Outils d’analyse du roman

Les sous-genres du roman

Quand on analyse un texte, il faut d’abord identifier son genre : roman, théâtre ou poésie ? Si c’est du roman, il faut ensuite identifier son sous-genre. Il y a sept sous-genres principaux :

 

Le roman ou la nouvelle

Le roman est un récit sous forme narrative et descriptive en prose. Il y a en effet des moments où le narrateur raconte l’histoire et d’autres où le narrateur décrit des éléments (des lieux, des personnages, des objets). La nouvelle est un petit roman où il y a peu de pages (généralement moins d’une trentaine de pages). Par conséquent dans une nouvelle : il y a peu de personnages ; l’intrigue est très resserrée : il y a qu’une seule intrigue (pas d’action secondaire) ;  le cadre spatio-temporel est réduit : l’action se déroule dans un temps court et dans un lieu circonscrit. Une caractéristique importante de la nouvelle est que sa fin est souvent surprenante.

 

Le roman autobiographique

Le roman autobiographique est un roman particulier puisqu’il est régi par le pacte autobiographique. Il s’agit d’un contrat entre l’auteur et ses lecteurs, dans lequel l’auteur s’engage à être la même personne que le narrateur, qui est lui-même un personnage. D’autre part, dans le pacte autobiographique l’auteur s’engage à dire la vérité, du moins à restituer ses souvenirs au plus proche de la vérité et à ne rien inventer.

L’autofiction est un sous-genre du roman autobiographique : il s’agit d’un roman autobiographique dans lequel vient se mêler de la fiction. C’est donc un hybride entre un roman fictionnel et une autobiographie : le personnage est inventé mais est construit à partir d’éléments de la vie réelle de l’auteur.

 

Le roman d’apprentissage

Dans le roman d’apprentissage, le personnage qui est jeune subit différentes épreuves de façon à pouvoir grandir et s’améliorer. Le roman d’apprentissage est très présent au XIXe siècle.

 

Le roman historique

Il s’agit d’un roman qui reprend un personnage historique et qui raconte sa vie sur la base de nombreux éléments historiques réels, mais qui emploie également beaucoup d’éléments inventés par l’auteur. L’auteur romance ainsi la vie des personnages historiques en question.

 

Le roman épistolaire

Il s’agit simplement d’un roman écrit sous la forme de lettres. Par exemple Pierre Choderlos de Laclos écrit Les Liaisons dangereuses, un livre composé exclusivement de lettres qui se succèdent.

 

Le roman policier

Il s’agit d’un roman dans lequel on trouve une intrigue et une enquête policière.

 

Le roman de science-fiction

Il s’agit d’un roman dans lequel l’action se passe dans un monde qui n’existe pas, souvent futuriste. Le roman de science-fiction a souvent une fonction moralisatrice, montrant ce qui risque de se passer si notre monde continue ainsi. On peut citer à titre d’exemple Le Meilleur des mondes d’Aldous Huxley.

Différencier auteur, narrateur, personnage

Les notions exposées ici composent ce que l’on appelle parfois la grammaire de roman. Elles sont importantes pour le commentaire composé, l’oral ou encore la dissertation.

 

Dans un texte, il faut distinguer :

 

– L’auteur : la personne réelle qui écrit le roman.

– Le narrateur : personne non réelle, on parle d’image fictive. C’est celui qui raconte l’histoire : il peut s’agir d’un personnage de l’histoire, parfois-même du personnage principal, d’un personnage extérieur à l’histoire ou encore simplement une voix qui n’a pas d’autre identité.

– Le personnage : un être de fiction créé par l’auteur.

 

La difficulté est que ces trois figures peuvent être toutes distinctes mais peuvent parfois se confondre :

 

Le narrateur peut également être un personnage lorsqu’un personnage raconte l’histoire ; qu’il s’agisse de sa propre histoire, donc à la première personne, ou de celle d’un autre personnage, donc à la troisième personne.

L’auteur peut également être également le narrateur et un personnage. Dans ce cas précis, il s’agit d’une autobiographie.

La forme du texte

Ce cours est important afin de bien réussir un commentaire composé.

Lorsqu’on a un texte, il faut d’abord analyser son genre (par exemple le roman), puis son sous-genre (par exemple la nouvelle) et enfin identifier la forme du texte.

 

I. Les formes de texte

 

– Le texte narratif : il s’agit d’un extrait qui raconte une action où se déroule un événement.

– Le texte descriptif : il s’agit d’un texte où le narrateur décrit un événement, un objet, un être. Il s’agit d’une pause narrative, puisque l’on ne raconte plus rien mais qu’on ne fait que décrire.

– Les paroles rapportées : il s’agit de paroles rapportées par le narrateur. Soit, le narrateur rapporte des paroles d’un personnage directement, on parle alors de discours direct. Soit, il rapporte les paroles d’un personnage indirectement, on parle alors de discours indirect.

