La IIIe République

La IIIe République a été instaurée en 1870 et a pris fin en 1940. Cependant, le programme s’arrête en 1914. La période traitée sera donc 1870-1914.

 

I. Contexte de la naissance de la IIIe République

 

A. La fin du Second Empire

En 1870, la France perd la guerre contre la Prusse et cette défaite met fin au Second Empire de Louis-Napoléon Bonaparte (aussi appelé Napoléon III). La Prusse annexe certains territoires français : l’Alsace et la Lorraine. Les Prussiens sont arrivés à Paris et la question de la paix doit être réglée dans les plus brefs délais.

 

B. La Commune de Paris

Le nouveau gouvernement décide de faire la paix avec les Prussiens, ce qui mécontente les parisiens et plus particulièrement les ouvriers, qui forment alors une commune révolutionnaire qui conteste la position du gouvernement : c’est la Commune de Paris. Les Parisiens construisent des barricades et la Commune s’achève avec la Semaine sanglante, qui fait de très nombreux morts et blessés, lorsque le gouvernement de Thiers reprend le contrôle de la ville.

La IIIe République naît donc dans des conditions très difficiles. Après l’échec de la Commune et les morts qui en ont été la conséquence, les Républicains tentent d’instaurer une culture républicaine dans le but de faire accepter la République par les Français.

 

II. Diffusion d’une culture républicaine

 

A. Les valeurs et les symboles

Cette culture passe par la mise en place et la diffusion de valeurs et de symboles. Les valeurs de la République se retrouvent encore aujourd’hui dans la devise de la République française : Liberté, Égalité, Fraternité.

Le gouvernement favorise le développement d’une conscience patriotique forte, notamment à l’école, en opposant la France à la Prusse dans un esprit plus ou moins revanchard selon les périodes.

Les symboles de la République sont le drapeau français, la devise de la République française citée plus haut, et l’hymne national français : la Marseillaise.

 

B. Les moyens de diffusion

Pour diffuser les valeurs et les symboles, afin de construire et de consolider la IIIe République, le gouvernement républicain utilise différents moyens :

– L’école : grâce aux lois de Jules Ferry de 1881-1882, l’école est rendue obligatoire pour tous et laïque. C’est là que s’affirme le patriotisme.

– Des livres : certains livres publiés à cette époque font référence au patriotisme et sont lus ou appris par les élèves.

– Des cérémonies républicaines où l’on célèbre le souvenir de la Révolution française.

– Des défilés militaires.

 

Tous ces moyens de diffusion, assez nombreux, contribuent à ancrer les valeurs de la République et le patriotisme dans la société de l’époque.

 

III. De graves tensions

 

Ces efforts pour ancrer la République et le patriotisme dans les consciences des Français s’accompagnent malgré tout de graves tensions qui ont fait chanceler la IIIe République.

 

A. L’Affaire Dreyfus (1894-1906)

Le capitaine Alfred Dreyfus était un soldat de l’armée française. Juif et alsacien, dans un contexte où l’antisémitisme est répandu dans le milieu d’extrême-droite et où on craint l’imminence d’une nouvelle guerre, il est accusé d’avoir trahi la France en donnant des informations confidentielles relatives à l’armement français aux allemands. Il est innocent, mais est condamné au bagne, en Guyane. La France se scinde en deux camps : dreyfusards et anti-dreyfusards. Les dreyfusards tentent de rétablir la vérité et Les années passent et l’innocence de Dreyfus devient de plus en plus évidente. Malgré cela, l’armée ne veut rien entendre : en effet, pour couvrir l’erreur judiciaire initiale qui a été commise sur fond d’antisémitisme et de bêtise, certains des plus hauts gradés de l’armée se sont mouillés dans l’affaire en produisant de faux documents accusant le capitaine Dreyfus et essayent de couvrir leurs arrières et de protéger le prestige de l’armée. Il faudra attendre 1906 pour que la vérité soit rétablie. Cette affaire a alimenté de fortes tensions en France, y compris au parlement, notamment par le biais des ligues.

 

B. La séparation de l’Église et de l’État (1905)

En 1905, l’État décide de ne plus intervenir dans les affaires religieuses. Cela alimente des tensions entre les cléricaux, qui sont favorables à l’Église, et ceux qui ne le sont pas. Cette question oppose les membres du gouvernement au clergé, et cette opposition a pour conséquence le détachement de l’État de l’Église. En effet, à partir de 1905, l’État ne participe plus au financement du culte et chacun est libre d’exercer sa religion.

 

Conclusion

 

Malgré la volonté d’instaurer une culture républicaine, la IIIe République connaît des crises qui la font chanceler. Cependant, elle se maintient pendant 70 ans, une longévité exceptionnelle qui témoigne de la réussite de la diffusion des valeurs républicaines. Elle prend fin au début de la Seconde Guerre mondiale avec l’instauration du régime de Vichy.

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