Le Testament, Villon - Écrit

Résumé pour l’écrit

 

Date de publication

XVe siècle (1400).

 

Genre

Cette œuvre appartient au genre de la poésie.

 

Mouvement

Ces poésies ne sont pas rattachées à un mouvement en particulier, puisqu’au Moyen Âge on ne catégorise pas les esthétiques comme on peut le faire par la suite en parlant des Lumières ou du Romantisme. La poésie de Villon est ainsi assez unique et inclassable dans son style. En revanche, on pourrait dire qu’elle est caractérisée par le souci de la réalité dans ce qu’elle a de plus triviale. On pourrait le désigner comme un « réaliste », en prenant la précaution de faire la différence avec le mouvement réaliste du XIXe siècle.

 

Auteur

François Villon (1431 – 1463) est étudiant à la Sorbonne, à Paris, puis est ensuite un voyou qui appartient à une bande qui s’appelle « la bande des Coquillards ». Ils utilisaient un argot qui leur était propre, comparable aujourd’hui au langage de certains jeunes ou au verlan. Il y a dans les textes de Villon des termes de cet argot ce qui font qu’ils sont, dans un sens, « codés ». Villon a été condamné par la justice, emprisonné et torturé, et il a échappé à deux occasions à une exécution à mort, ce qui l’a potentiellement traumatisé et qu’il raconte dans certains de ses poèmes.

 

Moments-clés

– « Epitaphe » ou « Ballade des pendues ». Une épitaphe est une phrase marquée sur une tombe. Dans les deux poèmes, on a des thèmes liés aux dangers de mort que Villon a vécus quand il était prisonnier ou potentiellement exécutable.

 

Thématiques importantes

– La mort, dans sa dimension de fin de la vie humaine, mais aussi par rapport à l’ouverture vers une autre dimension, puisque on est au Moyen Âge et que la religion n’est pas dissociée de la mentalité des contemporains de l’époque.

– La condition sociale : étant voyou, il a côtoyé la misère, la pauvreté et il a vécu aux marges de la moralité.

– La destinée humaine des hommes sur Terre et dans l’au-delà, il y a toujours une référence aux péchés et vertus et à comment va-t-on mériter le paradis ou l’enfer.

– L’esthétique de la laideur : Villon écrit sur les pendus, mais aussi sur les étudiants, les tavernes et les réalités de l’époque qui s’éloignent des réalités idéalisées de l’amour courtois au Moyen Âge.

 

Citation

« Frères humains qui après nous vivez,

N’ayez le cœur contre nous endurci ».

Ce sont deux vers qui exhortent les lecteurs du poème à ne pas condamner les gens qui l’ont déjà été, de ne pas se rire d’eux comme il pouvait être d’usage au Moyen Âge, puisqu’on expose les pendus dans des endroits publics pour décourager les autres de suivre leur exemple dans l’immoralité. Villon se place du côté du condamné et exhorte le lecteur à la clémence, la générosité et au pardon.

 

Bonus

« Je, François Villon » : biographie en partie fictive écrite par Jean Teulé.

Les Amours, Ronsard - Écrit

Résumé pour l’écrit

 

Date de publication

Ce recueil a été publié en trois parties. La première date de 1552, la deuxième de 1555 et la dernière de 1578. Chacune de ses trois publications est dédiée à une femme. La première s’adresse à Marie, la deuxième à Cassandre et la dernière à Hélène.

 

Genre

Cet ouvrage est un recueil de poésies. Il appartient au genre de la poésie.

 

Mouvement

Il s’inscrit dans le mouvement littéraire de la Pléiade. Les auteurs de la Pléiade, dont faisait partie Ronsard, veulent retrouver l’inspiration qui a fait la grandeur de la culture antique. Ils sont en rejet des formes littéraires médiévales et cherchent à développer et à enrichir la langue française.

 

Auteur

Pierre de Ronsard est un noble destiné à une carrière de chevalier. Il participe aux campagnes d’Italie avec son père, à la suite de François Ier. Il veut devenir diplomate mais atteint de surdité il est obligé d’abandonner son projet pour se consacrer à une carrière d’ecclésiastique. Il fait ses vœux pour devenir prieur, ce qui est une fonction dans l’église. Il continue de fréquenter la cour de François Ier. Il s’exerce à la littérature et à la poésie.

 

Moments-clés

– « Quand vous serez bien vieille ». Ce poème fait partie des sonnets à Hélène. Dans ce poème Ronsard montre une Hélène vieillissante, regrettant de ne pas avoir cédé à la cour de Ronsard. La gloire de sa jeunesse, magnifiée grâce aux poèmes de Ronsard, s’estompe avec l’âge. 

– « Mignonne, allons voir si la rose ». Ce poème est dédié à Marie. Dans ce poème Ronsard exhorte la jeune Marie à profiter de sa jeunesse en aimant puisque la beauté se fane comme une rose.

 

Thématiques importantes

– Amour et séduction. Ce poète de la Renaissance s’inspire des poèmes antiques pour parler de cette thématique. Ronsard s’inspire notamment des poèmes d’Ovide. La séduction est un thème abordé. Le discours poétique devient une arme de séduction. En ce sens on a à la fois de la poésie et de l’argumentation dans les poèmes de Ronsard.

– Le temps. Ronsard met en avant la progression du temps qui jamais ne revient. Il lie ce temps qui passe à la condition d’homme, soumis au temps et à ses conséquences. Il parle ainsi du carpe diem, terme enjoignant à savoir cueillir le jour présent, c’est-à-dire à vivre l’instant présent.

 

 

Citation

« Cueillez, cueillez votre jeunesse / Comme à cette fleur, la vieillesse / Fera ternir votre beauté »

Ce vers est tiré de « Mignonne, allons voir la rose ». Il est la morale du poème de Ronsard.

