- 1Composition - Rédaction de l’introduction
- 2Composition - Rédaction de la conclusion
- 3Composition - Sélection et organisation des connaissances
- 4Composition - Analyse du sujet
- 5Composition - Rédaction du devoir et conseils généraux sur la forme
- 6Composition - Choix d’un plan
- 7Composition - Choix d’une problématique
Composition - Rédaction de l’introduction
I. Rédaction de l’introduction
A titre d’exemple, le sujet traité est « Les mutations économiques et sociales des pays occidentaux des années 1950 au début des années 1980. »
L’introduction est importante car elle se retrouve dans tout exercice de composition, c’est le premier élément que lit le correcteur dans la copie. Cela donne le ton de la copie, donc il ne faut surtout pas négliger cette étape. Il est conseillé de la rédiger intégralement au brouillon, pour avoir une introduction sûre et fiable à 100 % au moment de la rédaction. Il y a trois parties dans une introduction, les « 3P » : présentation du sujet, problématique, plan. Les deux dernières parties ont été clairement identifiées et préparées précédemment au brouillon. Le plus difficile à ce stade sont les premières phrases de préparation du sujet.
A. Reprise de l’analyse du sujet
Il faut commencer par reprendre l’analyse du sujet faite au brouillon au début de l’exercice, à savoir les mots-clefs et le cadre spatio-temporel. Dans l’exemple sur « Les mutations économiques et sociales des pays occidentaux des années 1950 au début des années 1980. », on a vu que le contexte des Trente Glorieuses était essentiel pour comprendre le sujet.
B. Lien entre la présentation du sujet et la problématique
L’autre élément difficile à réaliser est le lien entre la présentation du sujet et la problématique. La problématique ne doit pas être amenée au hasard, elle doit arriver en lien avec la présentation du sujet et l’ensemble doit montrer une progression cohérente. On a contextualisé les Trente Glorieuses, on a évoqué les mutations économiques et sociales, il suffit donc d’amener la problématique.
C. Annonce du plan
Il y a deux façons de faire. La première est plutôt scolaire : « Dans un premier temps, nous verrons que… », « dans un deuxième temps, nous étudierons… » et « puis nous terminerons en s’interrogeant sur… ». C’est tout-à-fait correct, car le correcteur verra bien la structure du devoir. En revanche, si le sujet et la méthode sont bien maitrisées, on peut proposer une annonce du plan plus rédigées, plus littéraires. Par exemple, « Les Trente Glorieuses dans les pays occidentaux ont apporté un certain nombre de mutations économiques. Elles ont-elles-mêmes entrainé des bouleversements dans les sociétés. Cependant, le modèle économique et social a été remis en cause au milieu des années 1970. » Ici, on voit bien les trois parties qui se distinguent, et c’est un bonus quand on est capable de faire ça.
Ces trois parties de l’introduction doivent tenir en une quinzaine de lignes maximum, tout en sachant qu’il ne faut pas trop rentrer dans le détail dans la présentation du sujet sur des éléments que l’on attend ultérieurement. Dans la structure, il faut distinguer les trois parties de l’introduction en faisant trois paragraphes, avec trois retours à la ligne et alinéas à chaque fois.
Composition - Rédaction de la conclusion
II. Rédaction de la conclusion
La conclusion est un élément important de la composition car c’est le dernier élément que le correcteur va lire, voire parfois le premier, car certains correcteurs ouvrent la copie et lisent l’introduction et la conclusion d’une traite sans lire le développement pour se rendre compte de la teneur du raisonnement. Donc pour ces deux raisons essentielles, la conclusion ne doit pas être bâclée. Il faut la rédiger au brouillon après l’introduction mais avant le développement. Elle se compose en deux parties principales.
A. Réponse à la problématique
La première partie est la réponse à la problématique. C’est le bilan de la composition. En une ou deux phrases synthétiques, il faut apporter une réponse claire et concise à la problématique. Ici, dans l’exemple « Les mutations économiques et sociales des pays occidentaux des années 1950 au début des années 1980. », il faut retranscrire ce qui a été identifié. « Les mutations économiques durant les Trente Glorieuses dans les pays occidentaux ont entrainé un bouleversement dans ces sociétés. Ce bouleversement a été remis en cause au milieu des années 1970. »
B. Ouverture au sujet
Ensuite vient ce qu’on appelle l’ouverture au sujet. C’est difficile de le faire finement, mais on arrive à le maîtriser à force d’entraînement. Une première astuce, quand il s’agit d’un sujet historique, on attend en général que l’on ouvre sur la période qui fait rupture juste après. Seconde astuce, en géographie, on peut ouvrir sur une autre aire géographique. Ici, dans l’exemple, on a fini en disant que le modèle économique et social était remis en cause au milieu des années 1980. On peut imaginer une récession qui continue dans les années 1980 et 1990 pour les pays occidentaux. Cela dit, on peut le mettre en parallèle avec le contexte économique global, avec des pays émergents qui tirent leur épingle du jeu et ne connaissent pas la même crise économique. Il y a un parallèle à la fois historique et géographique.
