Les procédés emphatiques
Les procédés emphatiques sont des procédés d’insistance qui mettent en valeur ce que l’on dit. Souvent ce procédé entraîne des modifications entre le thème, c’est-à-dire le sujet de la phrase, et le propos c’est-à-dire ce qu’on en dit, l’information que l’on donne sur le sujet.
Le procédé d’emphase le plus courant et naturel est l’intonation. Par exemple, quand on dit « je ne veux pas que tu y ailles », on peut insister au niveau de l’intonation sur le verbe « vouloir » et la négation « pas ». Quand on dit que quelqu’un parle avec emphase, cela veut dire qu’il exagère, qu’il en fait des tonnes. En troisième, il y a quatre principaux procédés emphatiques à connaître.
I. Détachement d’un groupe de mots repris par un pronom
Cela veut dire qu’on a une phrase neutre, par exemple « on parle de cet évènement sur Internet ». Le thème est « on », qui est très neutre ; et l’information est « parle de cet évènement sur Internet ». On peut tourner cette phrase d’une autre manière pour mettre en valeur le groupe de mots « cet évènement ». Si je veux insister sur « cet évènement », je peux le détacher et le placer au début de la phrase avec une virgule : « Cet évènement, on en parle sur Internet ». Cette fois-ci, le nouveau thème est repris dans le propos par un pronom (« en »). On voit bien l’insistance puisqu’on en parle deux fois : on le met en valeur au début de la phrase et on le reprend par un pronom.
II. Détachement d’un complément circonstanciel entre virgules
L’ordre canonique de la phrase est « sujet – verbe – complément ». Si on déplace ce complément en début de phrase ou même au milieu d’une phrase, entre virgules, ce n’est pas naturel : ceci crée donc un effet d’emphase, d’insistance sur ce complément circonstanciel. Par exemple, si je veux insister sur le complément circonstanciel de lieu « sur Internet », on peut dire, en le plaçant en début de phrase, « sur Internet, on parle de cet évènement ». Donc le nouveau thème de la phrase devient « sur Internet ».
III. La mise en valeur par un présentatif
Un présentatif peut être « c’est que », « c’est qui », « voilà que », « voilà qui », etc. Par exemple : « C’est de cet évènement que l’on parle sur Internet ». Dans cet exemple, on met de nouveau en valeur « cet évènement » grâce au présentatif « c’est que » et on obtient un nouveau thème. La particularité de ce procédé est qu’il permet d’insister non seulement sur le nouveau thème, mais aussi de montrer que l’on insiste par opposition à autre chose. Quand on dit « c’est de cet évènement que l’on parle sur Internet », c’est par opposition à tous les autres événements.
IV. La mise en valeur par un pronom personnel accentué entre virgules
Qu’est-ce que c’est qu’un pronom personnel accentué ? Par exemple, au lieu de dire « je » on dit « moi ». Au lieu de dire « tu » on dit « toi ». Ainsi, dans une phrase neutre on peut dire : « J’adore les maths, tu préfères le français ». Si on veut mettre en valeur par un pronom personnel « je » et « tu », on va dire : « Moi, j’adore les maths, toi, tu préfères le français ».