 

Bonus

Les poèmes étaient mis en chanson à la Renaissance. Il est possible d’écouter la forme musicale des poèmes de Ronsard. Le poème « Mignonne, allons voir si la rose » a été enregistré par le groupe Doulce Mémoire.

Poésies, Rimbaud - Écrit

Résumé pour l’écrit

 

Date de publication

1870 – 1874

 

Genre

Cette œuvre appartient au genre de la poésie, en vers et en prose.

 

Mouvement

On peut dire que cette œuvre s’inscrit dans le mouvement symboliste, mais il est difficile de la classer dans un mouvement littéraire. Même si ses premiers poèmes naviguent entre le romantisme de Victor Hugo et le symbolisme de Baudelaire, en réalité, Rimbaud trouve très vite une voix qui lui est propre. Il est donc difficile de mettre une étiquette sur son écriture.

 

Auteur

Arthur Rimbaud (1854 – 1891) est un poète jeune, qui a écrit l’essentiel de son œuvre entre 15 et 21 ans, ce qui fait de lui l’auteur le plus proche des lycéens et quelqu’un d’emblématique car il a choisi d’arrêter d’écrire. Pendant sa vie, il a rencontré Verlaine, avec lequel il a eu une relation amoureuse et il a voyagé avec lui en Belgique et en Angleterre. Sa composition poétique s’arrête à 21 ans, peu après sa rupture avec Verlaine et il s’oriente vers une vie de travail : il devient précepteur et il enseigne les langues. Il décide aussi d’aller « s’exiler » dans des pays plus exotiques, au Moyen Orient et en Afrique, où il deviendra trafiquant d’armes, quoique on ne connaît pas vraiment la nature de ses activités. Il meurt à 37 ans d’un cancer de genou dont il s’est aperçu trop tard. Il revient à Marseille pour se faire opérer mais le cancer est trop avancé, sa jambe est amputée et il meurt quelques jours après.

 

Moments-clés

– « Le Dormeur du Val » est un texte qui a été composé au moment de la Commune et de la guerre de Prusse en 1870 et 1871, qui décrit un soldat qui a été tué, mais on découvre qu’il est mort à la fin du poème. C’est un poème que l’on considère « antimilitariste », même si l’on n’est pas sûr que ça soit le sens que voulait donner l’auteur.

– « Voyelles » est un poème important car il représente la manière de concevoir l’écriture de Rimbaud : libre et ambitieuse à la fois. Il décrit la couleur des voyelles et il veut créer un monde au-dehors du monde qu’on connaît.

– « Le Bateau ivre » est un long poème vis-à-vis duquel il faut accepter de ne pas tout comprendre du premier coup. Le poète s’identifie avec ce « bateau ivre » qui divague et qui voit des terres lointaines pour décrire ses propres rêves d’évasion.

 

Thématiques importantes

– La manière de concevoir l’écriture et son importance dans sa vie de jeune homme.

– Sa notion de beauté, qui est assez différente de celle des romantiques dont il s’inspirait au début de son œuvre, et qui s’approche de celle de Baudelaire : même ce qui apparaît comme laid et immoral peut être beau.

– La notion de modernité : l’idée est de ne plus hiérarchiser les choses dignes d’attention et d’être capable de parler de n’importe quel sujet qui peut prêter à une saisie sur ce qu’est l’existence.

 

Citations

« Je veux être poète et je travaille à me rendre voyant ». Rimbaud définit sa notion du poète comme étant celui qui voit ce que les autres ne voient pas.

« Je est un autre ». Citation ambiguë dans laquelle il veut dire que la personne qui écrit n’est pas la même que celle qui vit au quotidien. Quand le poète dit « je », il ne parle pas de lui-même, sinon qu’il est porte-parole de l’humanité.

« L’amour est à réinventer ». Cette phrase montre la vision moderne de Rimbaud, qui comprend que les codes de son époque sont en train de décliner et il faut en proposer des nouveaux.

 

Bonus

Rainbow pour Rimbaud, de Jean Teulé, est un hommage à Rimbaud écrit au XXe siècle.

Paroles, Prévert - Écrit

Résumé pour l’écrit

 

Date de publication

1946

 

Genre

Cette œuvre appartient au genre de la poésie.

 

Mouvement

Ces poésies sont rattachées au mouvement auquel appartient Jacques Prévert, c’est-à-dire au surréalisme, jusqu’en 1929, et ensuite à l’écriture du quotidien. Étant donné que Prévert a quitté le mouvement surréaliste en 1920, on pourrait se dire que les textes publiés en 1946 ne sont pas surréalistes. Néanmoins, le passage de l’auteur dans ce groupe lui a donné des indications et une formation. On trouve donc des éléments surréalistes dans toute son œuvre. Cependant, ce qui prime, c’est l’écriture du quotidien : la manière dont des auteurs comme Prévert, Queneau ou Perec vont s’intéresser à la description du réel dans ce qu’il a de plus simple et populaire.

 

Auteur

Jacques Prévert (1900 – 1977) est un poète, un parolier et un scénariste. En plus de poèmes, il a écrit des paroles de chansons et des dialogues de films. Il adopte un langage simple pour dire le quotidien, dans les bonheurs et souffrances qui jalonnent nos existences.

 

Moments-clés

– « Barbara » est un poème qui parle de la Seconde Guerre mondiale et du fiancé de ladite Barbara qui n’est pas revenu.

– « Le cancre » est un poème qui parle de la situation de l’élève qui refuse de se plier aux contraintes que lui impose le maître dans une classe. Il montre aussi la manière dont l’école était conçue avant et après les guerres.