La conclusion doit faire 5 à 10 lignes maximum. La conclusion doit être synthétique et ne pas reprendre l’ensemble des éléments du devoir, mais bien se focaliser sur une réponse courte et précise à la problématique.
Composition - Sélection et organisation des connaissances
III. Sélection et organisation des connaissances
Une fois la problématique établie vient la sélection et l’organisation des connaissances. Cette troisième étape peut se faire pendant la réalisation de la problématique. Cette étape est essentielle car elle permet de préparer la matière première indispensable à la réalisation de la composition.
A. Grands thèmes du programme
La première étape de la sélection des connaissances est la définition des grands thèmes du programme en lien avec le sujet. Cela permet de délimiter le sujet et de voir les connaissances attendues. Ces connaissances doivent être réinvesties au maximum.
B. « Brainstorming »
L’étape de « brainstorming » consiste à jeter au brouillon toutes les notions qui viennent en tête en rapport avec les thèmes identifiés et le sujet. Dans l’exemple, cela fait penser aux Trente Glorieuses, à l’État providence, les grands systèmes d’organisation du travail que sont le taylorisme, le fordisme et le toyotisme, l’urbanisation qui s’intensifie, etc. Toutes ces notions doivent venir à l’esprit quand le cours est bien connu et doivent être notée au brouillon dans le désordre. Il n’y a pas de mauvaises idées : il faut tout noter, car cela permet ensuite de faire des liens entre les différentes idées.
C. Précision des notions
Les notions identifiées doivent être précisées. Il faut noter les définitions des notions, qui pourront être réutilisées lors de la rédaction finale de la composition. Puis il faut questionner les notions, c’est-à-dire poser toutes les questions possibles sur chaque notion : Qui ? Quoi ? Quand ? Où ? Comment ? Pourquoi ? Cela permet de trouver un maximum d’arguments sans rater les choses essentielles. Cela pose un cadre global avec des notions précisées et complètes. La sélection et la précision des notions demandent en moyenne une vingtaine de minutes.
D. Organisation
Pour l’étape d’organisation, il faut prendre deux ou trois couleurs différentes, et associer chaque idée qui correspond à un même thème général qui les rassemblent. Cela permet de faire apparaître des grands thèmes de ces notions à partir de leur point commun. Ces thèmes sont la base des grandes parties de la composition et un début de plan. A partir de ces grands thèmes, il faut donner un titre sous forme d’une grande phrase explicite qui permet de voir ce qui va être démontré par ce thème dans le cadre du sujet.
Composition - Analyse du sujet
I. Analyse du sujet
A titre d’exemple, le sujet traité est « Les mutations économiques et sociales des pays occidentaux des années 1950 au début des années 1980. »
On essaie de trouver les éléments à repérer dans le sujet pour le délimiter et ainsi éviter le hors-sujet (fortement pénalisé) et éviter les oublis, car il ne faut pas passer à côté d’éléments indispensables.
A. Recopier l’intitulé du sujet au brouillon
Pour bien analyser un sujet de composition, il faut recopier tel quel l’intitulé du sujet au brouillon. Cela permet de le décortiquer en long, en large et en travers de manière à l’analyser au mieux.
B. Repérer et analyser les mots-clefs
La deuxième étape est de repérer les mots-clefs, c’est-à-dire les mots importants du sujet. Dans l’exemple, il s’agit de « mutations économiques et sociales ». Ici, une mutation est un changement. Donc le sujet interroge les changements intervenus dans l’économie et dans la société des pays occidentaux des années 1950 au début des années 1980.
