Mers et océans : des espaces au coeur de la mondialisation
La mondialisation est un processus qui apparaît au XXe siècle avec la révolution industrielle. La mondialisation est le processus de multiplication des flux migratoires (flux de personnes) et des flux de marchandises, par l’intermédiaire des réseaux de transport. Les moyens de transport (train, camion, avion, bateau) s’améliorent de plus en plus : ils permettent d’augmenter la rapidité des échanges, qui sont donc de plus en plus nombreux. Au cœur de ces échanges (humains ou commerciaux), les océans et les mers tiennent une place centrale dans la mondialisation en raison de l’importance du trafic commercial maritime.
I. Un trafic commercial maritime très important
A. L’importance du commerce maritime
Aujourd’hui, 80 % du trafic commercial mondial s’effectue par voie maritime. Les 20 % restants s’effectuent par voie terrestre ou aérienne.
Les marchandises transitent sur environ 46 000 navires, dont des porte-conteneurs. Ces porte-conteneurs sont des navires de très grande taille qui chargent des grandes caisses métalliques (les conteneurs). A l’intérieur de ces caisses, ils transportent des marchandises solides, comme des produits manufacturés ou de la nourriture. Il existe également d’autres types de navires, comme les supertankers, qui eux, transportent du pétrole.
B. Trafic commercial entre les trois pôles de la Triade
Le commerce maritime concerne principalement les trois pôles économiques mondiaux majeurs : la Triade (l’Amérique du nord et surtout les États-Unis, l’Europe occidentale, et l’Asie de l’est avec le Japon).
Le commerce maritime suit des voies maritimes définies qui aboutissent dans les zones industrialo-portuaires (ZIP).
C. La CMA-CGM
Ces échanges commerciaux passent par des entreprises, comme la CMA-CGM, qui assure le transport des conteneurs d’une ZIP à une autre. Ces marchandises sont ensuite distribuées dans l’arrière-pays des ZIP.
Les mers et les océans ont donc un rôle capital dans le commerce mondial. Pour pouvoir réaliser ce commerce, il faut aménager les espaces en conséquence.
II. Des aménagements pour favoriser ce commerce
A. Quels sont les espaces aménagés ?
Ces échanges passent par des ZIP qui se trouvent le long des façades maritimes. Les façades maritimes sont des zones littorales aménagées pour accueillir les marchandises. En Europe, la façade maritime la plus importante est la Northern Range, au nord de l’Europe. La ZIP la plus importante de l’Europe est Rotterdam, mais d’autres ports sont également important, comme Dunkerque ou Le Havre.
Il existe d’autres façades maritimes importantes en Asie de l’est, et à l’est des États-Unis.
Le long de ces façades maritimes, les zones industrialo-portuaires accueillent les marchandises. Les ZIP sont des zones de très grande taille où les marchandises transitent (par la zone portuaire) et où se pratiquent des activités industrielles, comme le raffinement du pétrole. Derrière ces zones, se trouve l’arrière-pays où les marchandises sont distribuées.
B. Quels aménagements ?
Les ZIP changent avec le temps et nécessitent d’être aménagées. En effet, les porte-conteneurs deviennent de plus en plus grands et il est nécessaire de faciliter l’accès au port de ces géants des mers. Pour cela, on creuse des canaux, c’est-à-dire des voies navigables artificielles, comme le canal de Panama. Il faut également allonger les quais et les portiques (des grues informatisées qui permettent d’embarquer et de débarquer les containers) et créer des zones de stockage des marchandises.
Ces aménagement déterminent l’importance des ZIP qui sont en concurrence les unes avec les autres. Aujourd’hui, la ZIP la plus importante est au Japon, mais le port de Rotterdam fait aussi partie des ZIP les plus grandes.
Conclusion
Les mers et les océans sont au cœur de la mondialisation, puisqu’ils sont le support de la majorité des échanges de marchandises dans un contexte d’intensification de ces échanges. Les voies maritimes aboutissent dans les façades maritimes le long des littoraux, et les ZIP permettent de redistribuer les marchandises dans les trois pôles de Triade.
Mers et océans : différents enjeux au coeur de la mondialisation
La mondialisation est le processus de multiplication des échanges de marchandises et de personnes. Les mers et les océans sont au cœur de la mondialisation et donc au cœur de différents enjeux, qui peuvent être géopolitiques, économiques ou environnementaux.
