L’écrivain au service du journalisme

L'écrivain au service du journalisme

On peut demander, au moment de rédiger un écrit, de se mettre à la place d’un journaliste qui doit rédiger un article, une tribune, un édito, tous ces formats qui existent dans la presse aujourd’hui. Cet exercice tient au fait que les liens entre le journalisme et l’écriture littéraire sont tissés depuis déjà quelques temps déjà et ont été installés dans le paysage du livre aujourd’hui.

En effet, ces liens des écrivains et du journalisme se tissent avec le développement de la presse au XIXe siècle. Il y a déjà eu des commencements à la fin du XVIIIe, mais c’est surtout au moment où on a des machines qui fonctionnent mieux et plus vite pour imprimer, pour couper le papier, puis ensuite pour diffuser ces journaux sur l’ensemble du territoire national, que la presse se développe. Dès l’invention de tous ces journaux, les écrivains ont un lien avec le monde du journal en général. On a plusieurs cas de figure.

 

I. L’écrivain qui débute dans le journalisme

 

Le plus ancien est Honoré de Balzac, même si lui n’est pas vraiment journaliste à proprement parler, il écrit surtout des romans-feuilletons comme beaucoup d’autres auteurs à son époque. Il a l’habitude de traiter avec la presse parce que les histoires qu’il rédige sont écrites par chapitres pour pouvoir être publiées dans des numéros de revues de journal.

Émile Zola commence vraiment dans le journalisme : il est d’abord journaliste avant d’être écrivain. Il est même publicitaire : il a une double casquette de journaliste et publicitaire avant de commencer à écrire, et à partir d’un moment, il va écrire des romans et arrêter d’être journaliste.

Autre écrivain qui était journaliste : Georges Simenon. Il commence très tôt à rédiger des articles dans un journal de sa ville, Liège. Au fur et à mesure, il continue à écrire, mais plutôt sous pseudonyme, des romans de gare (des romans soit romantiques, soit pour divertir les gens qui voyagent). Au bout d’un moment, il va écrire ses propres romans sous son vrai nom.

 

II. Le personnage de journaliste dans les romans

 

Avec le développement du monde journalistique, certains écrivains vont prendre un journaliste comme personnage. Un exemple avec Georges Duroy, personnage principal de Bel-Ami de Maupassant. Bel ami est un surnom donné à Georges Duroy au cours du roman. Il commence sa vie en étant désargenté : c’est un soldat qui revient de la guerre d’Algérie, de l’époque des guerres de colonisation au XIXe siècle. Il revient mais il n’a rien pour vivre et il rencontre un ami qui l’invite à un dîner où se trouve un patron de journal. Ce patron de journal, en entendant Georges Duroy raconter une anecdote sur la guerre d’Algérie, lui dit d’écrire un article sur ce sujet. Georges Duroy est aidé par la femme du patron, Madame Forestier, il commence sa carrière de journaliste et toute cette carrière est retracée dans le roman de Maupassant.

Autre cas d’un personnage de journaliste (plutôt de découvertes et de récits sur le journalisme et sur la presse) dans Les Illusions perdues de Balzac. Balzac connaissait bien ce monde dans lequel Lucien de Rubempré, le personnage principal venant de province et arrivant à Paris pour devenir écrivain, va découvrir les différentes antichambres de la carrière d’écrivain au XIXe siècle. Il découvre notamment le monde de la presse, car on lui dit qu’il faut commencer par là pour faire ses armes, s’entraîner à écrire et écrire vite et bien sur commande. Ce sont des enjeux qui apparaissent au XIXe siècle et qui sont retracés dans les romans de cette époque.

 

III. L’écrivain qui collabore à un journal

 

Ceci a commencé assez tôt. Cette fois-ci, ce n’est pas un journaliste qui devient écrivain ni un écrivain qui commence par être journaliste : c’est quelqu’un qui est reconnu comme écrivain et qui de temps en temps participe à un journal en proposant un article ou en exprimant son opinion dans ce qu’on peut appeler une tribune, par exemple. Une tribune, c’est comme un politicien qui se met à la tribune pour haranguer les gens qui l’écoutent et défendre une opinion. C’est le cas d’Émile Zola, qui écrit l’article « J’accuse » dans le journal L’Aurore, qui était un quotidien.

Autre cas un peu différent, celui de Jean-Paul Sartre qui a lui-même créé une revue et non pas un journal, la revue étant plus proche du livre que du magazine. Cette revue s’appelle Les Temps modernes, et on y voit apparaître beaucoup d’articles d’écrivains, que ce soit lui, Camus ou sa compagne, Simone de Beauvoir, dans laquelle on défend des opinions qui sont celles des écrivains dit « engagés ».

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