Notion de stress et stimulations cérébrales
I. Définition du stress et approche historique
On a tous déjà vécu des événements stressants qui impliquent un certain nombre de réactions corporelles. Notre corps est capable d’adaptation. Tout l’organisme est capable de réagir différemment à des variations de l’environnement.
Le stress est l’ensemble des réponses d’un organisme soumis à des pressions ou des contraintes par son environnement. Cela se déroule à différentes échelles. Les variations jugées stressantes pour notre corps induiront ces réponses.
Cette définition du stress a été donnée par le chercheur Hans SELYE. C’est un chercheur qui, dans la première moitié du XXe siècle, a été l’un des premiers à formaliser ces études sur le stress, à essayer de voir comment réagit le corps. Il a publié en 1956 un livre, référence en la matière : The Stress of life.
II. De l’homéostasie au stress
Notre corps est globalement en équilibre. Cet état est appelé l’homéostasie. Par définition, c’est la stabilisation de certaines caractéristiques de l’organisme et la capacité du corps à maintenir certains paramètres stables voir constants grâce à des boucles de régulations physiologiques complexes.
Les variations peuvent venir de l’intérieur ou de l’extérieur de l’organisme. Par exemple, la température du corps est assez constante (37°C), la glycémie également malgré les apports alimentaires et les dépenses. En ce qui concerne les états psychiques et physiologiques, il y a aussi un état homéostatique, qui peut être perturbés par des éléments appelés agents stresseurs. Ils menacent l’état d’équilibre. Cela peut être quelque chose que l’on voit, que l’on entend, ou quelque chose que l’on ne perçoit pas de manière consciente mais qui va stresser l’organisme. Par exemple, un manque de dioxygène. Lorsqu’il y a un problème de respiration, sans qu’on le perçoive vraiment, il y a un stress oxydatif perçu par l’organisme de façon consciente ou non.
Les menaces sur l’état d’équilibre déclenchent un certain nombre de réponses de l’organisme qui permettent de les neutraliser. C’est-à-dire, que l’on revient, à plus ou moins long terme, à la situation d’équilibre. Le corps réagit très rapidement : par exemple dans les secondes qui arrivent lorsqu’on voit quelque chose de dangereux ou qui nous fait peur. Mais cela peut prendre plus de temps : des minutes, des heures, mais on revient toujours progressivement à un état d’équilibre associé, si on est conscient du stress, à une sensation de bien-être et d’équilibre.
Parfois, les agents stresseurs continuent de faire pression sur l’organisme à long terme (jours, mois, années). Dans ce cas, on bascule dans une situation de stress chronique et le retour à l’équilibre est difficile voire impossible. On bascule alors dans des pathologies liées au stress.
Un certain nombre de facteurs ont une influence sur cette situation de stress : nous ne sommes pas tous égaux face au stress ! Il y a des facteurs psychologiques (le vécu, l’entourage), des facteurs sociaux, des facteurs émotionnels (l’état dans lequel on se trouve) et aussi les facteurs génétiques.
Des facteurs intérieurs ou extérieurs modifient parfois la façon dont on ressent le stress. Pour un même agent stresseur, un individu ne réagit pas de la même façon un jour ou le lendemain ou quelques années plus tard. Parfois, deux personnes ne réagiront pas de la même façon : à l’intérieur du corps, les réactions ne seront pas les mêmes. Ainsi, s’il y a besoin d’une aide extérieure (médicale ou non), il faudra l’adapter à l’individu, à ce moment donné.
Il faut distinguer les composantes psychosomatiques et physiologiques du stress :
– Les composantes psychosomatiques sont associées aux pensées et aux émotions (peur, etc.).
– Les composantes physiologiques sont associées aux sensations (chaud, tremblements, etc.).
III. Stimulations cérébrales en cascade
Toute situation de stress déclenche une stimulation à différentes zones du cerveau. Ces stimulations initient le stress en tant que réponse de l’organisme à des stimulations extérieures. Les stimuli stressants peuvent être de différentes natures :
– Visuels : on voit un serpent, une araignée, un enfant au bord d’une falaise, etc.
– Sonores : on entend une alarme.
– Une impression, une odeur, etc.
Quels qu’ils soient, les stimuli sont perçus grâce à nos organes sensoriels et ils viennent stimuler le cerveau. On voit ici l’ensemble du cerveau avec le cortex et ses replis caractéristiques en surface et un certain nombre de noyaux en profondeur. Ces noyaux sont particulièrement impliqués dans la réaction face aux agents stresseurs. Les stimuli ont une influence sur le cortex frontal, à l’avant du cerveau (lien avec la conscience du stress) et sur le thalamus (noyau profond du cerveau).
Le thalamus est une structure impaire, unique car chaque personne n’en possède qu’un. Il est impliqué dans toutes nos perceptions : l’ensemble des stimuli passent par un traitement dans le thalamus.
Le cortex frontal et le thalamus constituent les deux voies principales pour lancer une cascade d’activation des réactions aux agents stresseurs. Après activation de ces deux zones, il y a une descente vers le système limbique. C’est un ensemble de noyaux (structures profondes sous le cortex) dans le cerveau des vertébrés, impliqués dans le traitement des informations liées aux émotions (plaisir, agressivité, etc.). Il est lié ici à la gestion du stress. Ce système limbique comprend par exemple l’amygdale (traitement des émotions), l’hippocampe (mémorisation des émotions) et l’hypothalamus (sous le thalamus, déclencheur de réactions hormonales).
Au-delà du système limbique, les agents stresseurs, après stimulation du cortex frontal et du thalamus, vont aussi activer d’autres structures du corps comme le tronc cérébral (sous les noyaux profonds du système limbique avant la moelle épinière, impliqué dans les mouvements par exemple la fuite).
IV. Bilan
Parler de stress c’est parler de réaction, d’adaptation du corps et de l’ensemble de nos fonctions organiques face à une situation jugée dangereuse. Parler de stress c’est comprendre que le corps va tout faire pour revenir à cette situation d’équilibre. Enfin, parler de stress c’est comprendre qu’il va y avoir une collaboration entre le système nerveux (activation cérébrale et cascade) et le système hormonal grâce entre autre à l’hypothalamus, pour répondre au stress.