 

Thématiques importantes

– La guerre.

– Le quotidien, dans ce qu’il a de répétitif, simple, modeste et universel.

– Les jeux de mots. Jacques Prévert aime jouer avec les mots soit à travers les calembours ou les anagrammes.

 

Citation

« Une pierre deux maisons trois ruines quatre fossoyeurs ».

Il s’agit d’un inventaire à la Prévert, qui est l’une des techniques littéraires qu’il a utilisées. On a une suite numérale logique mais on ne voit pas le lien entre les idées. Il faut attendre la fin du poème pour comprendre le sens général de ces listes. Il y a une dimension presque absurde mais, à différence des écrivains de l’absurde, Prévert va toujours proposer un sens, il ne laissera pas le lecteur face à un sentiment de incompréhension de son texte.

 

Bonus

Les Enfants du paradis est un film de Marcel Carné où les dialogues de Prévert sont servis par la prestation de deux acteurs emblématiques du cinéma français : Jean-Louis Barrault et Arletty.

Romances sans paroles ; Jadis et Naguère, Verlaine - Oral

I. Questions sur l’ensemble de l’œuvre

 

De l’œuvre de quel autre poète celle de Verlaine peut-elle être rapprochée ? Pourquoi ?

Il s’agit de l’œuvre d’Arthur Rimbaud, pour deux raisons. La première est une raison biographique : Arthur Rimbaud et Paul Verlaine se connaissaient, ils ont eu une relation amoureuse ensemble et ils ont écrit un certain nombre de leurs poèmes dans une admiration réciproque. Il y a aussi des raisons littéraires ou esthétiques, car tant l’un comme l’autre, cherchent à exprimer dans la poésie une certaine vision de la vie et de la modernité. Ils ont tous les deux une conception de la poésie assez extrême. Pour Arthur Rimbaud, il s’agit de dérégler tous les sens pour arriver à une expression radicale de la vie et de la modernité dans la poésie, et pour Verlaine, il s’agit de décrire des choses plus nuancées et ténues.

 

Quels sont les principaux thèmes de la poésie de Verlaine ?

Les thèmes principaux sont la nostalgie : on le voit par exemple dans le titre Jadis et Naguère, mais aussi la mélancolie (il est dans ce sens proche de Baudelaire), et les paysages urbains, c’est-à-dire, les cieux et rues des grandes villes ou capitales comme Paris, Londres ou Bruxelles.

 

II. Questions sur « Art poétique »

 

La forme est-elle cohérente avec le fond ?

Dans ce poème, Verlaine explique la manière dont il conçoit la poésie et il met en avant l’importance de la musicalité des mots en poésie. Le fond est donc ce discours sur la poésie, et plus particulièrement, la défense du vers impair. Par ailleurs, la forme est la manière dont Verlaine écrit et organise ses poèmes : y-a-t-il plusieurs strophes ? une seule ? combien de vers par strophe et combien de syllabes par vers ? Sur le fond Verlaine défend le vers impair, et sur la forme il utilise également des vers impairs à neuf syllabes. La forme est donc cohérente avec le fond.

 

Que savez-vous des rapports entre poésie et musique en général et chez Verlaine ?

Les rapports entre poésie et musique chez Verlaine sont importants. On le voit d’abord dans le titre de son œuvre Romances sans paroles qu’il a emprunté à un musicien, Félix Mendelssohn. On le voit aussi dans son poème « Art poétique », car il défend l’intérêt de la musicalité dans la poésie.

Sur le plan général, poésie et musique sont liées car jusqu’au Moyen Âge (jusqu’aux XIVe ou XVe siècles), on ne sépare pas la poésie de la musique et toute poésie est nécessairement chantée. C’est seulement à partir de la Renaissance que l’on distingue l’étude des textes des chansons et que la poésie devient une chose à part en elle-même. La tradition poétique jusqu’au XIXe siècle a conscience de cet héritage et met en avant la nécessité dans les mots simples de rendre une musique et une mélodie.

Paroles, Prévert - Oral

I. Questions sur l’ensemble de l’oeuvre

 

Pour quelle forme poétique Prévert est-il connu ?

Il s’agit de l’inventaire à la Prévert. L’auteur énumère un certain nombre d’objets apparemment sans sens ni logique, mais afin de développer un effet poétique qui ne se révèle qu’à la fin du poème.

 

Que savez-vous des rapports de la poésie à la musique chez Prévert ?

Jacques Prévert a été parolier : il a écrit les paroles des chansons de variété française et certains de ses poèmes ont été aussi mis en musique. Dans l’histoire littéraire, la musique et la poésie ont longtemps été confondues, jusqu’au Moyen Age.

 

II. Questions sur « Barbara »

 

Quel est l’effet produit par les répétitions ?

Ces répétitions marquent deux choses. A la fois, le caractère lancinant d’une douleur qui demeure après la guerre, puisque Barbara, le personnage décrit dans ce poème, a perdu son amoureux pendant la guerre. On a aussi un effet d’écoulement du temps. Chaque fois que l’auteur répète « rappelle-toi », on sent que le temps a passé entre le moment où Barbara était avec ce jeune homme avant la guerre et où l’homme en question est disparu.

 

Quels autres poètes ont écrit à propos de la Seconde Guerre mondiale ?

Les plus connus sont Paul Eluard, qui a écrit le poème « Liberté » et qui a contribué à la Résistance, et Louis Aragon.

Le Testament, Villon - Oral

I. Questions sur l’ensemble de l’œuvre

 

Que savez-vous de François Villon ?