C. Définir le cadre spatio-temporel
Ensuite, il faut définir le cadre spatio-temporel, c’est-à-dire le lieu et l’époque, souvent explicité dans le sujet. Dans l’exemple, le cadre spatial englobe les pays occidentaux (les pays industrialisés d’Europe de l’Ouest, d’Amérique du Nord et d’Océanie). Quant à l’époque, il s’agit de la période des années 1950 au début des années 1980. Il ne suffit pas de la repérer, il faut l’expliquer et la justifier. Au début des années 1950, on sort de la Seconde Guerre mondiale, on est dans une période de reconstruction et de début de croissance économique qui voit naître le début des Trente Glorieuses. Le début des années 1980 est un contexte de début de crise, de récession progressive, puisque les Trente Glorieuses prennent fin en 1973 avec le premier choc pétrolier. On entame une phase où la croissance économique est fortement ralentie.
D. Terminer l’analyse finale
L’analyse finale consiste à trouver les points de détails qui ne se trouvent pas forcément dans le sujet dans sa forme classique. L’analyse finale consiste à repérer les mots de liaison (et, dans, or, etc.), les liens de causes à effets éventuels d’un mot sur un autre, et enfin la ponctuation. Si un sujet est tourné à la forme interrogative, on n’attend pas la même chose que s’il est tourné à la forme affirmative. Un exemple, différent de l’exemple « fil rouge » de ce cours : « les totalitarismes, un seul système politique ? » demande qu’on justifie, qu’on nuance, il ne faudra pas être brut dans les affirmations.
Composition - Rédaction du devoir et conseils généraux sur la forme
III. Rédaction du devoir et conseils généraux sur la forme
La rédaction du devoir est la dernière étape de la méthode, qui structure l’ensemble de l’exercice.
A. La structure
La composition doit être soignée quant à sa forme. Le fond est important, mais la forme ne doit pas être négligée. Il faut suivre le plan détaillé élaboré au brouillon. Chaque argument rentre dans les sous-parties. Il faut retranscrire de manière claire le plan dans la composition.
Il faut s’attacher à la règle 1 paragraphe = 1 idée. 1 idée = 1 ou plusieurs exemples. Cela est indispensable. Quand on change d’idée, on change de paragraphe.
Il faut user et abuser de mots de liaison pour structurer le propos et montrer au correcteur les liens logiques entre les différentes idées.
Les phrases de transition sont attendues entre les sous parties et surtout entre les grandes parties. La phrase de transition se trouve soit à la fin de la partie d’avant, soit au début de la partie suivante, de manière à bien enchaîner les deux thèmes qui se succèdent.
Les parties doivent être équilibrées. Si un correcteur voit à l’ouverture de la copie que les différentes parties sont déséquilibrées, il pense que les plus petites parties ont été bâclées. Il faut donc s’attacher à l’équilibre des parties et des sous-parties pour avoir, en moyenne, une à une page et demie par partie.
B. La présentation
La présentation est aussi très importante. On distingue d’abord trois blocs : un bloc d’introduction, un bloc de développement et un bloc de conclusion, entre lesquels on passe deux lignes. Entre les grandes parties du développement, on passe une ligne. Cela permet de distinguer les différentes parties.
Au sein des grandes parties, pour montrer que l’on passe à une nouvelle sous-partie, on va à la ligne et on fait un alinéa de deux à trois carreaux. Dans l’introduction, on fait de même entre les « 3P ». Dans la conclusion, on commence par un alinéa et c’est tout.
Les titres des parties ne doivent pas apparaître. Si la structure est cohérente, le correcteur verra directement les thèmes mis dans la composition.
C. L’expression écrite
L’expression écrite est à soigner, car la composition est un exercice de style littéraire. On demande de répondre de manière cohérente et structurée. Il faut être capable d’argumenter clairement en utilisant un langage soutenu mais pas trop. Il faut faire des phrases courtes et précises.
Il ne faut surtout pas utiliser d’abréviation, aucune qui ne soit explicitée.
Autre conseil, il faut écrire les chiffres en toutes lettres, sauf les années et les statistiques.
On écrit au présent de l’indicatif. On ne parle pas au passé, même en Histoire, et surtout pas au futur.
Dernier élément important, il ne faut jamais donner son avis personnel. Il ne faut présenter que des éléments objectifs, sans jamais utiliser la première personne.
Composition - Choix d’un plan
IV. Construire le plan de la composition
Le plan d’une composition définit le fil conducteur de la composition qui permet de structurer le propos, d’argumenter et de répondre de manière cohérente, organisée et structurée à la problématique.
