Outils d’analyse stylistique

Les figures de style

Le but des figures de style est de s’écarter du langage quotidien, afin de donner une expressivité forte au propos. Il en existe de nombreuses donc on répertorie ici seulement les principales regroupées en quatre catégories : les figures d’analogie, les figures qui jouent sur les sonorités, les figures d’amplification, les figures d’atténuation.

 

I. Figures d’analogie

 

Comparaison : elle fonctionne avec un comparant et un comparé, c’est-à-dire avec quelque chose (le comparant) comparé à quelque chose d’autre (le comparé). Elle utilise toujours un outil de comparaison : les mots comme « tel », « comme », « semblable à », etc. Par exemple : « Cet homme est bête comme ses pieds ». « Homme », le comparant est comparé à « ses pieds », le comparé.

Métaphore : elle fonctionne de la même façon que la comparaison mais elle n’utilise pas d’outil comparaison. Il n’y aura donc pas dans une métaphore les mots « comme », « tel », etc. Par exemple : « Ses cheveux de miel ». On comprend que les cheveux sont ici comparés à du miel, mais on ne le dit pas.

Personnification : elle donne une caractéristique humaine à quelque chose de normalement inanimé. Par exemple : « Le stylo saute de la table » pour dire que l’on a soudainement perdu sont stylo, de façon inattendue. Un stylo ne peut pas littéralement sauter : on a donc fait une personnification, qui renforce le caractère brusque de la perte du stylo.

Allégorie : elle ressemble à la personnification mais fonctionne non pas avec des objets, mais des idées ou des concepts. Par exemple Hugo parle de la « faucheuse » pour désigner la mort.

 

II. Figures qui jouent sur les sonorités

 

Allitération : il s’agit d’une répétition d’une même consonne dans une phrase ou un fragment de texte.Par exemple, Racine a écrit : « Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? ». On a la répétition du son [s] qui mime le sifflement du serpent.

Assonance : il s’agit d’une répétition d’une même voyelle dans une phrase ou un fragment de texte. Par exemple, Racine a écrit : « Tout m’afflige et me nuit et conspire à me nuire ». On a ici la répétition du son [i].

 

III. Figures d’amplification

 

Hyperbole : il s’agit de la figure d’amplification la plus employée dans le langage courant, lorsqu’on dit par exemple « je meurs de froid » ou « je meurs de faim ». L’hyperbole est une exagération, où l’énonciateur comme le destinataire savent qu’il s’agit d’une exagération, simplement employée pour accentuer le propos.

Énumération : il s’agit d’une liste, par exemple l’énumération de tous les légumes qu’on aurait dans son potager. L’énumération donne alors une impression de nombre.

Répétition : lorsqu’on emploie un même mot, répété plusieurs fois dans la phrase.

Anaphore : lorsqu’un mot ou un même groupe de mots est répété en début de phrase. Par exemple, l’anaphore célèbre de de Gaulle lors de la libération de Paris : « Paris outragée ! Paris brisée ! Paris martyrisée ! ». On a une anaphore avec le mot « Paris » répété plusieurs fois.

 

IV. Figures d’atténuation

 

Euphémisme : il sert à atténuer un propos pour le rendre moins brutal. Par exemple : « il nous a quitté » pour parler de la mort de quelqu’un : cela permet de rendre la réalité de la mort moins brutale.

Litote : elle consiste à dire moins pour exprimer plus. Par exemple, dans la pièce Le Cid, Chimène dit à Rodrigue : « je ne te hais point », pour lui avouer en réalité son amour.

Antiphrase : c’est dire le contraire de ce que l’on pense. Par exemple, si quelqu’un fait une mauvaise blague, et que l’on répond : « Que tu es drôle ! », la personne comprend bien que l’on ne la trouve pas drôle. L’antiphrase permet toutefois d’atténuer l’effet, la réponse est moins brutale que de dire simplement : « tu n’es vraiment pas drôle ».

Prétérition : c’est dire ce que l’on s’est engagé à ne pas dire. Par exemple dire : « je ne vous dirais pas que vous avez mal travaillé, mais enfin c’est un très mauvais devoir ». On dit ce qu’on s’était engagé à ne pas dire. Un autre exemple de prétérition commun est de dire : « Monsieur X, pour ne pas le citer, … ».

Les registres littéraires

Un registre littéraire, c’est l’effet que veut produire l’auteur sur le lecteur avec son texte. Il ne faut donc pas confondre les registres littéraires avec les registres de langue (familier, courant, soutenu), ni avec les genres littéraires (théâtre, poésie, roman, argumentation).

Les registres littéraires ne sont pas déterminés par un genre littéraire. Un genre littéraire peut ainsi contenir plusieurs registres. De la même façon, un texte peut contenir plusieurs registres. Les registres visent ainsi à produire des effets sur le lecteur, et ces objectifs sont toujours accompagnés de procédés d’écriture. Voici quelques exemples :

 

Le registre pathétique 

Son but est de susciter la compassion du lecteur. Les procédés sont alors une ponctuation forte, expressive (points d’exclamation, points d’interrogation). Des figures d’amplification sont utilisées. Le champ lexical de la souffrance et du désespoir est employé. 

 

Le registre lyrique 

Son but est d’exprimer des états d’âme, d’émouvoir le lecteur. Pour ce faire, l’auteur emploie le champ lexical des émotions. Il utilise ensuite une ponctuation forte, et mobilise des figures d’hyperboles ou d’antithèse. Souvent le registre lyrique s’exprime en poésie, il faut donc faire un travail  de recherche sur le rythme qui est également construit de sorte à émouvoir le lecteur.

 

Le registre ironique 

Son but est de faire rire de quelque chose ou de quelqu’un, en faisant entendre l’inverse de ce qu’on dit. Ainsi les procédés employés sont les figures d’opposition, en particulier l’antiphrase. Il peut y avoir également des figures d’exagération et d’atténuations mais qui sont inattendues, le lecteur ne s’attend pas à ce que le propos soit exagéré. Le registre ironique joue toujours sur la surprise du lecteur.

 

Le registre satirique

Son but est de critiquer, de dénoncer. Il le fait dans les procédés d’écriture par une prise de distance, en utilisant la parodie ou l’ironie.

 

Le registre comique 

Son but est de faire rire et divertir, mais il peut avoir également un but critique efficace, en montrant les travers d’une société ou d’une nature humaine. Le registre comique peut également permettre de dédramatiser une situation. Ses procédés mise en œuvre sont les jeux de mots, les quiproquos. On peut penser en particulier au comique de situation dans le théâtre.

On peut mentionner deux sous-registres en particulier qui rentrent dans le registre comique :

– le registre burlesque qui consiste à traiter d’un sujet noble avec un style extrêmement bas, inapproprié pour ce type de sujet.

– le registre héroï-comique qui constitue l’exact inverse. Il s’agit de traiter un sujet bas avec un style extrêmement noble, ce qui crée également un décalage et donc un effet comique.

 

Le registre épique

Son but est de susciter l’admiration du lecteur devant les exploits du héros. Le registre épique emploie comme procédés de nombreuses hyperboles, des superlatifs et des accumulations. Il emploie également le champ lexical de la bravoure ou du combat.

 

 

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