C’est une question piège parce que même les historiens de la littérature ne savent pas grand chose de François Villon. Ce qu’on sait avec certitude, c’est qu’il s’agit de quelqu’un qui a fait des études à Paris, à la fin du Moyen Âge, au XVe siècle. Il s’est très vite éloigné du droit chemin car il a fréquenté des bandes de voyous de l’époque, notamment « la bande des Coquillards », qui aurait développé un argot propre et que Villon utilisait dans ses textes, ce qui fait d’eux des vraies énigmes à déchiffrer. On sait aussi qu’il a eu quelques démêlés avec la justice, et que lorsqu’il a eu 30 ans, il a en quelque sorte disparu de la circulation et on n’a plus eu de trace de lui.

 

Son œuvre a inspiré des poètes du XIXe siècle : lesquels ?

On peut citer deux poètes du XIXe siècle qui se sont inspirés de l’œuvre de Villon : Charles Baudelaire, parce qu’il a développé une esthétique différente de celle qui dominait à l’époque et il s’est intéressé à ce qu’il y a de beau dans le laid et le bizarre. De la même manière, Villon a écrit des poèmes sur des pendus ou des condamnés à mort, ainsi que sur l’univers de tavernes de son temps. Il propose donc une esthétique et une définition de la beauté différente de celle qui prédomine à son époque, tout comme Baudelaire. L’autre poète, c’est Arthur Rimbaud, qui a, lui aussi, mis un arrêt à sa production poétique à un moment et dont on perd la trace subitement. Rimbaud s’est inspiré de Villon dans un de ses poèmes où il fait intervenir des pendus.

 

II. Questions sur « Ballade des pendus » ou « Epitaphe Villon »

 

En quoi ce poème est-il un apologue ?

Un apologue est une histoire qui a une vocation argumentative, il est censé faire comprendre au lecteur la valeur de vérité d’une proposition, d’une opinion. Le poème est un apologue car il essaie de convaincre le lecteur qu’il faut être compatissant et miséricordieux envers les gens qui ont fauté, puisque Villon demande aux personnes qui observent les cadavres des pendus de ne pas se moquer d’eux mais de prier pour le salut de leurs âmes.

 

Peut-on qualifier ce poème de « danse macabre » ?

« Danse macabre » est une formule issue de l’histoire de l’art qui désigne la représentation des morts et des vivants entremêlés sur les murs des églises et des cimetières à la fin du Moyen Âge. Cela servait à montrer que la mort rend égaux tous les hommes quelle que soit leur condition sociale durant leur vie.

Ce poème peut être qualifié de danse macabre d’une part parce qu’on est dans la même période, et aussi parce qu’il développe le thème de la mort qui met à égalité tous les hommes devant le péché et le pardon.

 

III. Question sur « Ballade des dames du temps jadis »

 

Quelle est la figure de style récurrente dans ce poème ?

Cette figure de style peut être facile et difficile à trouver à la fois, puisqu’elle apparaît à travers la formulation « où sont ? ». C’est une formule qui revient à plusieurs reprises dans le poème et qui rythme la progression des strophes. Il s’agit d’une répétition mais aussi d’une énumération, puisque à travers cette question rhétorique Villon est amené à citer des noms de femmes du temps jadis qui ont disparu. Il cite, par exemple, Héloïse, grande intellectuelle du XIIe siècle, mais aussi des reines ou des personnages mythologiques. On peut rajouter la figure de style de l’inventaire, car Villon fait un inventaire de toutes ces femmes prestigieuses et illustres qui ont disparu.

Poésies, Rimbaud - Oral

I. Questions sur l’ensemble de l’œuvre

 

Quelles formes poétiques Rimbaud a-t-il adoptées ?

Par « formes poétiques » on entend seulement deux choses : le poème en prose et le poème en vers. Mais pour nuancer la réponse, on peut montrer que même dans la catégorie de « vers », il y a différentes formes possibles, car il y a par exemple des poèmes à formes fixes, comme le sonnet, avec deux quatrains et deux tercets, mais il y a aussi des formes plus libres : des poèmes qui se déroulent sans que l’on détermine le nombre des vers, ni le nombre de strophes.

Rimbaud écrit des poèmes en vers à forme fixe, comme le sonnet, ou à forme libre, comme des poèmes avec des nombres de vers et des strophes aléatoires, et il fait aussi des poèmes en prose, donc il adopte toutes les formes poétiques.

 

En quoi Arthur Rimbaud est-il un poète maudit ?

Il s’agit d’une notion qui appartient à l’histoire littéraire et au romantisme, le romantisme étant un mouvement qui précède à Arthur Rimbaud, donc il peut être perçu comme « un romantique après l’heure ». Un poète maudit est quelqu’un qui n’est pas reconnu de son vivant et qui souvent doit lutter avec des conditions de réalisation de son œuvre très difficiles : rien ne lui est favorable, ni sur le plan financier, ni sur le plan social ou affectif. Il rencontre des obstacles et des incompréhensions de la part de son public et des gens qui seraient susceptibles de l’aider, jusqu’à ce que l’œuvre échoue ou qu’il y ait un suicide du poète où, dans le cas de Rimbaud, une fuite du poète. Rimbaud a incarné la figure du poète maudit parce que c’est quelqu’un qui n’a pas souhaité publier de son vivant, et dont l’œuvre n’a pas été très reconnue, car c’est Verlaine qui a publié son œuvre à sa place sans qu’il soit forcément au courant. C’est aussi quelqu’un qui est parti s’exiler et qui a complètement arrêté d’écrire.

 

II. Question sur « Le Dormeur du Val »

 

Comment qualifier les derniers vers de ce poème ?

Les derniers vers montrent que le dormeur n’est pas en vrai un dormeur, sinon un cadavre. Ces derniers vers peuvent être qualifiés donc de « chute », car la fin arrive de manière très rapide et déconcertante.

