Les valeurs des verbes
I. Les valeurs temporelles des verbes
A. Le présent de l’indicatif
Au présent de l’indicatif, on trouve six valeurs :
– L’énonciation. L’action coïncide avec le moment où l’on parle. Exemple : « On frappe. » Il y a une simultanéité entre ce que est dit et le geste.
– Le passé récent. Exemple : « Il vient de partir. »
– Le futur proche. Exemple : « Tout à l’heure, il va à la piscine. »
– La valeur de l’habitude. Exemple : « Tous les matins, il court. »
– La vérité générale que l’on trouve souvent dans les textes littéraires. Exemple : « Quand le chat court sur les toits, les souris dansent sur les planchers. » (Balzac)
– La narration. Exemple : « Un agneau se désaltérait (…). Un loup survient à jeun » (La Fontaine). Ici, le présent est associé à un imparfait. Ce présent permet de rendre plus vivant le récit.
B. L’imparfait
À l’imparfait, on trouve deux valeurs :
– La description. Exemple : « La maison était vide. »
– L’habitude. Exemple : « Elle courait tous les jours. »
C. Le futur
Au futur, on trouve deux valeurs :
– Le futur catégorique. Il exprime une certitude. Exemple : « Demain dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne, je partirai » (Hugo)
– L’ordre. Exemple : « Vous ferez l’exercice pour demain. »
II. Les valeurs aspectuelles des verbes
A. L’aspect accompli ou inaccompli
– L’aspect inaccompli concerne les formes simples. La phrase exprime un procès en cours de déroulement. Exemple : « J’aime ce livre. » Il est sous entendu que le sujet l’aime encore et que le procès n’est pas terminé.
– L’aspect accompli concerne les formes composées, le procès est achevé. Exemple : « J’ai arrêté de fumer. » Le passé composé indique l’aspect accompli du procès.
B. L’aspect global et l’aspect sécant
– L’aspect global concerne un procès enfermé dans des limites. C’est le passé simple qui est utilisé. Exemple : « Victor Hugo mourut le 22 mai 1885. »
– L’aspect sécant concerne un procès qui n’est pas délimité, il est encore en cours de déroulement. C’est l’imparfait qui est employé. Exemple : « Je lisais. » L’action se déroule dans le temps.
III. Les valeurs modales des verbes
Les valeurs modales sont associées aux modes, qui complètent la conjugaison. Il s’agit de l’indicatif, du subjonctif, du conditionnel, et de l’impératif.
A. L’indicatif
Il s’agit de tout ce qui concerne le réel et la certitude. Exemple : « Demain je ferai mes devoirs. » Le futur est utilisé pour évoquer cette certitude.
B. Le subjonctif
Il concerne les action incertaines, le souhait ou le regret. Exemple : « J’ai peur qu’il soit en retard. »
C. Le conditionnel
Il y a deux valeurs possibles :
– Le futur dans le passé. Exemple : « On savait que vous viendriez aujourd’hui. »
– L’incertitude. Exemple : « Le devoir aurait lieu demain. »
D. L’impératif
Il y a trois valeurs possibles :
– L’ordre, le demande ou le conseil. Exemple : « Sois plus précis dans tes réponses. » Le verbe « être » est conjugué à l’impératif et a pour valeur le conseil.
Relations dans la phrase complexe
Une phrase complexe est une phrase où il y a plusieurs verbes conjugués et donc plusieurs propositions, à l’inverse de la phrase simple où il n’y a qu’un seul verbe conjugué.
Ces propositions peuvent être reliées entre-elles de différentes façons :
– La juxtaposition
Lorsque des propositions indépendantes sont posées les unes à côté des autres. Elles sont reliées soit par une virgule, soit par un point-virgule, soit par deux points.
Exemple : « L’un était grand, l’autre était petit. »
– La coordination
Lorsque des propositions indépendantes sont reliées par une conjonction de coordination. Conjonctions de coordination : « mais, ou, et, donc, or, ni, car. » (Mais où est donc Ornicar ?)
Exemple : « Il a eu une mauvaise note car il n’a pas travaillé. »
– La subordination
Les propositions ne sont plus indépendantes mais subordonnées, dépendantes de la principale. Il existe plusieurs exemples :
– Proposition subordonnée relative : elle est introduite par un pronom relatif et elle reprend un nom, un pronom ou un GN. C’est un antécédent. Par exemple, dans « Prenez les livres qui sont sur la table », le pronom relatif « qui » reprend le GN « les livres ».
– Proposition subordonnée complétive : elle est introduite par une conjonction de subordination et elle porte sur un verbe. Par exemple, dans « Je pense qu’il a raison », la conjonction est « qu’ » et elle porte sur le verbe « pense ».
– Proposition subordonnée circonstancielle : elle est introduite par une conjonction de subordination et elle peut être supprimée et déplacée. Par exemple « Dès que tu auras fini, nous irons au cinéma », on peut très bien dire « Nous irons au cinéma » sans que la phrase perde son sens et on peut la déplacer : « Nous irons au cinéma, dès que tu auras fini ».