Les figures de styles en poésie
Il y a deux grandes figures de style utilisées en poésie, les répétions et les images.
I. Répétitions
Il y a de nombreuses répétitions dans un poème puisque la poésie, contrairement au roman, n’adopte pas de progression linéaire, n’observe pas de progression chronologique. Elle emploie ce que l’on appelle une progression concentrique, en spirale. Autrement dit, dans un poème, les idées sont ressassées. Les idées sont les mêmes, évoluent mais sont reprises. Pourquoi ?
Parce que le poème est souvent le lieu dans lequel l’auteur exprime ses sentiments, ce qui nécessite de s‘y reprendre à plusieurs fois : de dire, redire, répéter. Il faut donc exprimer les idées de façon légèrement différentes à chaque fois afin de les faire varier et d’exprimer des sentiments précis.
Les figures de répétitions sont :
L’anaphore : c’est la répétition exacte, en début de vers, des mêmes mots. Exemple : « Sur mes cahiers d’écolier / Sur mon pupitre et les arbres / Sur le sable de neige » avec la répétition de « sur ».
Les répétitions de sonorités :
– Les rimes : lorsqu’on répète une même sonorité à la fin des vers.
– Les assonances : ce sont des répétitions de voyelles. Par exemple « je ris depuis lundi », on entend trois fois le son [i].
– Les allitérations : ce sont des répétitions de consonne. Par exemple : « je sais que le serpent siffle », il y a trois fois la répétition du son [s].
Les refrains : de la même façon que dans la chanson, il peut y avoir un refrain dans un poème. Il permet de souligner le caractère fondamentalement musical de la poésie. En effet, à l’origine la poésie était toujours mise en musique, les récitations étaient accompagnées par des musiciens. Ce n’est que depuis le XIXe siècle que la musique a disparu de la poésie.
II. Images
Autres figures très importantes dans la poésie, les images. En effet, la poésie est un moyen de développer l’imaginaire et donc d’exprimer des choses qui n’existent pas. Les poètes emploient alors souvent des figures de style telles que la comparaison, la métaphore, la périphrase, l’allégorie qui sont toutes des figures qui produisent des images.
Méthodologie à l'analyse d'un poème
I. Avant la lecture
A. Étude du paratexte
La première chose à faire avant d’étudier le texte est d’étudier le paratexte, c’est-à-dire ce qui se trouve autour du texte : le titre, l’auteur, la date d’écriture du texte, etc.
La date aide souvent à déterminer le courant littéraire. Par exemple, un œuvre d’Hugo écrite au XIXe siècle doit mettre sur la piste du courant romantique. Il faut ainsi croiser ces informations avec sa culture générale, afin d’orienter sa lecture et de ne pas commencer totalement de rien. Toutes les informations extraites du paratexte doivent donc être notées au brouillon.
B. Regarder le texte « de loin »
Ensuite, il faut regarder le texte « de loin », c’est-à-dire le regarder sans le lire. Cela permet d’étudier la structure : y a-t-il des strophes ? Les vers sont-ils réguliers (toujours du même type), ou a-t-on un poème en vers libres (absence de vers régulier), ou en prose (sans rimes) ?
On doit aussi regarder la fin des vers pour observer les rimes : s’agit-il de rimes croisées, de rimes embrassées ? Le poème est-il régulier ou non ? Ces informations doivent également être notées au brouillon.
C. Lecture du titre
La lecture du titre sert à se mettre dans la peau d’un lecteur ordinaire : il faut se demander quel poème on s’attend à découvrir après lecture du titre. Quelles attentes le titre produit-il sur le lecteur ? Il faudra ensuite se demander, après lecture du poème, si ces attentes ont été satisfaites ou non.
II. Lecture du poème
Il est conseillé de lire le texte avec un stylo à la main, afin de souligner dès que l’on trouve quelque chose. On peut faire cette lecture en deux temps, mais une troisième lecture (voire plus) est souvent nécessaire.
1re lecture
Elle vise d’abord à identifier le thème général du poème : de quoi parle le poème, quel est son objet ? Ensuite, à identifier le registre : le poème est-il plutôt comique, pathétique, etc., que cherche-il à produire sur le lecteur ? Une fois ces éléments établis, on peut constituer des attentes sur les procédés d’écriture. Par exemple, si le poème parle de mort et que son registre est pathétique, cela produit des attentes autour des procédés d’écriture mobilisés par le poète pour produire cette atmosphère pathétique.
2e lecture
On recherche ensuite les procédés d’écriture. On peut commencer par dégager le champ lexical. On peut ensuite observer la place des mots, très importante dans un poème. Certaines places dans le vers peuvent donner au mot une position forte, à l’instar des mots placés en tout début ou en toute fin de vers. On peut également faire un travail sur les rimes : deux mots qui riment ensemble sont deux mots qui sont mis en lien, ce qui peut avoir un sens qu’il faut analyser. Enfin, il faut faire attention au rythme notamment en considérant les règles de métriques pour identifier d’éventuelles diérèses par exemple. La recherche autour des procédés d’écriture permet de faire un lien avec le thème général : comment le poète défend-il son thème général et comment a-t-il fait ressentir aux lecteur ses émotions ?