 

III. Question sur « Le Bateau ivre »

 

Que peut représenter ce bateau et à quoi peut renvoyer cette ivresse ?

Une interprétation possible est que le bateau pourrait représenter le poète lui-même, et il serait en train de parler de l’écriture et de la manière dont l’écriture va dépendre d’une navigation et d’un parcours. Le bateau pourrait représenter aussi le fait que Rimbaud, qui écrit ce poème à 16 ans, est un adolescent qui fugue : on peut voir à travers ce bateau cet adolescent qui a des rêves d’évasion.

Si l’on retient l’hypothèse du bateau comme poète, on peut penser à ce que dit Rimbaud sur ce qu’être un poète veut dire, d’être un voyant à travers un dérèglement de tous les sens. Cela veut dire qu’il faut être dans un certain état pour pouvoir écrire de la poésie. Cette « ivresse » pourrait représenter cette exaltation, cet état. Si l’on prend l’hypothèse du bateau comme adolescent, comme quelqu’un qui a envie de voyager, l’ivresse peut être celle du voyage ou du départ, et on peut penser que le bateau représente le voyageur en général.

Les Amours, Ronsard - Oral

I. Questions sur l’ensemble de l’œuvre

 

En quoi ce recueil est-il représentatif du mouvement de la Pléiade ?

Le mouvement de la Pléiade est celui auquel appartient Ronsard et d’autres poètes tels que Du Bellay. Ce mouvement se compose de sept poètes, comme la constellation de la Pléiade. Le but de ce groupe littéraire est de défendre la langue française en remontant aux sources linguistiques que sont le latin et le grec, et en s’employant à la redécouverte des mythologies gréco-romaines. Dans son recueil Les Amours Ronsard utilise un certain nombre de figures mythologiques et des formes poétiques de l’Antiquité. Par exemple il utilise les élégies.

 

Pourquoi Ronsard parle-t-il d’amour au pluriel ?

Ce recueil est composé de trois ensembles, destinés à trois femmes, Marie, Hélène et Cassandre. À ce titre, le titre est au pluriel. À l’époque de Ronsard, amour est un mot féminin. Son caractère féminin renforce l’impression que le titre Les Amours fait référence aux femmes aimées.

 

II. Questions sur « Mignonne, allons voir si la rose »

 

Quel adage latin illustre ce poème ?

Ce poème, dans sa symbolique et ses métaphores, se rapproche de l’adage latin carpe diem qui signifie : cueille le jour présent. Cet adage latin est attribué à Horace. « Cueille » fait référence à la fleur qui finit par faner. Cet adage incombe de vivre sa vie dans l’instant car le temps passe et ne revient pas. Il s’agit d’une forme d’hédonisme, dogme grec qui enjoint à jouir de chaque instant.

 

III. Questions sur « Quand vous serez bien vieille »

 

Quel rôle le poète adopte-t-il dans ce texte ?

Dans ce poème, Ronsard s’adresse à Hélène. Il lui demande de se projeter vieille femme, dans le cas où elle refuserait ses avances et d’imaginer sa vision de ce monde. Ce poème est organisé dans une temporalité complexe. Le rôle de Ronsard est celui de prophète. Le terme prophète provient de l’auteur, définissant le rôle de poète comme un prophète, dit vates en latin. Ce caractère prophétique peut autant s’appliquer sur le plan politique que humain. Ronsard effraie Hélène sur les conséquences du refus de son amour. Le discours du prophète se mêle à une rhétorique amoureuse.

Romances sans paroles ; Jadis et Naguère, Verlaine - Écrit

Résumé pour l’écrit

 

Date de publication

1874 ; 1884

 

Genre

Ces œuvres appartiennent au genre de la poésie.

 

Mouvement

Ces œuvres sont rattachées au mouvement symboliste. Ce mouvement est aussi représenté par Charles Baudelaire, qui cherchait les symboles dans le sens et dans la synesthésie. Verlaine ne va pas aussi loin mais il joue aussi avec les images et métaphores pour donner lieu à des évocations poétiques.

 

Auteur

Paul Verlaine (1844 – 1896) est un auteur français. Il quitte femme et enfants pour suivre Arthur Rimbaud, un jeune poète d’une vingtaine d’années. Ils voyagent ensemble en Belgique et en Angleterre et ils sont liés par une relation tumultueuse. Verlaine tire sur Rimbaud au moment de leur séparation ; il est condamné et fait de la prison. Après cette expérience, il décide de retourner au catholicisme de son enfance. Cependant, cet engouement pour la fois ne l’empêche pas de suivre certains excès et il est très dépendant de substances comme l’alcool ou l’absinthe. Il a écrit beaucoup de poèmes dans des formes fixes comme le sonnet, mais il va aussi essayer de renouveler la tradition poétique.

 

Moment-clé

– « Art poétique » est un poème dans lequel Verlaine parle du vers impair. (voir Citation)

 

Thématiques importantes

– La modernité. Verlaine est un poète qui ne renie pas l’héritage romantique et qui ne va pas chercher la beauté dans la laideur, comme Baudelaire. Il va chercher quelle est la beauté dans la ville moderne ou dans les paysages urbains comme ceux de Londres ou Bruxelles.

– La musicalité. Paul Verlaine a une culture musicale assez approfondie. Romances sans paroles est un titre qu’il emprunte à un compositeur de musique et qui indique qu’il cherche à transformer ses poèmes comme des chansons. La poésie a été seulement chantée jusqu’au Moyen Âge : ce n’est qu’à la Renaissance que l’on sépare musique et poésie. Verlaine en a conscience et cherche à donner un aspect musical à sa poésie.

