pose la question des déterminations nombreuses de l’extérieur.
– Peut-on échapper à ce qui nous détermine ? Cette définition admet que le moi est soumis à certaines influences, à des envies, des actions, et on se demande si on peut y échapper.
La question de la liberté se retrouve dans les deux dernières questions.