 

II.  Les types de discours

 

Le discours direct c’est lorsque le narrateur rapporte les paroles du personnage exactement comme il les a prononcées, lorsqu’on entend la voix du personnage. Par exemple :

Fabrice dit : « je comprends parfaitement le cours et le Bac ne me fait plus peur », on n’entend que la voix de Fabrice.

L’effet du discours direct sur le lecteur, est de rendre le récit plus vivant.

 

Le discours indirect c’est lorsque le narrateur rapporte les paroles du personnage sans que l’on entende directement sa voix. Par exemple :

Fabrice dit qu’il comprend parfaitement le cours et que le Bac ne lui fait plus peur.

On n’entend plus la voix du personnage, mais seulement celle du narrateur. L’effet du discours indirect est qu’il sème le doute sur les paroles du personnage puisque l’on n’entend plus sa voix ou ses pensées directement.

 

Le discours indirect libre c’est lorsque l’on entend en même temps la voix du personnage et celle du narrateur. Par exemple :

Fabrice comprenait parfaitement le cours, le Bac, sincèrement, ne lui faisait plus peur.

On voit bien que dans cette phrase on entend la voix du narrateur, ce n’est pas Fabrice qui parle directement, mais on entend également la voix de Fabrice à travers la marque de subjectivité « sincèrement ». On prend ainsi conscience de l’assurance de Fabrice derrière la voix du narrateur.

L’effet de ce genre de discours est de donner le sentiment au lecteur d’être projeté dans la conscience du personnage.

Le point de vue

Un narrateur qui raconte une histoire peut choisir de le faire selon plusieurs points de vue.

 

I. Le point de vue omniscient

 

En latin, omni signifie « tout », -scient veut dire « celui qui sait ». Omniscient signifie donc « celui qui sait tout ». Le point de vue omniscient est ainsi celui d’un narrateur qui sait tous des personnages, et parfois même en sait plus que les personnages eux-mêmes : il connait leur passé, leur avenir, leurs pensées et leurs secrets les plus intimes.

Si le narrateur est omniscient, le narrateur va toujours parler de ses personnages à la troisième personne. Le narrateur en effet ne peut pas être un personnage de l’histoire. Un narrateur omniscient donne l’impression que les personnages sont comme des pantins manipulés par le destin.

 

II. Le point de vue interne

 

Le point de vue interne est nécessairement celui d’un personnage de l’histoire. La narration peut alors se faire soit à la première personne, soit à la troisième personne.

Dans le point de vue interne, le narrateur raconte l’histoire à travers son propre point de vue : c‘est un personnage de l’histoire, avec sa propre subjectivité, ses sensations, ses sentiments, ses impressions, qui sont transmis au lecteur.

L’effet du point de vue interne est que le lecteur peut s’identifier au personnage : on a l’impression d’être à la place du personnage.

 

III. Le point de vue externe

 

Dans le point de vue externe, le narrateur peut être ou ne pas être un personnage de l’histoire, cela dépend du contexte. Le narrateur fait toujours sa narration à la troisième personne.

Le narrateur décrit toujours la scène depuis l’extérieur : il ne connait pas les pensées, les sentiments du personnage, son passé ou son avenir, il connaît simplement ce qu’il peut voir de l’extérieur, de la même manière que lorsqu’on regarde un passant dans la rue.

 

IV. Le récit enchâssé

 

Le récit enchâssé est lorsqu’il y a une histoire dans une autre histoire. Par exemple, le narrateur commence à raconter son histoire, puis rencontre un personnage qui lui-même commence à raconter sa propre histoire. Il s’agit donc bien d’une histoire à l’intérieur d’une autre histoire.

Le schéma actanciel

Le schéma actanciel est un outil pour analyser et étudier les relations qu’entretiennent les personnages entre eux.

 

– Le sujet : on appelle sujet le personnage principal. Il est en effet le sujet ou le héros de l’histoire.

 

– L’objet : c’est la quête que poursuit le personnage principal, le but qu’il s’est fixé.

 

– Le ou les adjuvants : dans cette quête, il peut y avoir des personnages qui aident le sujet, on les appelle les adjuvants. Ce sont les personnages bienveillants vis-à-vis du sujet, qui vont l’aider à atteindre son but.

 

– Le ou les opposants : Il peut y avoir également des opposants, c’est-à-dire des personnages qui sont les ennemis du sujet, du personnage principal. Ils vont faire obstacle à la réalisation de son objet, à la réussite de sa quête.

 

– Le destinateur : c’est le personnage qui donne une mission ou une quête au sujet.

 

– Le destinataire : c’est le personnage à qui la quête ou la mission va profiter.

 

 

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