 

Citation

« De la musique avant toute chose,

Et pour cela préfère l’Impair,

Plus vague et soluble dans l’air ».

Il s’agit d’un passage du poème « Art poétique ». Verlaine défend l’intérêt du vers impair, qui n’est pas la règle dans son époque. Il utilise des vers impairs pour parler des vers impairs. Il dit qu’ils sont plus légers, plus musicaux et agréables à l’oreille que le vers pair auquel les oreilles étaient habituées et qui ne surprend plus.

 

Bonus

Romances sans paroles est une œuvre pour piano de Félix Mendelssohn.

Sonnets, Labé - Écrit

Résumé pour l’écrit

 

Date de publication

1555

 

Genre

Cette œuvre appartient au genre de la poésie.

 

Mouvement

Cette œuvre s’inscrit dans le mouvement de l’École lyonnaise.

 

Auteur

Louise Labé (1525 – 11566) est une poétesse de la Renaissance. Elle était appelée parfois « la belle cordelière » car son père était cordelier (un fabricant de cordes) qui avait tiré une certaine fortune de cette activité. Elle a été mariée à un cordelier qui a continué à faire vivre l’entreprise familiale.

Elle a reçu une éducation assez poussée : elle a appris le latin, l’italien et elle a aussi appris à jouer du luth, qui était l’instrument par excellence au Moyen Age (ancêtre de la guitare). Elle fréquente les milieux lettrés de Lyon, notamment l’École lyonnaise qui regroupe des auteurs de poésie et d’autres auteurs qui se réunissent pour lire des ouvrages qui transitent entre l’Italie et la France, Lyon étant un centre commercial importante entre ces deux pays.

 

Moments-clés

– Le poème clé du recueil est « Je vis, je meurs, je me brûle et me noie », qui correspond au premier vers du poème car à l’époque on ne donnait pas de titre aux ouvrages. Il s’agit d’un poème qui met en avant les contraires qui l’agitent parce qu’elle est amoureuse.

– « Baise m’encore, rebaise moy et baise ». « Baiser » veut dire à cette époque « embrasser ». C’est un très beau poème sur le désir amoureux et la volonté d’être ensemble, d’être unis dans une même unité dans le sens affectif du terme.

 

Thématiques importantes

– L’amour, car les sonnets de Louise Labé sont des sonnets amoureux. Elle les destine à un homme mais on ne sait pas identifier de qui il s’agit. Certains critiques l’identifient comme Olivier de Magny, qui appartenait aussi à l’école lyonnaise, car ce poète a écrit un sonnet très semblable à celui de Louise Labé, si bien qu’on tend à penser qu’il s’agirait d’un échange poétique et qu’il y aurait eu une vraie attirance entre-eux, consommée ou pas. L’amour, dans ses sonnets, et un amour frustré, déçu mais constant, car la personne qu’elle aimait n’était pas son mari.

– Les rapports hommes-femmes. A cette époque, l’initiative féminine dans l’entreprise de la séduction est assez rare.

 

Citation

« La vie m’est trop molle et trop dure ».

Cette citation résume bien son attitude générale vis-à-vis de l’amour et de la vie.

 

Bonus

Le CD « Chansons frisquettes, joliettes et godinettes » enregistré par l’ensemble Doulce mémoire, présente des chansons qui étaient chantées à la Renaissance dans des contextes nobles et populaires

Sonnets, Labé - Oral

Questions pour l’oral sur l’ensemble de l’oeuvre

 

A quel mouvement littéraire se rattache ce texte ?

Ce texte se rattache au mouvement de l’École lyonnaise. C’est une dénomination qui désigne un ensemble de poètes attachés à la ville de Lyon, à la Renaissance, et qui se distinguent par une approche similaire de la poésie tant sur la forme que sur le fond. Sur la forme, ils vont commencer à adopter le sonnet, forme venue d’Italie qui est transposée en langue française par cette École de Lyon et par d’autres poètes qui vont évoluer à la cour de François Ier, comme Clément Marot. Sur le fond, ce sont des poèmes sur une certaine conception de l’amour qui est l’amour platonicien, selon lequel l’amour entre deux êtres est une chance mais aussi quelque chose qui doit être dépassé pour permette de progresser moralement et spirituellement. Les personnes qui faisaient partie de cette École de Lyon, telles que Louise Labé, Maurice Scève, Olivier de Magny et Pernette de Guillet, ne se désignait pas eux-mêmes par ce terme d’École de Lyon.

 

Quels sont les principaux registres de ces poèmes ?

Le registre est une catégorie pour expliquer des textes littéraires, par exemple, le registre lyrique, comique, pathétique, dramatique, tragique, ironique ou élégiaque. Dans ces poèmes, les registres principaux sont les registres lyrique et élégiaque.

On dit qu’un texte appartient au registre lyrique quand le narrateur ou le poète s’exprime à la première personne du singulier avec le « je », et qu’il exprime ses sentiments, positifs ou négatifs.

Le registre élégiaque est celui dans lequel l’auteur exprime des sentiments de deuil, de perte et de douleur liés à la disparition ou à l’éloignement de la personne aimée, ce qui peut concerner la mort de cette personne, mais aussi une rupture, une séparation ou un éloignement physique. L’être aimé peut être un amoureux, mais aussi quelqu’un de la famille, un enfant, un ami ou la patrie, le pays natal. Dès qu’il y a une déploration de l’absence ou perte de quelqu’un ou de quelque chose, on peut parler de registre élégiaque. Dans les poèmes de Louise Labé, le registre lyrique est plutôt associé aux sonnets et le registre élégiaque, aux élégies.

 

Que savez-vous de l’époque à laquelle sont écrits ces poèmes ?