Beaucoup de ces enjeux se jouent au sein des ZEE. L’acronyme ZEE signifie zone économique exclusive. Ce sont des surfaces maritimes qui s’étendent sur 200 miles marins (c’est-à-dire l’équivalent d’environ 370, 4 km) à partir de la côte. D’après la convention de Montego Bay (1982), les États côtiers ont le droit d’exercer une partie de leur souveraineté dans ces espaces, notamment à travers l’exploitation des ressources halieutiques (pêche) et énergétiques (hydrocarbures).
I. Des enjeux économiques dans les ZEE
A. Des enjeux liés aux ressources halieutiques (la pêche)
La pêche est de plus en plus importante et intensive. Pour certains États, et particulièrement pour les pays les moins avancés, ce domaine économique est très important et constitue parfois une source de nourriture fondamentale pour les populations côtières.
Au Sénégal, par exemple, la pêche représente 20 % de l’économie nationale. La pêche est également très importante pour le Japon et l’Union européenne.
B. Des enjeux liés aux énergies fossiles (hydrocarbures)
Les hydrocarbures (pétrole, gaz) peuvent être exploités dans des zones offshore, c’est-à-dire dans des zones maritimes. On trouve des réserves importantes d’hydrocarbures dans le golfe du Mexique et en Arctique. Les mers et les océans sont donc des réservoirs de ressources qui peuvent bénéficier à l’économie des États côtiers.
II. Des enjeux géopolitiques dans les ZEE
A. Entre états
Dans les deux cas cités ci-dessus, l’enjeu économique entraîne un enjeu géopolitique : il s’agit de déterminer déterminer quel est l’État propriétaire de la ZEE, c’est-à-dire quel est l’État qui peut exploiter légalement les ressources maritimes d’un espace.
Ces questions peuvent créer des tensions entre les États, comme dans le cas de l’Arctique, où la fonte de la banquise entraîne l’ouverture de nouvelles voies de transport maritime et de nouvelles possibilités d’exploitation des ressources du sous-sol marin (hydrocarbures). Les États, et plus particulièrement la Russie, le Canada et les États-Unis, se disputent ces eaux en revendiquant l’extension de leur ZEE.
B. Entre FTN et associations
En plus de la définition des limites des ZEE, il s’agit de définir quelles firmes transnationales (entreprises mondiales, comme Total) peuvent exploiter les ressources des ZEE, par exemple en construisant des plateformes pétrolières offshore. Les firmes transnationales sont donc en concurrence les unes avec les autres.
Les frimes transnationales s’opposent également aux associations protectrices de l’environnement, qui considèrent que l’exploitation de ces ressources est dangereuse. C’est le cas en Arctique, où l’ONG (organisation non-gouvernementale) Greenpeace s’oppose à la FTN russe Gazprom qui exploite le pétrole sous-marin grâce à la plateforme pétrolière offshore de Prirazlomnaya.
III. Des enjeux environnementaux
A. La pollution : le septième continent et la disparition des espèces
Le septième continent est une expression qui désigne quatre grandes étendues de déchets plastiques qui flottent à la surface des océans et se regroupent en amas par la force de courants marins. Il y en a trois dans l’océan pacifique et un dans l’Atlantique nord. Ces étendues représentent ensemble 3,5 millions de km2, c’est-à-dire l’équivalent de cinq ou six fois la France.
Cette pollution entraîne la disparition d’espèces maritimes, comme les tortues, divers poissons ou encore les oiseaux, qui confondent les sacs plastiques avec de la nourriture.
Certaines ONG protectrices de l’environnement essayent de déterminer comment on pourrait limiter la pollution des océans et éliminer le septième continent. Cette initiative ne vient pas des États car ces amas de déchets se trouvent en dehors des ZEE, dans les eaux internationales.
B. Des enjeux climatiques
Le Gulf Stream est un courant marin qui passe par le long des côtes françaises dans l’océan Atlantique. Ce courant permet l’adoucissement du climat. Cependant, plus au nord, la fonte de la banquise entraîne un refroidissement de ce courant. Le climat devient donc de plus en plus froid et sec.
Conclusion
Les mers et les océans sont au coeur de la mondialisation et de différents enjeux, qui peuvent être économiques, géopolitiques, ou environnementaux.