Paris : entre protection du patrimoine et nouvel urbanisme

Paris, entre protection du patrimoine et nouvel urbanisme

Paris a préservé son patrimoine, en témoigne l’idée de Paris comme la plus belle ville du monde. Pour l’instant, elle a évité l’écueil des villes-musées. Quels sont les grandes caractéristiques du patrimoine à Paris et l’évolution de son urbanisme ?

 

I. Un site naturel et historique préservé

 

A. Fleuve, îles, collines

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Cette histoire de l’urbanisme se lit encore parfaitement aujourd’hui. C’est pourquoi toutes les berges de Seine ont été classées au patrimoine mondial de l’UNESCO. On peut aussi lire les évolutions les plus récentes comme les travaux d’Haussmann, le fait d’avoir capté tous les villages environnants lorsque Paris passe de 12 à 20 arrondissements en 1860 avec Belleville, Ménilmontant, Monceau, les Batignolles, etc.

Quand on se promène à Paris, toutes les époques sont représentées par des monuments emblématiques pour chaque grande période : Antiquité, Moyen Âge, Renaissance, Temps modernes, XIXe siècle, XXe siècle et époque contemporaine.

 

B. Monuments emblématiques

Aujourd’hui, on peut facilement comprendre le site naturel choisi au départ, c’est-à-dire l’île de la cité protégée par la Seine. La ville s’étend ensuite entre la fin de l’Antiquité et le Moyen Âge et s’organise en trois pôles :

– l’île de la cité, la capitale politique (palais du roi) et religieuse (cathédrale Notre-Dame),

– la rive gauche, consacrée aux grands ordres religieux qui enseignent avec le quartier latin où les professeurs et étudiants parlaient latin. On y trouve un ensemble de couvents, de monastères, de collèges. C’est aujourd’hui le quartier des universités. Il y a donc une véritable continuité.

– la rive droite qui, dès le Moyen Âge est le pôle économique, c’est-à-dire la ville.

 

C. L’exemple du collège des Bernardins

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Il y a eu des monuments disparus mais l’un des exemples les  plus heureux dans la préservation de ce patrimoine, est le collège des Bernardins. Construit au XIIIe siècle, le monument a été redécouvert depuis peu par les Parisiens. Il s’agissait d’un collège religieux de Cisterciens. Il a longtemps été une caserne de pompiers, mais cette caserne a été revendue par la ville de Paris au diocèse qui en a fait un lieu d’enseignement mais également d’art contemporain. On a redécouvert une façade du XIIIe siècle.

 

II. Des politiques novatrices

 

Paris a aussi été un laboratoire d’idées. Des décisions ont été votées et décidées à Paris puis ensuite copiées ailleurs.

 

A. La loi Malraux de 1962

La loi André Malraux (1962), porte sur les quartiers sauvegardés. Elle a été appliquée rapidement pour le quartier du Marais, ancien quartier aristocratique, où est né le modèle français de l’hôtel particulier entre cour et jardin mais qui était devenu, à partir du XIXe siècle, un lieu vétuste et délabré où chaque hôtel particulier était divisé en atelier de casquettiers, matelassiers, etc. Le quartier menaçait d’être détruit par la spéculation immobilière, avec des craintes hygiénistes à l’époque de la tuberculose. La loi prévoyait que l’âme d’un quartier était aussi ses commerçants et ses habitants. Le secteur et le quartier sont donc conservés dans leur ensemble. La petite ruelle fait totalement partie de l’histoire du Marais. Cela a été une grande première en France et a été suivi dans le quartier des Traboules à Lyon et dans d’autres ensembles qui sont des vieux noyaux historiques urbains. 

« Les nations ont découvert que l’âme du passé n’est pas faite que de chefs d’œuvre, qu’en architecture un chef d’œuvre isolé risque d’être un chef d’œuvre mort ». André Malraux.

 

B. Le blanchiment des façades

Le blanchiment des façades de suie et de charbon est un autre exemple. Il y a eu 8 000 ravaleurs employés rien que pour restaurer le Louvre. Alain Juppé, quand il est arrivé à la Mairie de Bordeaux, a fait la même chose avec sa ville. Cela marque l’esprit des gens et est plébiscité par les Français. 

 

C. La coulée verte

La coulée verte est un troisième exemple qui a été suivi jusqu’à New York. Il s’agit de grands travaux des années 1980. La gare de la ligne de Vincennes est remplacée par le projet de l’opéra Bastille et il y avait un viaduc ferroviaire qui amenait à cette gare. Il est conservé et aménagé en « coulée verte » au promenades plantées. New York a copié cet exemple avec la High Line qui est un grand lieu d’attraction touristique.

 

III. Paris, métropole du XXIe siècle ?

 

A. Le « Grand Paris »

Paris va-t-elle réussir le pari d’arriver au rang international des grandes mégalopoles ? Paris n’est pas une mégalopole par manque de place, la ville est assez petite par rapport à d’autres capitales mondiales mais très densément peuplée. L’idée est donc de bousculer un peu cet urbanisme avec le projet du Grand Paris, lancé en 2008. On continue d’intégrer Paris avec ses faubourgs et sa banlieue. Cela va de pair avec une meilleure desserte internationale.

Il y a toutefois des lacunes entre l’importance du bâti et le peu d’espaces verts, par rapport à des villes comme Londres ou Berlin.

 

B. Un désamour des gratte-ciels ?

Un autre problème est en phase d’être dépassé, celui du désamour des gratte-ciels parisiens. La Tour Montparnasse n’a jamais trouvé sa place au cœur de Paris mais le Grand Paris va peut-être permettre cette ouverture avec la réalisation, déjà faite, par Renzo Piano du tribunal de Grande Instance et les tours duo de Jean Nouvel qui sont en train d’être construites sur l’avenue de France à la périphérie du XIIIe arrondissement.

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