Ce sont des poèmes de la Renaissance, donc du XVIe siècle si on parle de la France. A la Renaissance on a une revalorisation de l’Antiquité : on découvre certains textes et on en lit d’autres d’une manière nouvelle, différente. Cette revalorisation se voit par exemple dans l’utilisation de la mythologie grecque ou latine dans les textes littéraires. La Renaissance est un renouveau artistique qui a son berceau en Italie, au XIVe siècle et qui arrive en France au XVIe siècle, via les marchands qui passent par Lyon, car c’est un carrefour marchand important entre les deux pays.

Cette influence italienne va jusqu’à la cour du roi de France. Il y a des guerres d’Italie et le roi François Ier aimerait récupérer des duchés qu’il estime lui appartenir. Cette Renaissance apporte de nouvelles formes, comme le sonnet, et de nouvelles manières de voir l’art, par exemple, dans la perspective, ainsi que des changements dans la littérature et le statut du poète.

Capitale de la douleur, Éluard - Écrit

Résumé pour l’écrit

 

Date de publication

1926, première moitié du XXe siècle.

 

Genre

Cette œuvre appartient au genre de la poésie.

 

Mouvement

Cette œuvre s’inscrit dans le mouvement surréaliste. C’est un mouvement littéraire mais aussi artistique car il touche d’autres arts, tels que la peinture et le cinéma. Ce mouvement s’intéresse aux procédés de création et d’expression libérés de l’emprise de la raison. Le rêve prend alors une place importante dans le processus de création, puisqu’il permet de se défaire de la logique et du contrôle. L’expérience la plus connue est l’écriture automatique.

 

Auteur

Paul Éluard était l’un des piliers du mouvement surréaliste.

 

Œuvre

Le recueil Capitale de la douleur contient plus d’une centaine de poèmes, dont les deux tiers avaient déjà été publiés, et n’avaient donc pas été écrits pour ce recueil. Les poèmes sont donc hétéroclites. Le premier titre du recueil était L’art d’être malheureux. Cependant, au dernier moment, Éluard le change pour Capitale de la douleur, titre plus poétique, jouant avec la polysémie du mot « capitale ». Si le mot est pris sous sa forme nominale, le sens devient celui des lettres capitales, autrement dit des majuscules. La douleur devient majuscule, c’est-à-dire plus grande. Pris au sens de l’adjectif, le mot capital signifie alors décisif, le titre devient alors un superlatif de la souffrance. Capitale peut aussi signifier le lieu d’une ville centrale, le titre revoie alors à un lieu de souffrance et d’expression du poète.

Les formes des poèmes sont variées, certains ont une métrique classique, d’autres sont en vers libres. Ceux en prose sont souvent des récits de rêves. Le recueil contient aussi des textes surréalistes qui relèvent de l’écriture automatique.

Le fil rouge de ces poèmes est le procédé d’écriture. C’est celui d’échapper à la représentation, c’est-à-dire à ce qui répond à une logique commune, quotidienne. Il s’agit de s’échapper de la description, de la narration, et de la thématisation, au profit de l’image et plus précisément de l’image pure prônée par les surréalistes. Il s’agit d’une image sans attaches immédiates, où les mots sont pris pour eux-mêmes. Le recueil apparaît alors comme un recueil d’images verbales. Pour étudier ces poèmes, ils faut sortir les mots de leur contexte pour recevoir l’émotion et l’image directe que le sens du mot produit. Les sonorités et la graphie jouent un rôle important, car elles renvoient au sens premier du mot. C’est donc la création d’images qui échappent à la représentation habituelle et quotidienne qui crée le fil rouge dans le recueil Capitale de la douleur. Pour étudier ces poèmes, il faut donc privilégier l’analyse du procédé d’écriture plus que celui du sens.

Capitale de la douleur, Éluard - Oral

I. Question sur l’ensemble de l’œuvre

 

En quoi la poésie de Paul Éluard est-elle le lieu d’expression de la douleur ?

Au moment où Paul Éluard écrit Capitale de la douleur, il vient de traverser une crise existentielle, qui l’amène à faire un « voyage fuite » en 1924, dont il ne revient pas guéri. De nombreux poèmes du recueil reviennent sur la solitude et la souffrance du poète. D’autre part, ce recueil est dédié à Gala, sa femme depuis 1917.

Éluard, dans la première partie du recueil, décrit dans le poème « Poème », un paradis perdu, le poème étant construit comme une chute. L’amour proche devient l’amour éloigné, le terme de mort apparaît au dernier vers. C’est l’amour qui est mis en échec et révèle la solitude et la souffrance du poète.

Dans le poème « Perspective » la souffrance devient collective, le pronom personnel « ils » renvoie à l’ensemble de l’humanité. Éluard élargit sa souffrance personnelle à une douleur collective et humaine partagée par tous.

À la fin du recueil la souffrance se transforme en une lueur d’espoir dans « Celle de toujours, toute » l’amour est célébré et remis dans un contexte de bonheur, le poète dit qu’il a envie de chanter.

Bien que ce recueil soit placé sous le signe de la douleur, il s’ouvre sur une célébration double : celle de la poésie et de la femme aimée.

 

II. Question sur le poème « La courbe de tes yeux »

 

De quelle manière ce poème fait-il l’éloge de la femme ?