A. Sélection et organisation des connaissances
Tout d’abord, il faut se référer à la sélection et à l’organisation des connaissances. Une fois les connaissances sélectionnées et organisées, on peut voir 2 ou 3 grands thèmes émerger à partir des idées principales développées et issues des connaissances. Ces thèmes forment les différentes parties. A partir de ces thèmes, on décline des sous-thèmes qui forment les sous-parties. Le nombre idéal de parties est de 2 ou 3. Une seule partie signifie qu’il y a une mauvaise organisation. Concernant les sous-parties, on en attend 2 ou 3, voire 4. A nouveau, on n’en attend pas seulement une.
B. Principaux types de plan
– Plan chronologique : il s’agit d’un plan construit sur des bornes chronologiques bien définies, qui permettent de traiter le devoir de manière évolutive dans le temps.
– Plan thématique : il correspond à des grands thèmes, déclinés dans les différentes parties.
– Plan thématico-chronologique : c’est une combinaison des deux précédents. C’est le plan utilisé dans l’exemple de notre cours « Les mutations économiques et sociales des pays occidentaux des années 1950 au début des années 1980. » Il y a dans le sujet deux bornes chronologiques, la fin des années 1950 et le début des années 1980. Il y a aussi deux thématiques principales qui sont les mutations économiques et les mutations sociales. La présence des deux oriente naturellement vers un plan thématico-chronologique.
C. Définition des titres
Il faut définir les périodes chronologiques en cherchant rupture chronologique dans cette longue période de temps. Cette rupture a été identifiée au préalable puisque l’on a vu au moment de l’analyse du sujet que les Trente Glorieuses finissaient en 1973 avec le premier choc pétrolier. 1973 marque donc une rupture nette. Cela permet de s’orienter vers deux grandes parties, de la fin des années 1950 au milieu des années 1970, et une seconde partie du milieu de années 1970 au début des années 1980.
Dans l’analyse du sujet, on a vu que les mutations économiques des Trente Glorieuses ont entrainé des mutations sociales. Cela donne trois grandes parties : I. Les mutations économiques durant les Trente Glorieuses ; II. Les mutations sociales qui en découlent ; III. Les mutations économiques et sociales remises en causes depuis la fin des Trente Glorieuses.
Composition - Choix d’une problématique
II. Choix d’une problématique
Il n’y a pas une seule bonne problématique par sujet, mais il peut y en avoir plusieurs. La problématique est un fil conducteur qui guide le devoir et une question à laquelle on répond pendant le devoir. C’est souvent l’étape la plus redoutée de l’épreuve mais avec une bonne méthode, un entraînement au raisonnement et de bonnes connaissances solides, cela est aisé.
A. Qu’est-ce qu’une problématique ?
Une problématique n’est pas une reformulation du sujet. Si on prend l’exemple du sujet « Les mutations économiques et sociales des pays occidentaux des années 1950 au début des années 1980. », reformuler le sujet sous la forme « Quelles sont les mutations économiques et sociales des pays occidentaux des années 1950 au début des années 1980 ? » n’est pas une problématisation. Cela est trop descriptif, trop linéaire et cela ne décrit rien.
Une problématique est un problème qui soulève plusieurs questionnements, décliné en une ou plusieurs questions à laquelle répond le devoir. Qui dit question dit forme interrogative.
B. Comment problématiser ?
Pour problématiser, il faut d’abord se référer à l’analyse du sujet faite auparavant. Cela donne une première idée de la question sous-tendue par le sujet. À la suite de l’analyse, il faut reformuler le sujet de toutes les manières possibles. Qui ? Quoi ? Quand ? Et surtout dans deux directions différentes : les causes et les conséquences. Il faut s’attacher à la question du « pourquoi » et la question des causes. Cela permet de mettre en valeur les questions sous-tendues par le sujet.
Si on reprend le sujet d’exemple, on a repéré comme mots-clefs les mutations économiques et sociales. On sait que les mutations économiques des Trente Glorieuses sont à l’origine des mutations sociales, et c’est cela que le sujet veut interroger. Donc la problématique peut être : « En quoi les mutations économiques des pays occidentaux des années 1950 au début des années 1980 ont-elles entrainés des mutations dans ces mêmes sociétés ? ». On peut la formuler de différentes manières, mais l’idée centrale est de savoir dans quelle mesure les mutations économiques ont un impact sur la société, et comment les mutations économiques entraînent des mutations sociales.
Astuce : une bonne problématique commence en général par « en quoi », « dans quelle mesure », « pourquoi », « comment ». Ces mots interrogatifs amènent à une réflexion et non à une réponse par « oui » ou par « non ». Une composition est une réflexion, une argumentation, et pas simplement une description de faits. La problématique doit être bien rédigée car elle est mentionnée au terme de l’introduction, avant l’annonce du plan.