Les possessifs
I. Les adjectifs possessifs
A. Les formes atones
Ce sont les formes qui n’ont pas d’accent.
Lorsqu’en français on les accorde en genre (mon, ma), en espagnol on n’accorde pas (mon frère, ma sœur ≠ mi hermano, mi hermana). C’est le cas de tous les formes atones en singulier et de celle de la troisième personne du pluriel (su, sus).
Par contre, pour la première et deuxième personnes du pluriel, c’est le contraire. En français on dit “notre”, que ce soit féminin ou masculin, et en espagnol on a nuestro et nuestra ; vuestro et vuestra.
Pour former le pluriel de toutes ces formes, il suffit d’ajouter un s à la fin : mis, tus sus, nuestros/nuestras, vuestros/vuestras, sus.
B. Les formes accentuées ou toniques
Ce sont des formes moins employées, qui se placent toujours après le nom auquel elles font référence. Elles seront souvent équivalentes à une tournure possessive.
Par exemple :
Este libro es mío = ce livre est à moi.
Este cuaderno es tuyo = ce cahier est à toi.
II. Les pronoms possessifs
A. La formation
La formation est la même que celle des formes accentuées mais il faut rajouter avant l’article el ou la : el mío, la mía.
B. Quand les utiliser
Le seul prérequis, c’est qu’ils doivent faire référence à un nom car on sait déjà de quoi on parle.
Par exemple : Mi libro es nuevo. ¿Y el tuyo? = Mon livre est neuf. Et le tien ?
On sait déjà de quoi on parle, on utilise le pronom pour ne pas répéter le mot libro.
Les démonstratifs
I. Les formes
Il y a des formes masculines, féminines, singulières et plurielles mais aussi une forme neutre. Il existe trois niveaux différents.
En français on dit « ici », « là » ou « là-bas » et en espagnol on dit aquí, ahí et allá. On va s’en servir pour parler de ce qui est près de soi ou de ce qui est plus loin.
Pour parler de ce qui est près, on utilise este, si c’est masculin, ou esta, si c’est féminin. On utilise esto si c’est neutre, si on parle d’un objet indéterminé. Si on parle de quelque chose qui est un peu loin on dit ese ; si la chose dont on parle est très loin un utilise aquel.
II. Les valeurs
La limite entre « près » et « loin » est relative.
Si je parle d’un cahier qui se trouve dans une salle, la limite est marquée par la salle. Le cahier qui est sur mon bureau est près mais celui qui est tout au fond de la salle est loin, même s’il est à dix ou quinze mètres.
Si je parle des voitures qui sont dans la rue, la limite est donc donnée par la rue. Si je parle des pays du monde, par exemple, l’Espagne est un pays qui est près de la France et en conséquence on utilise este país, mais si je parle de la Chine je dit aquel país.
Cette distribution de l’espace en trois plans est valable aussi pour le temps. Si on parle de cette année, on considère qu’elle est « près » et on dit este año. Si on parle d’un événement qui a eu lieu il y a longtemps, on dit plutôt aquel año.
La règle pour délimiter ce qui est près ou loin de moi dans le temps est la même. Cela dépend de la chose dont on parle. Si je veux parler de moi-même et que je suis un adulte, pour parler du temps présent j’utilise este año. Ese año peut faire référence à mon adolescence et je peux utiliser aquel año pour parler du début de ma vie.
Il y a aussi une valeur subjective du démonstratif. En espagnol, quand on aime quelque chose on a tendance à exprimer qu’elle est « près » ; on utilise donc este.
Par exemple, s’il y a un livre qu’on adore, on pourrait dire à une personne te aconsejo este libro (= je te conseille ce livre). Si l’on parle d’un livre qu’on n’aime pas, on peut dire par exemple ese libro de ahí no vale nada (= ce livre-là ne vaut rien du tout) même si le livre en question est physiquement près de la personne qui parle.