Ce poème est l’avant dernier du recueil, il symbolise une lumière retrouvée et prend le modèle poétique du blason, c’est-à-dire un poème qui fait l’éloge d’une femme à partir d’un détail physique, ici, il s’agit des yeux. Les yeux sont évoqué à travers des métaphores et des images poétiques. La structure de ce poème est circulaire, le dernier vers revient sur le premier vers ce qui amène à la relecture du poème. Le son -ou se répète, excepté dans deux vers. Les sonorités contribuent à créer cette circularité par la répétition. Cette structure crée une sensation d’intimité et d’enlacement qui rappelle l’intimité que le poète entretient avec la femme aimée. La circularité, la forme ronde rappelle les courbes de la planète. Certains mots participent à créer cette structure circulaire « auréole », « astre », qui sont aussi des images religieuses qui donnent un aspect mystique à la femme et la montrent comme une mère créatrice.

Du point de vue du religieux, la femme devient ce qui ne va pas se dépasser, et ce que le poète adore. Éluard dépasse donc le modèle du blason car il ne réduit pas la femme à ses yeux.

Le Parti pris des choses, Ponge - Écrit

Résumé pour l’écrit

 

Date de publication

1942

 

Genre

Cet ouvrage est un recueil de poésies. Il appartient au genre de la poésie.

 

Auteur

Francis Ponge est un auteur de la première moitié du XXe siècle. Son écriture se rapproche de celle des surréalistes, bien qu’il ne fait pas partie de ce groupe artistique. Ses idées politiques sont aussi en accord avec le mouvement surréaliste puisqu’il adhère au parti communiste.

 

Œuvre

Ce recueil contient 32 poèmes uniquement en prose.

Dans le titre, le terme « chose » désigne les objets quotidiens pour lesquels Francis Ponge prend parti. On distingue quatre catégories de choses :

– Les objets inanimés fabriqués par l’Homme comme l’éponge.

– Les objets naturels comme l’huître.

– Des lieux comme la plage.

– Des personnages animés comme le gymnaste.

Ces quatre catégories sont les « choses » du recueil, alors qu’habituellement nous faisons une différence entre l’animé, le vivant et l’inanimé. Sur une échelle de valeur, l’animé est considéré comme plus important que l’inanimé. Par ce procédé, Francis Ponge marque son refus des idées préconçues. Le titre agit alors comme un programme poétique. Il y a une mise en tension entre le banal des objets et une expérience littéraire qui refuse le banal. Francis Ponge répond à cette tension sur un plan langagier. L’important n’est pas l’objet décrit mais la manière dont il est décrit. L’enjeu est de trouver une façon de s’exprimer qui mime l’objet décrit sur le sens de la matière, du sens, des images, des sens c’est-à-dire des perceptions.

Le lecteur va devoir rechercher cette matière verbale, et donc faire attention à l’écriture, et non au sens ou aux émotions car Francis Ponge refuse la poésie lyrique et la poésie des sentiments. Ici il s’agit d’une poésie langagière.

Le Parti pris des choses, Ponge - Oral

I. Questions sur l’ensemble de l’œuvre

 

Comment Ponge renouvelle-t-il le genre poétique en exprimant les « choses » à partir de la « matière verbale » ?

Le terme choses renvoie aux objets banals, qui n’ont pas leur place en poésie, car ils sont trop quotidiens alors que la poésie veut se dégager du quotidien. La matière verbale signifie la langue dans son ensemble, c’est-à-dire des jeux langagiers, des jeux sur les images, des jeux sur les sonorités qui font que la langue devient matière. Il y a donc un lien entre la matière et les choses car la matière verbale immatérielle tente de décrire des objets matériels. Il s’agit du programme de Ponge, c’est pour cette raison qu’il y a une absence de théorie ou d’idée. Ce n’est pas une poésie d’idée ou de discours comme la poésie surréaliste et non plus les sentiments ou le lyrisme comme la poésie romantique. Il s’agit d’une expérience d’écriture.

 

Comment la langue peut-elle exprimer un objet ?

Jouer avec le langage est une manière de jouer avec la poésie, en détournant les codes poétiques. Certains poèmes sont si descriptifs qu’ils semblent être des notices, des modes d’emploi. Les poèmes de ce recueil ne sont pas poétiques car Francis Ponge s’inspire des types de textes qui ne pourraient a priori pas rentrer dans un recueil de poésie comme les notices, pour les détourner de manière poétique. Il s’agit d’une poésie du ludique qui renouvelle le genre poétique.

 

II. Question sur le poème de l’huître

 

En quoi ce poème révèle-t-il le parti pris de Francis Ponge ?

Francis Ponge commence par utiliser une écriture descriptive. Il décrit l’objet de l’extérieur puis de l’intérieur. Son aspect est décrit comme un galet rugueux, que le poète ne parvient pas à ouvrir. Une fois ouverte, Ponge décrit l’aspect visqueux puis parvient jusqu’à la perle contenue par l’huître. Le ton adopté se veut objectif, tous les sens sont convoqués, ce qui donne une dimension scientifique à la description minutieuse de l’huître. Les phrases sont courtes, ce qui rappelle les modes d’emploi, mais donnent un effet de rétrécissement de la vue comme si le regard s’enfonçait dans l’huître, jusqu’à arriver à la perle. La perle donne toute sa beauté à l’huître et en révèle sa valeur qui jusque-là était décrite en termes dépréciatifs.

Ce poème est un poème sur la poésie elle-même, qui raconte l’expérience du lecteur par la difficulté d’arriver au sens du poème représenté par la perle, qu’il ne faut pas se fier au apparences ou à l’extérieur des choses ici, l’extérieur de l’huître, qui peuvent renfermer des trésors. L’huître peut aussi être considérée comme le monde intérieur du poète, riche comme l’huître qui offre à boire et à manger et précieux comme la perle, mais difficile d’accès.

Francis Ponge a appelé ces poèmes objeu, un mot valise composé des termes objet et jeu, qui montre que la poésie de Francis Ponge réside dans le ludique mais qui ne se borne pas aux apparences, ni à une idée fixée de ce qu’est la poésie.

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