Des métropoles inégales en mutation

Des métropoles inégales en mutation

I. Une hiérarchie métropolitaine

 

Ces métropoles se définissent surtout par leurs fonctions de commandements et leur capacité d’attraction sur leur environnement. Elles sont organisées à l’échelle mondiale de façon hiérarchique. Il faut prendre en compte qu’il existe des métropoles plus importantes que d’autres.

 

A. Métropole ou mégapole ?

– Métropole : elle se caractérise avant tout par ses capacités de commandement et d’attraction.

– Mégapole : si elle a aussi des fonctions de commandement, elle se caractérise toujours par le chiffre de sa population (une mégapole est une agglomération qui dépasse dix millions d’habitants).

Certaines métropoles importantes sont bien moins importantes que ce seuil de population. On peut imaginer que des villes très peuplées dans des États pauvres du Sud sont des mégapoles qui n’ont pas suffisamment de fonctions de commandement pour être considérées comme des métropoles de rang mondial.

 

B. Les villes mondiales

Au sommet de cette hiérarchie, on trouve des villes mondiales : métropoles de rang « alpha » qui concentrent l’essentiel des pouvoirs de commandement. Elles sont au nombre de quatre et sont toutes situées dans les Nords : New-York ; Tokyo ; Londres ; Paris.

Mais on peut aussi considérer l’ensemble des métropoles mondiales en fonction des atouts qu’elles ont en matière de potentialités économiques, de capacités de gouvernement ou en termes d’attractivité culturelle. Ainsi, des villes en haut de classement, comme Berlin ou Amsterdam, qui ne sont pas très peuplées, ont des fonctions de commandement peu importantes.

Les premières métropoles du Sud qui apparaissent, en fonction des capacités de commandement, sont les métropoles de Chine c’est-à-dire Shanghai et Pékin, bien plus peuplées que les villes européennes. Elles arrivent néanmoins plus loin dans le classement car leurs capacités de commandement sont inférieures à celles du Nord.

 

C. Des métropoles à différentes échelles

En France, Paris est une ville monde, qui est la seule à posséder un rayonnement international. On a aussi un certain nombre de métropoles de rang national, voire de rang européen comme Lille, Lyon, Marseille, qui n’ont pas de rang mondial mais qui exercent bien une fonction métropolitaine à l’échelle nationale. La ville de Lyon a une capacité d’attraction sur l’ensemble de la région Rhône-Alpes.

 

II. Des différences Nords/Suds marquées

 

A. Trois particularités des Suds

1. Le processus d’urbanisation se fait en même temps que le processus de métropolisation. Cela crée des concentrations rapides de populations dans les métropoles, en Afrique et en Asie, au détriment des villes petites et moyennes. De ce fait, ces dernières ne se développent pas vraiment.

2. Des réseaux déséquilibrés en résultent. En République démocratique du Congo, on remarque qu’il y a une métropole majeure, Kinshasa, mais le reste du réseau urbain reste extrêmement faible. Il a peu de communication entre ces villes. Il y a une macrocéphalie urbaine pour qualifier ces faux réseaux de métropoles majeures.

3. Le problème des infrastructures, insuffisantes pour équiper des millions de personnes.

 

B. Des ressemblances Nords/Suds

1. Les métropoles concentrent les catégories sociales favorisées (les CSP supérieures).

2. Des ressemblances architecturales. Toutes les métropoles du monde se ressemblent légèrement. Les spécificités d’un pays ne se relèvent pas en observant les métropoles. Exemple : si l’on compare les quartiers d’affaires de Chicago, Sao Paulo et Lagos, on constate des ressemblances. On constate néanmoins que l’espace métropolitain de Lagos semble plus précaire. Son Central Business District (CBD ou quartier des affaires) est bien moins important que celui de Chicago.

3. Les fonctions de commandements sont rassemblées dans les métropoles.

 

III. Des évolutions qui se renforcent

 

A. Concentration et réseaux

La concentration des fonctions de commandement et des populations qualifiées dans les métropoles se confirme et se renforce. La mise en réseau des métropoles dans ce qu’on appelle l’AMM se renforce, notamment par le progrès des communications. Ainsi, un citadin de New York est plus proche de son homologue de Paris que d’une autre ville du New Jersey.

 

B. Viabilité des métropoles à long terme

Plusieurs interrogations sont soulevées par ce phénomène massif de métropoles :

– Sur le plan social : est-il souhaitable d’avoir des concentrations de populations favorisées à certains endroits et des espaces moins dynamiques ailleurs ?

– Sur le plan environnemental : les fortes concentrations de populations, notamment dans les villes du Sud, engendrent de gros problèmes de pollution comme en Inde, en Chine ou en Afrique.

 

Schéma de la ville de Mumbai

 

Le problème de la fragmentation sociale est central. La ville de Mumbai, en Inde constitue un très bon exemple. On trouve des quartiers très différents : certains sont très favorisés, d’autres sont totalement défavorisés composés d’habitats informels. On trouve le bidonville Dharavi, le plus grand de l’Inde.

On trouve aussi des infrastructures qui montrent que Mumbai se développe (aéroports ; ports). On remarque aussi un polycentrisme de la ville de Mumbai puisqu’on voit de nouveaux quartiers d’affaires qui se sont développés.

À ce titre, Mumbai apparaît comme une métropole emblématique de l’évolution des métropoles mondiales.

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