Comment les facteurs de productions influencent-ils la croissance ?
On s’interroge ici sur les sources de la croissance et sur ce qui permet aux économies de croître, d’augmenter la quantité de biens et de services produits. Pour produire, il faut des facteurs de production tels que :
– Le travail appelé (L) : correspond à la force de travail pouvant être physique, intellectuelle voire même artistique.
– Le capital appelé (K) : l’ensemble des biens durables ou des services utilisés dans plusieurs cycles de production (qui ne vont pas être détruits au cours d’un cycle de production) : une machine, un instrument ou encore un ordinateur.
– Le progrès technique appelé (A) va quant à lui correspondre à une innovation permettant de produire mieux ou plus.
Ainsi, tous ces facteurs de production vont permettre d’augmenter les quantités produites ou même d’améliorer la qualité des productions.
Comment ces facteurs peuvent influencer la croissance ?
Il est possible d’accroître les quantités produites en augmentant la quantité de facteurs de production. En accroissant la quantité de travail ou de capital, on produit davantage, en effet, si on ajoute deux fois plus de travailleurs et deux fois plus de machines, on peut supposer que l’on va produire deux fois plus. Il s’agit alors de la croissance extensive augmentant quantitativement les facteurs de production (travail ou capital).
La croissance basée sur le progrès technique rend plus efficace le travail ou le capital : il s’agit de la croissance intensive.
Les économistes ont ainsi mis en place une fonction de production :
Y = f(A, L, K)
Celle-ci permet d’illustrer les liens entre les différents facteurs de production. La combinaison des deux facteurs de production, travail (L) et capital (K) et leur stimulation par le progrès technique (A) permet la croissance.
La croissance peut-elle s’auto-entretenir ?
Une interrogation importante porte sur les explications de la croissance. À partir des années 1980, les économistes Lucas, Barrow et Romer expliquent chacun de manière indépendante que la croissance peut s’auto-entretenir. Il s’agit alors de la théorie de la croissance endogène selon laquelle une fois la croissance enclenchée, celle-ci peut s’auto-entretenir grâce aux actions des agents économiques.
Il y a des postulats :
– l’existence de rendements croissants,
– des externalités positives de la croissance,
– l’importance du rôle de l’État dans le fonctionnement de l’économie.
La vision du capital est changée : on parle du capital physique, public, humain et technologique et non plus seulement du travail et du capital.
Capital physique
Le capital physique est l’ensemble des machines et des biens de production. Le capital physique devra donc être maîtrisé par les individus et être accumulé en vue de répondre aux besoins de production. Il se répand généralement progressivement dans l’économie du fait des effets d’imitation et ne reste pas dans une seule entreprise.
Capital humain
Le capital humain correspond au niveau d’éducation et à l’ensemble des savoir-faire des individus. Ce capital est décisif pour que les individus soient capables d’utiliser le capital physique. Il est permis dans les sociétés instruites grâce à des systèmes éducatifs solides. Généralement, plus une société est éduquée, plus elle entraîne un fort niveau d’éducation du fait des effets d’imitation. Il est donc décisif d’avoir un système scolaire efficace.
Capital technologique
Le capital suivant est le capital technologique. Il s’agit de l’ensemble des connaissances portées sur la technologie. Il s’agit de l’ensemble des connaissances d’une société sur la technologie et non pas d’un seul individu. Par exemple, notre société maîtrise la technologie nucléaire mais pas forcément tous les individus. Ce capital permet de mettre en place de nouveaux procédés de production rendant plus efficaces les fonctions de production. Il est donc décisif pour permettre la croissance. La connaissance technologique peut être publique et se généraliser en permettant à tous d’en profiter.
Capital public
Enfin, le capital public correspond à l’ensemble des infrastructures de notre société permettant la production : les routes, les ponts, la transmission de l’énergie mais aussi la recherche fondamentale. Cela va élever la productivité et augmenter le niveau de savoir de la population.
L’interaction des capitaux permet une meilleure productivité et donc la croissance. Ainsi, le capital public permet d’accroître le capital humain en offrant aux individus une connexion internet et un accès au savoir plus facile. De même, le capital technologique se doit d’être maitrisé par des individus à fort capital humain pour une meilleure efficacité. La croissance dépend donc de l’interaction de tous ces facteurs.
Comment les gains de productivité permettent-ils la croissance ?
Ce chapitre établit les sources de la croissance et s’intéresse notamment à ce qui permet des gains de productivité. La productivité correspond à l’accroissement de l’efficacité dans les facteurs de production. Les gains de productivité permettent de produire plus efficacement et cela dans deux sens : on peut produire la même quantité mais à moindre coût OU on peut produire plus pour le même coût.
Dans tous les cas, il y a une réduction du prix unitaire de production : on peut baisser les prix ou augmenter les marges.
En baissant les prix, on aura davantage de compétitivité sur le secteur et face aux entreprises étrangères. Cela permet de vendre et d’exporter davantage. On augmente aussi le pouvoir d’achat des consommateurs ce qui génère de la croissance.
En choisissant d’augmenter ses marges, l’entreprise peut réinvestir dans des nouvelles technologies ou augmenter les salaires et permettre une hausse du pouvoir d’achat et de la consommation. En découlera une hausse des prélèvements obligatoires de l’État et des investissements publics plus importants qui sont favorables, eux aussi, à la croissance. Par ailleurs, l’État pourra augmenter le revenu de transfert ou même investir.
Les gains de productivité, parce qu’ils permettent de produire à moindre coût, peuvent être soit réinvestis et utilisés par l’entreprise ou augmenter le pouvoir d’achat par une réduction des prix. Cela mène dans les deux cas à la croissance.