Les civils, acteurs et victimes de la guerre

La Première Guerre mondiale : les civils, acteurs et victimes de la guerre

On s’intéresse ici aux civils et aux sociétés en guerre. Les sociétés civiles sont à l’arrière pendant que les soldats combattent. Les civils sont embarqués dans une guerre tout à fait exceptionnelle.

 

I. Civils et effort de guerre

 

A. La « guerre totale »

Guerre totale : tous les moyens sont mobilisés et toutes les énergies sont concentrées vers la victoire finale.

C’est la durée du conflit qui amène à cette guerre totale. Avant 1914, on était habitué à des guerres courtes, sous forme de batailles. Or, la guerre qui s’immobilise sur les différents fronts dure extrêmement longtemps. Comme on ne sait pas quand cette guerre va finir, les civils vont participer toujours plus à l’effort de guerre.

Les civils sont dans une ambiance particulière. L’État exerce une direction très forte des affaires sociales, notamment à travers l’usage de la propagande. Pendant quelques années l’information n’est plus totalement libre.

C’est aussi une société qui subit le dirigisme : c’est-à-dire la prise en main de l’économie par les forces gouvernementales dans le but d’accélérer l’effort de guerre au détriment de la consommation courante. Par exemple, les entreprises Renault ont été affectées à la confection de chars et d’obus.

 

B. Mobilisation des civils

On essaie d’impliquer les civils en insistant sur le fait que l’effort doit être entier. Si les soldats sont sur le front, leurs familles, à l’arrière, doivent aussi être impliquées dans la victoire. Il y a un sentiment d’unanimité national valorisé par les gouvernements et auquel les civils prennent part.

Le premier signe de cette mobilisation est l’effort économique. On voit des catégories qui n’étaient pas habituées à travailler dans l’industrie qui s’impliquent comme les femmes (les munitionnettes), affectées à l’effort de guerre. Il y a aussi le rappel du front de soldats qui étaient ouvriers et qui sont affectés à la production d’armes.

On comprend bien cet investissement civil à travers la question des emprunts nationaux. Sur cette affiche (ci-dessous), toute la société est invitée à prêter son argent à l’effort de guerre : les femmes, les vieillards et même les enfants.

PGM

 

II. Les civils, victimes de la guerre

 

A. La guerre au quotidien

Ils sont d’abord victimes de la guerre au quotidien. Cela renvoie aux privations, au rationnement qui est instauré en 1918 mais il y a de grands manques.

La guerre au quotidien c’est aussi la séparation d’avec les soldats. Il y a une inquiétude constante pour eux. On rappelle que le lien principal entre les familles est le courrier et la poste de guerre.

Dans les conditions de guerre matérielles négatives, il y a le blocus dont les Allemands sont victimes. L’Allemagne connaît une situation de pénurie extrêmement importante qui confine presque à la famine.

 

B. Des civils pris pour cibles

La nouveauté de la Première Guerre mondiale, due au perfectionnement technique de la guerre, est la prise pour cible des civils de manière délibérée. Dans les territoires occupés par l’Allemagne, notamment dans le Nord de la France et en Belgique, les civils sont brimés, déplacés de force, voire soumis au travail forcé.

A la fin de la guerre, les perfectionnements de la guerre permettent de fabriquer des canons à longues portées, par exemple la Grosse Bertha, et la ville de Paris même est visée par les canons allemands à l’extrême fin de la guerre.

La guerre sous-marine, la guerre à outrance et la guerre navale qui a amené les américains dans la guerre font aussi des dommages dans les populations civiles.

Un événement particulièrement dramatique inaugure la série des grands crimes de masses que le XXe siècle va connaître : l’extermination des Arméniens dans l’Empire ottoman. Les Arméniens, à la frontière de la Turquie et de la Russie, étaient considérés par le gouvernement turc comme des ennemis de l’intérieur. Ils ont fait l’objet en 1915 de déplacements forcés, d’exactions, considérés aujourd’hui comme un génocide (avec des centaines de milliers de morts). Or, ils ont surtout été éliminés en raison de ce qu’ils étaient et non pas en raison de ce qu’ils faisaient.

 

III. Des conséquences

 

A. Une société marquée par la guerre

Il y a des différences selon que l’on soit dans le camp des vainqueurs ou des perdants. En France, le pacifisme domine tandis qu’en Allemagne c’est la rancœur et la frustration. Les paysages sociaux sont marqués par la guerre. La France et l’Allemagne de l’après-guerre sont remplis de mutilés, des hommes défigurés. Les hommes sont moins nombreux.

Il y a aussi les anciens combattants qui redeviennent des civils. Ces anciens combattants vont marquer la société de leurs expériences.

 

B. Les civils, rescapé de la ponction démographique

La Première Guerre mondiale a tué essentiellement des soldats, environ 10 millions. Elle a assez peu affecté la population civile, ce qui est l’inverse de la Seconde Guerre mondiale.

Tout cela a des conséquences démographiques. Ce sont des hommes jeunes qui sont morts à la guerre. Il y a donc un phénomène de baisse des naissances entre 1915 et 1919.

 

C. Un monde féminin affecté par la guerre

D’une part, le monde d’après-guerre est un monde de veuves, qui sont plus nombreuses que les hommes de leur âge à l’époque. Elles ont donc des responsabilités de facto. C’est-à-dire que même si la loi ne leur accorde pas d’égalité avec les hommes, les femmes s’occupent de l’affaire familiale, ou se retrouve avec une forme d’autorité parentale, gagnent des responsabilités qu’elles n’avaient pas avant-guerre.

Ces femmes attendent des récompenses, notamment le droit de vote, mais il sera accordé seulement en Allemagne ou en Angleterre mais pas en France. 

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